Synthèse du rapport « Prospective géostratégique à l’horizon des trente prochaines années » conduit sous la direction de la Délégation aux affaires stratégiques, publié en avril 2008 par la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (Dicod), disponible sur le site de la DAS (www.defense.gouv.fr/das).
Prospective géostratégique
Le scénario suivant se fonde sur l’identification de tendances lourdes majeures pour les huit domaines d’étude. Sur le ton narratif, il a non seulement vocation à synthétiser les faits marquants du rapport, mais également à présenter une vision possible, parmi d’autres, du contexte international tel qu’il pourrait se présenter à la fin de la décennie 2030.
25 mai 2062 : un étudiant de 25 ans en relations internationales s’entretient avec son grand-père de 87 ans, afin de retranscrire sa perception des soubresauts internationaux qui ont marqué la période partant de la chute du mur de Berlin…
Lorsque la guerre froide a pris fin, la notion « d’ordre nouveau » est apparue. Mais pouvait-on réellement parler « d’ordre » ? Où résidait le caractère novateur du contexte international ?
Lorsque le mur de Berlin s’est effondré, j’avais quatorze ans. Une immense espérance naissait, nourrie d’optimisme et d’un formidable sentiment de libération. Et pourtant, les deux décennies suivantes furent celles de l’apparition du terrorisme de masse, de l’accélération de la prolifération des pays possédant des armes de destruction massive et de la multiplication des crises régionales. Certains ont considéré que l’Union européenne pourrait épauler ce que l’on appelait alors « l’hyperpuissance américaine », afin de réguler et de stabiliser un environnement international où le désordre menaçait d’occuper chaque espace de liberté. L’essor de la Chine et de l’Inde était célébré à la une des journaux, alors que les questions énergétiques et environnementales laissaient déjà apparaître les enjeux auxquels nous aurions à faire face au cours des décennies suivantes. Nous avions conscience qu’un « nouveau monde » émergeait, sans pour autant être capables de le définir ni d’en apprécier les lignes de force, tant les incertitudes et donc les « possibles » étaient nombreux.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article