L’affaiblissement de la défense depuis 1981 a réduit l’aptitude de notre pays à faire face à toutes les formes de la menace ; il met en question la crédibilité d’une dissuasion qui ne peut être que globale, il diminue le poids que nous voulons pour la France. Une double action doit être engagée, sans délai, dans un contexte financier économique et diplomatique difficile, sur le plan de l’effort pour les armées et des grands choix militaires d’une part, sur celui des rapports de la France avec ses alliés d’autre part. C’est sur le point clé de l’effort pour la défense que je souhaite livrer une analyse quelque peu exhaustive à la revue Défense Nationale.

Continuité et consensus ?

On a beaucoup parlé de continuité, de consensus, depuis 1981, s’agissant de défense. Que faut-il en penser ? Il y a effectivement eu continuité là où, par exemple, ceux qui avaient prétendu jeter par-dessus bord les armes nucléaires que la France se forgeait, ont en fait poursuivi les développements en cours dans ce domaine ; ils n’ont pas osé non plus abaisser à 6 mois la durée du service militaire. Enfin, s’agissant de l’effort pour la défense, le budget militaire n’a peut-être pas diminué, mais il a cessé de progresser.

L’essentiel est donc préservé, il faut en prendre acte objectivement. L’Inflexible, équipé du missile M4, est entré en service en mai 1985 et les programmes nucléaires tactiques Hadès et ASMP se développent conformément aux prévisions. Mais par-delà cet essentiel, le bilan est négatif.