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  • Revue n° 728 Mars 2010
  • Les guerres du climat - Pourquoi on tue au XXIe siècle

Les guerres du climat - Pourquoi on tue au XXIe siècle

Pierre-Dominique Ornano (d'), « Les guerres du climat - Pourquoi on tue au XXIe siècle  » Revue n° 728 Mars 2010 - p. 133-135
Auteur(s) de l'ouvrage : Harald Welzer NRF Essais, Gallimard, 2009 ; 365 pages

Les guerres du climat - Pourquoi on tue au XXIe siècle

Tout au long d’un texte très riche bien qu’un peu touffu, voire redondant par endroits, le livre d’Harald Welzer traite de la question des rapports entre le climat et la violence. L’auteur, qui marie avec bonheur géopolitique, sociologie et psychologie, développe sur 300 pages une thèse simple et brutale. Les désastres à venir dus aux changements climatiques sont inéluctables. Ils produiront de tels dérèglements de société qu’ils aboutiront à des conflits sanglants car la science sera impuissante à régler des problèmes qui s’annoncent phénoménaux et inégalement répartis, qu’au-delà d’un niveau de dérèglement social l’homme exige le rétablissement de sa sécurité coûte que coûte et qu’enfin la violence est consubstantielle à la nature humaine et à la vie des États.

La modification actuelle du climat est le premier événement réellement mondial causé par l’homme. Son évolution n’est vraisemblablement pas influençable avant des décennies et l’inégalité de ses conséquences est impossible à compenser. La nature n’est pas un sujet, elle ne vit pas des catastrophes, elle peut tout au plus causer des événements sociaux catastrophiques pour les humains parce qu’ils déjouent leurs attentes et leurs capacités de réactions. Ce que l’on nomme habituellement catastrophe naturelle, doit désormais être qualifié de « catastrophe sociale ». Agressions, viols, pillages nécessitent l’intervention de la force armée. Après la Nouvelle-Orléans, Haïti en donne à nouveau la démonstration.

C’est donc un problème nouveau et nous n’avons ni les plans ni les directives pour le maîtriser. Les déchaînements à venir alimenteront le mécontentement chez les plus pauvres. Il en résultera des désordres sociaux en tous genres. Ils saperont les certitudes constitutives des bases quotidiennes de la vie sociale, alors que les pays occidentaux restent aveuglés par une phase de paix et de prospérité qui dure depuis deux générations.

Si les pays européens et l’Amérique du Nord disposent de remarquables capacités pour limiter ou parfois compenser les conséquences du réchauffement, il n’en va pas de même pour nombre de pays émergents. Beaucoup de leurs sociétés sont fragilisées et leur destin ne fera que s’aggraver. Comme par ailleurs de plus en plus d’hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie, il est évident qu’il faut s’attendre à des affrontements. L’histoire du XXe siècle nous ayant fait connaître avec quelle rapidité la solution de problèmes ressentis comme insolubles, dans les cadres existants d’une société, peut déboucher sur des solutions meurtrières, l’humanité est en droit d’éprouver quelques inquiétudes quant à son avenir.

Outre les guerres de conviction, des conflits violents locaux et régionaux, auront pour causes l’exploitation des sols, des matières premières, des ressources énergétiques et l’accès à l’eau potable. Le contrôle des migrations transnationales et des réfugiés intérieurs, qu’aujourd’hui déjà l’Union européenne au moins s’efforce de contenir à l’extérieur de ses frontières, se fera plus dur et global. La réduction des lacs, des cours d’eau, des forêts et des réserves naturelles causeront des conflits transfrontaliers pour l’appropriation de leurs ressources. L’époque rétrospectivement presque idyllique de la guerre froide est bien révolue. Elle fera place à des guerres pour l’espace et ses richesses, devenus plus rares pour une population croissante, qui auront des effets fondamentaux sur les sociétés occidentales. Il y a déjà des guerres du climat, des gens tuent, des gens meurent, des gens fuient. Empiriquement, il n’existe donc pas la moindre raison de croire que le monde va rester tel que nous l’avons connu.

Un réchauffement limité à deux degrés n’est réaliste qu’à condition que les émissions globales atteignent leur maximum dans cinq ans, et diminuent de moitié au cours des cinquante années suivantes. Pour y parvenir les économies, celle de l’Occident en premier, doivent prendre, dès maintenant, le virage d’une nouvelle politique climatique qui les ferait rentrer dans la « troisième révolution industrielle ». Mais à l’aune de l’expérience humaine, quelle confiance pourrait-on avoir dans la raison collective ? Que faire, d’autant que l’économie globalisée misant sur la croissance et l’exploitation des ressources naturelles ne peut plus fonctionner comme principe planétaire ?

Continuer comme d’habitude, ce qui sera à moyen terme la stratégie des pays favorisés, en personnalisant le problème et sa résolution par la modification des comportements individuels. C’est sans commune mesure avec l’ampleur du défi. L’action au niveau des États est pertinente, mais elle s’avère insuffisante. Le niveau interétatique, beaucoup plus efficace, est néanmoins de mise en œuvre limitée en l’absence d’organisations supranationales adaptées et disposant de réels moyens de contrainte.

Il faut donc admettre que le problème est pour le moment insoluble et que le réchauffement se poursuivra au-delà du supportable. La solution ne pourra pas venir de la technique mais d’une profonde remise en cause culturelle car les problèmes ne peuvent pas être résolus avec les modèles de pensée qui y ont conduit. Il faut donc d’urgence répondre à cette question : comment veut-on vivre à l’avenir ? Le changement climatique devrait être le point de départ d’un changement fondamental, de la réduction du gaspillage et de la violence et une plus juste répartition des richesses. Hélas les processus de modernisation industrielle actuels, tels qu’ils explosent dans l’espace asiatique, au nom de la justice vis-à-vis du passé de l’Occident, ne permettent pas d’apercevoir la moindre raison soucieuse des ressources et de la survie de la planète.

L’affaire du changement climatique ne finira donc pas bien. La violence est promise à un bel avenir dans ce siècle, même si les guerres du XXIe siècle sont post-héroïques et ont l’air d’être menées à Contrecoeur par l’Occident. Ce constat désabusé de l’auteur, un brin masochiste et faisant peu cas de la prodigieuse capacité d’adaptation de l’homme, n’en constitue pas moins une sévère et brillante mise en garde pour la génération politique aux affaires. C’est elle qui doit commencer à mener tout à la fois le sauvetage de l’avenir collectif et la protection déterminée de la communauté humaine en limitant, autant que possible, les conflits et leur violence. Rude tâche pour de rudes hommes !

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