Profitant de ses atouts énergétiques, l’Azerbaïdjan a su s’imposer comme un acteur eurasiatique d’importance. C’est aussi un pays qui, depuis son indépendance de l’URSS en 1991, a été en mesure d’équilibrer ses relations étrangères entre la Russie et l’Occident. En effet, si dans les premiers temps c’est le rejet de la Russie et le rapprochement avec l’Occident qui ont prédominé, un rééquilibrage a lieu depuis quelques années. La seule véritable ombre au tableau des relations extérieures azéries demeure le conflit du Haut Karabagh, qui l’oppose à l’Arménie voisine.
L'Azerbaïdjan post-soviétique, entre les États-Unis et la Russie
Post-Soviet Azerbaijan, between the United States and Russia
Thanks to its energy resources, Azerbaijan has achieved importance as a Eurasian actor. It has also managed, following independence from the USSR in 1991, to balance its foreign relations with Russia and the West. Whereas initially a rejection of Russia and rapprochement with the West predominated, for a number of years there has been a realignment. The only serious cloud on the horizon in Azeri foreign relations is its conflict with neighbouring Armenia over Nagorno-Karabakh.
Des trois pays au sud du Caucase, l’Azerbaïdjan est sans doute celui qui a su le mieux équilibrer ses relations étrangères entre la Russie et l’Occident. C’est en fait celui qui a été le plus en mesure de le faire, profitant d’un contexte géopolitique propice et d’atouts non négligeables, notamment dans le domaine énergétique. Si, dans les premiers temps de l’indépendance, c’est le rejet de la Russie et le rapprochement avec l’Occident qui ont prédominé, un rééquilibrage a lieu depuis quelques années. Contrairement à l’Arménie, qui tente de mener une politique de complémentarité faisant la part belle à la Russie, et la Géorgie qui affirme clairement son rapprochement avec les États-Unis et l’Europe, l’Azerbaïdjan a ainsi pu, non sans quelques difficultés, « ménager la chèvre et le chou ». La seule véritable ombre au tableau des relations extérieures azéries demeure le conflit du Haut Karabagh, qui l’oppose à l’Arménie voisine.
Les relations russo-azéries : des « bas » puis de plus en plus de « hauts »…
La Russie demeure l’acteur régional majeur. Les relations russo-azéries sont aujourd’hui cordiales et les coopérations bilatérales se développent. Les deux acteurs se qualifient respectivement de partenaire stratégique. Du point de vue russe, qui considère cet « étranger proche » comme sa zone d’influence naturelle, les divers rapprochements entre les États-Unis et l’Azerbaïdjan demeurent problématiques.
Comme dans beaucoup de républiques ex-soviétiques, le nationalisme azéri moderne s’est largement construit en opposition au pouvoir soviétique et à la Russie. Conquis par la Russie tsariste, l’Azerbaïdjan est dans le giron colonial de Moscou depuis le XIXe siècle. Ainsi, aux premiers temps de l’indépendance, il s’agissait pour les autorités de Bakou de se méfier d’un impérialisme russe craint et d’éviter toute dépendance. Ce rejet azéri de la Russie était alors aussi alimenté par le soutien relatif de cette dernière à l’Arménie dans le conflit du Haut Karabagh. Dès la fin 1991, la république d’Azerbaïdjan chercha à se débarrasser des troupes soviético-russes qui y stationnaient. Elle fut l’un des premiers États ex-soviétiques à affirmer son indépendance économique en introduisant sa propre monnaie, le mannat, dès 1992 (1). Intégrant la Communauté des États indépendants (CEI) fin 1991, elle ne resta que de 1994 à 1999 dans ce qui est considéré comme son bras armé, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).
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