Les guerres de l’eau auraient-elles déjà commencé ? L’auteur, directeur de la sûreté de Suez environnement, n’est pas loin de le penser. Tout comme le spécialiste des questions de sécurité, Alain Bauer qui rappelle, en avant-propos, que cet ouvrage se veut l’encyclopédie des menaces et des enjeux stratégiques à venir…

Partout, à travers la planète, le phénomène d’hydroconflictualité semble frapper les plus démunis. Alors que l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte cherchent à dominer le Nil, et que la Chine et la Russie se disputent le fleuve Amour, la Turquie, la Syrie et l’Irak bataillent pour le contrôle des bassins du Tigre et de l’Euphrate. Le contrôle de l’eau n’est pas non plus étranger à la pérennité de l’instabilité au Proche-Orient, tout comme il résonne en écho aux instabilités chroniques dans le Sahel.

L’absence ou l’insuffisance d’eau potable, sa mauvaise qualité, tuent ainsi dix fois plus que l’ensemble des conflits armés sur la planète.

Bref, « l’or bleu » est bel et bien devenu le défi majeur du XXI^e siècle, notamment quand il s’agit d’envisager les conditions de son accessibilité au plus grand nombre, l’exigence de son partage équitable ainsi que le développement durable des politiques de l’eau.

Les changements climatiques, la croissance démographique, l’augmentation des besoins alimentaires qui accentuent dangereusement la pression sur la ressource hydraulique sont quelques-uns des problèmes que soulève cet ouvrage particulièrement bien documenté et argumenté.

Traitant tout à la fois des problématiques planétaires ou régionales, des données techniques (les barrages, l’assainissement, le dessalement) comme des conséquences économiques et gouvernementales, voici un ouvrage crucial pour celui qui veut tout comprendre sur la géopolitique de l’eau, qui influera de manière croissante sur les relations internationales du XXI^e siècle. ♦