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  • Revue n° 726 Janvier 2010
  • Centre d'études stratégiques aérospatiales - Le Rafale omnirôle

Centre d'études stratégiques aérospatiales - Le Rafale omnirôle

Yohan Droit, « Centre d'études stratégiques aérospatiales - Le Rafale omnirôle  » Revue n° 726 Janvier 2010 - p. 130-132

L’avion de combat français de dernière génération, le Rafale, est — sans doute est-ce un truisme — polyvalent. Chacun sait, en effet, que le Rafale est capable, dans son dernier standard F3, d’assurer simultanément des missions de défense et de supériorité aériennes, de reconnaissance, d’attaque au sol dans la profondeur ou en appui des forces terrestres, ainsi que de dissuasion nucléaire. Cette capacité multidimensionnelle traduit, par définition, la polyvalence.

Néanmoins, bien que le terme « polyvalent » soit communément utilisé, le concept qu’il traduit demeure étonnement peu étudié. Or, la polyvalence du Rafale recouvre des dimensions multiples de nature technique et opérationnelle, mais aussi sociologique et humaine, qui reposent sur une longue maturation historique.

Notion de polyvalence

Le mot « polyvalence » est composé des racines poly et valens. Poly désigne la pluralité et valens est un adjectif, dérivé du latin, qui signifie fort, robuste ou vigoureux. En français, la définition de polyvalence renvoie donc à ce qui possède plusieurs aptitudes ou capacités. Il peut aussi signifier ce qui remplit plusieurs fonctions. Cette définition conduit donc à une double acception du terme : capacité et fonction.

Appliqué à l’aviation militaire, le concept de polyvalence traduit deux aspects distincts : la polyvalence technique et la polyvalence opérationnelle. La polyvalence technique fait appel aussi bien aux capacités mécaniques de la plate-forme (1) qu’aux performances techniques du système de navigation et d’attaque (SNA). À un degré supérieur, la polyvalence technique permet d’atteindre la polyvalence opérationnelle, c’est-à-dire l’aptitude pour un vecteur et son équipage à réaliser l’ensemble des missions normalement dévolues à l’aviation de combat. Un degré ultime de la polyvalence, qui est particulièrement représentatif du Rafale, consiste à assurer ces différentes missions de façon simultanée.

La polyvalence opérationnelle est intimement dépendante du facteur humain, pris individuellement ou collectivement. Ainsi, elle n’a de sens que si les hommes et les organisations qui la soutiennent sont eux-mêmes polyvalents.

La polyvalence du Rafale résulte donc autant de capacités technologiques que de dispositifs de formation et d’entraînement adaptés et de processus fonctionnels capables de la maîtriser.

De Douhet (2) à l’Afghanistan : l’histoire de la polyvalence

Les premières applications du concept de polyvalence au domaine de l’aviation militaire remontent à l’entre-deux-guerres, avec « l’appareil de bataille douhétien » et l’avion de Bombardement Chasse Reconnaissance (BCR) français. Tandis que la définition du « croiseur aérien » est dictée par le paradigme de la suprématie aérienne acquise par le bombardement stratégique, le BCR français tire son origine des tiraillements doctrinaux qui agitent l’Armée de l’air naissante. Cependant, les deux avions sont vite abandonnés et avec eux les prémices d’une certaine polyvalence. L’évolution rapide des techniques et l’obsolescence tout aussi galopante des matériels ne permettaient pas, alors, de faire un choix autre que celui de la spécialisation des matériels. Les Spitfire, Stuka et autres Forteresses volantes en sont de parfaites illustrations.

Les nombreux et rapides progrès technologiques des années 50-60 (aérodynamique, moteur à réaction, radars, missiles embarqués) modifient profondément les conditions d’engagement des moyens aériens tout en autorisant une diversification des missions confiées à la puissance aérienne, comme celle de dissuasion nucléaire. Toutefois, l’aviation militaire demeure répartie entre grandes familles air-air ou air-sol.

