Tous ministères confondus, l’État comprend à ce jour une trentaine de systèmes d’information des ressources humaines (SIRH) en production, conçus à des périodes différentes et fondés sur des progiciels hétérogènes. Compte tenu des impératifs de pilotage et de gestion du personnel, la plupart des départements ministériels ont lancé des projets de refonte ou d’enrichissement de leur SIRH. Les nouveaux besoins fixés par le gouvernement, tant en organisation qu’en termes de connaissances quantitative et qualitative de la ressource humaine, impliquent pour chaque grande direction ministérielle de consolider son projet SIRH dans un cadre interministériel. Poser les enjeux et les contraintes d’une telle entreprise impose de rappeler que les projets de SIRH sont très onéreux car la version standard des progiciels du marché n’est pas totalement adaptée à la gestion du secteur public : il est nécessaire de la compléter par un développement particulier.

Dans ce contexte, outre la définition d’un noyau interministériel commun (NIC), le projet interministériel SIRH conduit depuis octobre 2002 par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) ⁽¹⁾, poursuit plusieurs objectifs complémentaires : accompagner les ministères dans l’évolution de leur SIRH et les aider dans la mise en œuvre de la Lolf et de la GPEEC ; harmoniser les SIRH des ministères, renforcer leur cohérence et leur interopérabilité, faciliter la consolidation nationale des informations et faire collectivement des économies de moyens ; mettre en place un infocentre pour consolider les informations issues des trois fonctions publiques et aider la DGAFP à piloter les politiques interministérielles et, plus largement, les politiques de la Fonction publique.

La mise en conformité avec le NIC des SIRH, en cours de développement ou déjà en production, sera garante du respect des critères de cohérence et d’interopérabilité interministérielle, et permettra aussi de réduire les coûts de maintenance. Si, en outre, les grands éditeurs du marché acceptent d’enrichir leur progiciel de fonctions nécessaires à la gestion du secteur public français, et obtiennent ainsi la « labellisation » de leur progiciel, les développements spécifiques onéreux, auxquels les ministères déjà engagés avec un éditeur ont été obligés de recourir, pourront être limités dans l’avenir. À titre d’exemple, Concerto a été construit à partir du NIC et est parfaitement interopérable avec les outils interarmées ou interministériels en cours de conception (Louvois, ONP).