Lors des négociations en vue de l’élargissement de l’Alliance, à la veille du Sommet de Prague, l’importance des agences s’est révélée de façon inattendue : la majorité des questions des nouveaux membres potentiels (États baltes et Europe centrale) portait sur les agences, et non sur les points où elles étaient attendues (politique, militaire, fonctionnement des délégations et du conseil). Deuxième surprise, l’équipe envoyée sur place en soutien du Secrétaire général fut incapable de répondre à la plupart des questions (par exemple : « est-ce que la Lituanie pourra utiliser les services de la Namsa dès qu’elle sera membre ? »). Troisième étonnement, dans les semaines qui ont suivi, le Secrétaire général s’est aperçu que ces directeurs d’agences peu connues – qu’il nomme néanmoins et dont il est formellement le chef – commandaient plus d’employés que lui, et géraient un budget d’un ordre de grandeur plus important que ceux gérés par le siège de son organisation.

Une vaste réflexion s’ensuivit, et, comme le Secrétaire général a facilement fait partager sa frustration aux ambassadeurs des Nations alliées, cette réflexion a aussi entraîné, en écho, des questionnements nationaux.

Finalement, la France doit-elle se sentir concernée par la problématique des agences de l’Otan ? Sont-elles importantes ? Le sont-elles pour la France ? À quoi servent-elles dans l’Alliance ? Quelle influence, néfaste ou bénéfique sont-elles susceptibles d’avoir sur la montée en puissance de l’Europe de la défense ?