Avant sa prise de fonction officielle le 20 janvier 2009, le président américain Obama avait déjà largement constitué son équipe. Celle-ci est maintenant en place et confirmée ; elle amène un lot de surprises limité. Avec cette nouvelle Administration, quelle appréciation pouvons-nous porter sur les éventuelles évolutions à prévoir dans le domaine des relations transatlantiques (États-Unis/ Europe/Otan) ?
Nouvelle Administration américaine et relations transatlantiques : changement et continuité
Les relations entre l’Administration du président George W. Bush, d’une part, l’Otan et l’Europe, d’autre part, ont connu tout au long de ses deux mandats (2001-2009) des fortunes diverses. Principalement marquées de l’empreinte décisive des attaques terroristes du 11 septembre 2001 et de leurs conséquences, elles ont été ternies par l’unilatéralisme américain. Lors de sa dernière année de pouvoir, le président Bush avait connu une rebuffade au Sommet de l’Otan à Bucarest, en n’obtenant pas de ses partenaires l’adoption du plan d’accession à l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. Par ailleurs, les renforts qu’il avait demandés à ses Alliés pour l’Afghanistan n’avaient pas été à la hauteur de ses attentes. La diplomatie américaine avait pourtant assoupli sa position vis-à-vis de l’Europe de la défense.
Durant la campagne présidentielle, le candidat Barack Obama avait annoncé qu’il s’attacherait à rétablir de bonnes relations avec les Alliés européens. Après son élection et pour former son gouvernement, le nouveau président n’a pas hésité à marcher sur les brisées d’un de ses lointains prédécesseurs, Abraham Lincoln (comme lui sénateur de l’Illinois), en sollicitant certains de ses anciens adversaires. Il s’est également attaché les services de personnalités apparues sous la présidence Clinton. Depuis son entrée à la Maison-Blanche, le président Obama dirige la politique de son pays dans un climat difficile, caractérisé par la crise financière, économique et sociale à domicile et par deux conflits militaires à l’étranger. Pour ce qui concerne notre sujet, la constitution de l’équipe du président Obama, administration, cabinet, postes d’influence, est à considérer sous plusieurs registres : la Maison-Blanche, la diplomatie, les affaires militaires, le renseignement et les anciens combattants.
La Maison-Blanche
Le vice-président Joseph Biden a été choisi pour son expérience dans le domaine international. Il a présidé la Commission des affaires étrangères du Sénat (1997-2008) et la sous-commission Europe du Sénat. Considéré comme un réaliste, il a été favorable à l’invasion de l’Irak en 2003, puis un constant critique de la gestion de la situation irakienne qui s’est ensuivie. Sans attendre la prise de fonction du président élu, il s’est rendu en Afghanistan et au Pakistan en vue de préparer les nouvelles décisions. Il s’agit principalement de renforcer les forces américaines en Afghanistan, de mieux soutenir le Pakistan et de préparer le retrait d’Irak. Son premier déplacement officiel s’est fait pour la 45e Conférence annuelle sur la sécurité de Munich les 6 et 7 février 2009 où il a annoncé que les États-Unis allaient demander plus à leurs alliés. Dix jours plus tard, le président Obama a annoncé l’envoi de 17 000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan et le retrait de la plus grande partie du contingent américain d’Irak pour 2010.
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