Du nationalisme à l'islamisme : l'impasse du modernisme
Le terme d’islamisme s’est associé, comme tous les termes à grand usage idéologique, à des phénomènes les plus contradictoires. Pour un grand nombre de personnes il évoque l’extrémisme dans tous ces aspects tels que le terrorisme pratiqué par quelques groupements islamistes, le fanatisme illustré, le plus souvent, par les images de la prise des otages en Iran islamique, l’assassinat des étrangers dans les rues d’Alger ou les conflits intestins ininterrompus entre les vainqueurs islamistes de la guerre de l’Afghanistan.
L’islamisme désigne, pour un deuxième groupe d’observateurs, l’intégrisme d’une communauté qui reste attachée à ses croyances religieuses malgré l’évolution et refuse de traiter avec la réalité ou le présent. Il se confond aussi avec le fondamentalisme, qui prône la prise du pouvoir par les partis islamiques et rejette la théorie laïque de la séparation du politique et du religieux. Il s’associe, enfin, partout et à tout moment, à l’image d’un islam traditionnel et traditionaliste qui n’a pas su, comme les autres religions classiques, notamment le christianisme, se moderniser et se laïciser. Il continue, pour cette raison, à imposer à ses adhérents, les femmes en particulier, des pratiques révolues.
Ces différents aspects associés spontanément à l’islamisme font de ce dernier un monstre à plusieurs visages. Ils rendent impossible de saisir sa réalité, son contenu, ses finalités et les causes de son émergence. Une approche scientifique nous impose de distinguer les différents aspects, ceux qui sont d’origine religieuse de ceux qui relèvent de la lutte sociopolitique commune à toutes les sociétés, modernes ou anciennes. Cela nous aidera à mettre en clair ce qui fait la spécificité et la force de l’islamisme d’aujourd’hui.
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