Lors d'une mission récente aux États-Unis et au Canada, l'auteur, membre du groupe de recherche et d'étude sur la stratégie chinoise au sein de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), a rencontré de nombreuses personnalités spécialistes de la politique étrangère chinoise, tels MM. Nethercut, Klein, Pye, Oksenberg, Zagoria, Barnett, Robinson, Cline, etc. C'est une synthèse de ces opinions autorisées qu'il nous livre.
La politique étrangère chinoise vue des États-Unis
La politique étrangère chinoise a changé. La plupart des observateurs s’accordent sur ce point (1). Mais c’est sur le moment, l’ampleur et les conséquences de cette évolution que les analyses divergent. Les spécialistes américains des universités, des centres de recherche et de l’Administration sont, tout autant que leurs homologues français, loin d’être unanimes sur cette question. Cependant, les différences d’opinions des observateurs d’outre-Atlantique ne mettent pas uniquement en valeur les ambiguïtés et les contradictions de la stratégie extérieure de Pékin. Elles reflètent également très souvent les intérêts de groupes de pressions concurrents au sein des partis républicain et démocrate.
Bien que cette dimension intérieure ne doive jamais être négligée, la perception américaine de la politique étrangère chinoise constitue néanmoins un facteur important d’évolution de la stratégie de Washington dans la zone Asie-Pacifique et en retour de l’attitude de Pékin à l’égard des États-Unis et de l’Occident en général. Cette perception s’appuie non seulement sur l’observation des faits et gestes diplomatiques de la république populaire envers ses principaux partenaires (URSS, États-Unis, Japon) et à l’égard des grandes questions du moment (Corée, Hong Kong, Taiwan), mais aussi sur l’évaluation des facteurs intérieurs (conflits au sein du parti communiste chinois, évolution du processus de décision, politique militaire) susceptibles d’infléchir la politique étrangère de Deng Xiaoping.
La perception américaine de la politique étrangère chinoise
Inquiets ces dernières années de l’évolution de la politique étrangère chinoise qu’ils ont reconnue avec retard et réticence, les Américains sont en 1985 beaucoup plus sereins. En effet, leur évaluation des relations sino-soviétiques s’est dédramatisée et, tournés avant tout vers le Japon, ils attendent moins de la Chine, dans laquelle ils reconnaissent avoir placé hier trop d’espoirs (2).
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