La réforme du ministère de la Défense s’articule en 37 projets ayant pour objectif d’améliorer la gouvernance du ministère, de conduire l’adaptation des capacités, réorganiser les soutiens et rationaliser l’administration. Ses enjeux se traduisent par des économies de 4,3 Md€ sur la période 2008-2015, pour un gain annuel de 1,5 Md€ après 2015. Les risques principaux sont liés aux difficultés immobilières et à la manœuvre des ressources humaines pour assurer la déflation de 54 000 emplois. Peuvent être caractérisés comme des succès la réactivité, la détermination dans la conduite de la déflation, l’effort de communication et d’organisation. A contrario, l’insuffisance de la culture projet, les effectifs affectés à la réforme, les domaines où l’expertise est insuffisante et la volatilité des chefs de projet suscitent la réflexion. Au bilan, les armées adoptent une organisation en bases de défense, non parce qu’elle est plus simple, mais pour économiser les sommes nécessaires à la modernisation des équipements et à l’amélioration de la condition du personnel.
L'an I de la réforme
En dépit de la formidable transformation réussie depuis le début de la professionnalisation, laquelle n’a pas d’équivalent dans l’État, les armées savent, début 2008, qu’elles ne pourront rallier le modèle qui fonde la loi de programmation militaire qui s’achève.
Depuis, le Livre blanc a déterminé le niveau de suffisance opérationnelle en mesure d’assurer la défense et la sécurité nationales. Il trouve sa traduction dans la définition de nouvelles priorités, notamment la fonction connaissance-anticipation, et des réductions de capacités qui impliquent la dissolution de régiments des forces terrestres, la fermeture de bases aériennes et le désarmement d’unités de la Marine nationale. Dans le même temps, quelques réalités charpentent la réflexion de la défense dans le cadre de la RGPP : le caractère interarmées des opérations n’a pas suffisamment modifié les responsabilités et les organisations en matière de soutien et d’administration. L’exigence de succès opérationnel peut mieux intégrer les notions de coût global et d’efficience économique. Enfin, l’épanouissement familial et professionnel des civils et militaires de la Défense requiert la création de bassins de vie, d’entraînement et de soutien élargis et adossés aux pôles nationaux de l’emploi.
La réforme globale du ministère de la Défense qui découle de ces deux démarches s’articule en 37 projets qui se déclinent en quatre ensembles : amélioration de la gouvernance, révision de l’organisation territoriale, réorganisation des soutiens et rationalisation de l’administration générale.
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