La consolidation de la démocratie au Nicaragua
Le Nicaragua (1) illustre parfaitement l’évolution démocratique de l’Amérique centrale qui, depuis le début des années 90, connaît une mutation politique, socio-économique et culturelle profonde.
À l’instar des pays voisins, le Salvador et le Guatemala, le Nicaragua s’est engagé sur la voie de la réconciliation nationale et de la reconstruction économique après avoir vécu un conflit interne qui a coûté la vie à 50 000 personnes et a entraîné des pertes qui s’élèvent, selon les Nations unies, à 4 milliards de dollars. Afin de clore définitivement cette page tragique de son histoire, ce pays, sous l’autorité de Violeta Chamorro (2) et aujourd’hui de son nouveau président, Arnoldo Aleman (3), renforce l’ancrage de la démocratie. Cette politique demande, non seulement une refonte des institutions de l’État, mais aussi une volonté de relance de l’économie.
Poursuivant l’œuvre de son prédécesseur, le président Aleman a défini les priorités d’une politique marquée par la modernisation de l’État, la lutte contre la pauvreté et pour l’emploi. La croissance économique est recherchée par la réactivation des productions agricoles et industrielles, le développement du tourisme et le lancement de grands travaux d’infrastructure, tout en ayant recours à l’investissement étranger. Arnoldo Aleman veut réconcilier durablement le peuple avec lui-même en recherchant la cohésion nationale grâce à la réduction des inégalités et en minimisant le coût social des réformes économiques. C’est en cela que la dynamique nicaraguayenne rejoint celle de l’Amérique centrale, dont la mutation dépend aussi de sa capacité à établir une communauté régionale de destin fondée sur la paix et le développement.
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