À la veille de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, le peuple irlandais vient de rejeter le Traité de Lisbonne. Déjà l’on entend les oiseaux de mauvais augure annoncer une crise institutionnelle majeure sous notre présidence. Ce n’est pas mon sentiment. Le « non » irlandais est bien entendu une mauvaise nouvelle, mais il n’est pas une catastrophe. En tout état de cause il ne remet pas en question les priorités et les ambitions de notre présidence, car plus que jamais, nous devons faire la preuve que l’Europe est utile à nos concitoyens et que la construction européenne est une nécessité pour faire face, ensemble, aux convulsions de notre planète.

Dans un monde plus incertain qu’hier les citoyens sont demandeurs d’Europe. Ils sont conscients que la construction européenne est au cœur de leur exigence de sécurité, qu’il s’agisse de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique, de défense ou de sécurité intérieure. Nous avons besoin d’Europe pour assurer notre sécurité, et c’est la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) qui nous le permet. En aucun cas la construction européenne n’est aujourd’hui remise en question par les États membres. L’Europe est un magnifique projet politique, elle est notre véhicule de puissance dans la communauté internationale, elle est notre réponse aux interrogations de cette même communauté internationale sur son propre avenir, elle est aussi notre assurance sécurité.

Notre présidence sera donc d’abord une présidence d’intérêt général et de lancement d’un certain nombre de débats, de réflexions, d’idées pour penser, ensemble, l’Europe de demain, une Europe adaptée aux grands enjeux du XXI^e siècle. Les priorités établies pour cela par le président de la République le démontrent, le « paquet énergie-climat », le bilan de santé de la politique agricole commune, l’Europe de la défense, et le pacte européen sur les migrations sont des sujets qui sont au cœur de la sécurité des Européens. S’agissant de la défense, comment nous y prendrons-nous ?