Politique et diplomatie - L'océan Indien, océan du Sud
L’océan Indien, à la différence des deux autres, n’est bordé par aucune des grandes zones de développement économique, ni, du reste, par aucun État de peuplement blanc, à l’exception de la lointaine Australie, terre de colonisation quasi vide. Il est donc, pour ainsi dire, l’océan du Sud. C’est d’ailleurs sur ses rivages, à Bandoung, qu’en 1953 se réunit la première conférence afro-asiatique, qui formula les principes du tiers-mondisme.
Il est superflu de dire que ses dimensions sont imposantes : 76 millions de kilomètres carrés. Son accès a longtemps été rendu difficile pour des raisons stratégiques et politiques, qui se traduisaient par la surveillance étroite et intéressée des détroits qui y conduisaient, et pour des raisons géographiques comme la présence au sud des « quarantièmes rugissants », qui dissuadait de s’éloigner des côtes. Sa bordure côtière — et celle de ses mers adjacentes (mer Rouge et Golfe qui y trouvent leurs seuls débouchés) — ainsi que son arrière-pays ne comprennent pas moins de quarante-cinq États (voir liste et carte). Depuis l’époque de la route de la soie et de celle des épices, se trouve là, à l’écart des déserts et des éternelles turbulences, la voie royale des contacts entre l’Europe et l’Afrique d’une part, et le continent asiatique d’autre part.
Loin du monde blanc
De tout temps, cette vaste étendue d’eau a permis la convergence des principales aires culturelles, avec, à l’échelle des siècles, un lent glissement sur l’Afrique des hommes et des idées du Proche-Orient et de la péninsule Indienne. Celle-ci y a diffusé ses croyances religieuses puis l’islam s’y est répandu et enfin, avec les colonisateurs, le christianisme — orthodoxie et protestantisme plus que catholicisme — a fait une percée limitée ou a consolidé d’anciennes positions.
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