Mais, à la fin des années 70, l’Armée de l’air se retrouve de nouveau confrontée au choix de la spécialisation ou de la polyvalence pour le remplacement de ses équipements. La situation est très différente de celles connues antérieurement car la durée de vie des vecteurs s’est considérablement amplifiée et le choix du « meilleur avion spécialisé possible » devient difficile. La réflexion de l’état-major de l’Armée de l’air s’inscrit dans cette problématique prospective et est lancée dans le cadre de négociations européennes sur l’Avion de combat européen (ACE-EFA). Au début des années 80, l’évolution du contexte d’emploi des moyens aériens, les limites budgétaires et l’avancée de la technique sont trois facteurs déterminants qui imposeront le choix de la polyvalence pour le futur Rafale.

Ce choix n’a pas été immédiatement effectué par les alliés de la France et ils doivent aujourd’hui « rattraper » comme ils le peuvent ces erreurs de jugement. Ainsi, les versions F-16 Block 60 ou F-15E ont été obtenues avec des upgrades successifs d’une plate-forme de départ ; de même, l’avion européen Typhoon tente de développer des éléments de polyvalence dans l’urgence. Dans le cas du Rafale, la polyvalence du système a constitué un principe intangible dès le développement initial de l’appareil. Ainsi, la formule aérodynamique et le SNA ont été pensés en tant qu’architecture multifonctionnelle intégrée permettant d’emblée le plus haut niveau de polyvalence ; par ailleurs, l’avion a été spécifiquement développé pour remplir toutes les missions dévolues aux forces aériennes, y compris celle de frappe nucléaire.

La polyvalence du Rafale : traduction technologique d’une Weltanschauung française ?

Joseph Henrotin affirme « qu’il existe une projection des conceptions politiques, stratégiques, opératiques et tactiques dans le matériel » (3). Ainsi, peut-on considérer la polyvalence du Rafale comme la traduction technologique d’une Weltanschauung (4) française. Le développement du Rafale s’inscrit en effet dans un cadre politique, économique et opérationnel donné. Sa polyvalence lui donne la capacité de remplir seul les missions autrefois dévolues à plusieurs appareils et permet de « faire mieux avec moins ». Par conséquent, la polyvalence concourt, dans une certaine mesure, à l’ambition politique française de maintenir une force aérienne de pointe dans un environnement économique difficile.

Bien que ce contexte remonte déjà à une trentaine d’années, on ne peut qu’être frappé par sa pertinence par rapport à la situation actuelle. Grâce à sa polyvalence, le Rafale, outil conçu pendant la guerre froide mais qui n’est pas de la guerre froide, a muté pour s’adapter aux formes de conflits nouvelles. C’est d’ailleurs une forme de paradoxe mais la sophistication et la polyvalence des plates-formes, loin d’être superflues, offrent des capacités précieuses pour participer aux conflits asymétriques. Le général Georgelin, chef d’état-major des armées, rappelait récemment que « notre engagement [en Afghanistan] a souligné l’importance de la polyvalence de nos équipements » (5). Cette pertinence s’applique non seulement à la gestion de crises insurrectionnelles, comme en Afghanistan, mais donne aussi les moyens de faire face aux toujours possibles conflits symétriques, permettant ainsi de « réagir face à l’impensable ». ♦


(1) Les qualités de la formule aérodynamique (aile delta et plans canards) et de la motorisation définissent les capacités mécaniques de la plate-forme.
(2) Giulio Douhet (1869-1930), théoricien italien de la guerre aérienne et auteur du célèbre traité intitulé La maîtrise de l’air. Il est un fervent défenseur du bombardement stratégique et de la supériorité de l’aviation.
(3) Joseph Henrotin : La stratégie génétique dans la stratégie des moyens, Coll. « Les Stratégiques », ISC, Paris, 2004.
(4) Weltanschauung : terme désignant la conception que chacun se fait du monde selon sa sensibilité propre.
(5) Intervention du général d’armée Jean-Louis Georgelin, « Le fait aérien en Afghanistan », Amphithéâtre Foch, École militaire, 1er décembre 2009.

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