Ce texte résulte d'une refonte et d'une actualisation de deux articles : l'un de Pierre-Noël Giraud paru dans Dynasteurs en mars 1991, l'autre d'Olivier Bomsel paru dans Annales des Mines ; Réalités industrielles en février 1992.
Les risques d'approvisionnement en matières premières non énergétiques
La France s’approvisionne de manière croissante à l’étranger en minerais et métaux. Pour un grand nombre d’entre eux, notre dépendance extérieure est désormais totale et la seule source nationale est donc constituée des déchets recyclés, quand ils existent et que le métal secondaire ainsi obtenu présente des qualités suffisantes (voir tableau). Notre vulnérabilité à des ruptures d’approvisionnement s’est-elle pour autant accrue ? Quels sont aujourd’hui les risques encourus ? Que faire pour les prévenir ? Cet article se propose de faire le point sur ces questions, vingt ans après le lancement, à l’issue du premier choc pétrolier, d’une politique publique d’approvisionnement en matières premières.
Nous rappellerons d’abord brièvement ce que fut cette politique, puis nous examinerons l’évolution de l’industrie dans les années 80 et la manière dont les industriels perçoivent les risques au début des années 90. Nous conclurons sur les rôles respectifs des industriels et de l’État dans le nouveau contexte industriel et géopolitique.
L’approvisionnement de la croissance « fordiste »
La problématique de la sécurité des approvisionnements en matières premières destinées à être transformées par l’industrie d’un pays est indissociable de celle du mode de croissance de cette dernière.
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