Au début de l’été 2008, avant que n’éclate la crise en Géorgie, le président russe propose qu’un nouveau traité de sécurité paneuropéenne soit discuté par tous les acteurs concernés. Cette initiative, dont le contenu semble encore assez vague, est diversement accueillie par les autres États. Compte tenu de l’espace géographique considéré et de l’objet du traité envisagé, l’OSCE, qui a tenu son dernier Sommet fin 1999 à Istanbul, paraît toute désignée pour constituer le cadre de discussion et de préparation d’un tel document.
L'OSCE et la crise du Caucase de l'été 2008
The OSCE and the Caucasus crisis of summer 2008
During the summer of 2008 the Euro-Atlantic community faced a sudden rise in tension in the Georgian crisis, culminating in armed conflict between Russian and Georgian military forces. The OSCE, long involved in this sometimes forgotten crisis, has gamely applied itself to the task given to it by the member states. It has had to overcome many difficulties and has emerged as a complementary actor to the European Union.
Alors que les Jeux olympiques réunissaient en Chine de nombreux chefs d’État et de gouvernement de la planète, l’Ossétie du Sud, région séparatiste de Géorgie, devenait le point d’attention de l’actualité internationale par la crise qui y couvait et dégénérait alors en conflit armé pendant cinq jours à compter du 7 août 2008.
L’intervention de Moscou en Géorgie a provoqué de fortes tensions entre Russes et Occidentaux. Les premiers prétendent avoir agi pour secourir des ressortissants russes menacés par une tentative géorgienne de reprendre le contrôle de la province séparatiste d’Ossétie du Sud ; les seconds reprochent à Moscou d’avoir violé les frontières d’un État souverain et annexé de facto une partie de son territoire. En fait, il semble que la Géorgie aurait été mieux inspirée de renforcer la pression diplomatique internationale sur la Russie, plutôt que de lancer une attaque militaire qui s’est retournée contre elle.
Un conflit issu de la fin de la guerre froide
Après son accession à l’indépendance le 9 avril 1991, la Géorgie est confrontée à la sécession de deux de ses régions, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Depuis 1992-1993 et malgré le dispositif de la communauté internationale faisant appel à l’ONU, à l’OSCE, à la Communauté des États indépendants (CEI) et à des organes ad hoc, rien n’avait vraiment été fait pour rapprocher Abkhazes et Ossètes du Sud d’un côté et Géorgiens de l’autre. Au printemps 2004, le gouvernement géorgien avait cru pouvoir renouveler en Ossétie du Sud le succès remporté en Adjarie (1). La stratégie retenue par Tbilissi en 2004 n’a pas pris en compte toutes les difficultés surgies lors de l’éclatement de l’URSS et a privilégié une attitude de confrontation (2). Les violences ont alors repris et n’ont pu trouver une solution que dans le cessez-le-feu du 19 août 2004. Depuis lors, les négociations entre les parties étaient au point mort et la Géorgie considérait que la Russie faussait le jeu par son soutien à Tskhinvali au lieu de tenir un rôle de médiateur. Moscou, en effet, confortait, plus ou moins explicitement, les tendances sécessionnistes abkhazes et sud-ossètes. Il est probable que l’UE comme les États-Unis n’ont pas suffisamment incité Tbilissi à davantage de souplesse durant cette période.
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