Le conflit russo-géorgien est l’occasion de se poser la question du renoncement en politique internationale. Nombreux sont les exemples qui nous montrent qu’une politique d’abandon systématique ne constitue pas le moyen le plus efficace de contrer les empiétements d’une puissance agressive. Plus qu’une politique de simple réaction aux événements, laissant à l’adversaire l’initiative des coups portés, la meilleure parade consiste à anticiper ses actes et y répondre avec courage et détermination.
La veulerie en politique internationale
Spinelessness in international politics
The Russo-Georgian conflict has served to raise the question of irresolution in international politics. Many examples show that a policy of systematically giving up is not the most effective way to counter encroachment by an aggressive power. Rather than a policy of simply reacting to events and allowing an adversary the initiative to deliver blows, the best riposte is to anticipate his actions and meet them with courage and determination.
Les derniers développements du conflit russo-géorgien à propos des régions sécessionnistes de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie ont été l’occasion d’entendre de beaux esprits se réjouir mezzo voce que la Géorgie ne fût pas partie au Traité de l’Atlantique Nord, épargnant dès lors aux pays membres de l’alliance la désagréable obligation de manifester leur solidarité face à la puissance russe.
Il ne s’agit pas ici de se prononcer sur le bien-fondé des sécessions ossète et abkhaze, ni sur la valeur des arguments des uns ou des autres, et encore moins sur les responsabilités diverses dans le déclenchement de cette dernière phase active d’un conflit qui perdure, mais d’examiner si, en matière de politique internationale, la soumission constante à la loi du plus fort et l’abstention permanente de toute intervention solidaire constituent le summum de l’habileté diplomatique.
L’histoire est remplie d’exemples montrant que le renoncement et la faiblesse ne conduisent pas nécessairement aux issues souhaitées par ceux qui les prônent à leurs compatriotes. Et sans évoquer la politique d’appeasement qu’on résume habituellement par le dénouement de la crise des Sudètes à la conférence de Munich en septembre 1938, on fera ici référence à un épisode beaucoup moins connu de l’histoire contemporaine, à savoir la destruction de la république de Venise en 1797, dans lequel la France a malheureusement joué le rôle principal.
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