La Méditerranée en quête d'une organisation politico-stratégique
Il y a parfois des symboles malheureux. Avoir réuni dans l’île de Malte, « patrie » des chevaliers « hospitaliers » dont la vocation est de soulager la misère, la conférence devant donner un deuxième souffle à celle de Barcelone, donnait à cette réunion les aspects d’un service de réanimation pour un patient bien malade. De fait, deux ans plus tard, on est loin de l’euphorie et de l’élan qui avaient porté la conférence de Barcelone de novembre 1995 sur les fonts baptismaux. Celle de Malte des 15 et 16 avril 1997, qui devait être le deuxième étage de la fusée méditerranéenne, s’achevait sans gloire, sur le simple constat d’un état des lieux peu engageant. Pourtant, les problèmes méditerranéens sont toujours là, plus que jamais présents, avec leur cortège de crises et de frustrations.
Crise économique : conséquences politiques
Si le chiffre des 520 millions d’habitants en Méditerranée est atteint à l’horizon 2020-2025, comme l’on peut s’y attendre, ce sont 200 millions d’emplois, environ, qui devront être pourvus. Cet objectif paraît a priori impossible à atteindre. Il faudrait obtenir le maintien de taux de croissance constants équivalents de ceux de la Thaïlande (environ 9 %) pendant vingt ans pour parvenir à garder un niveau moyen de chômage de l’ordre de 25 %. Dans le cas contraire, pour les pays arabes notamment, ce sont des moyennes de 50 % de taux de chômage qui seraient atteintes. Cependant, derrière ce simple constat clinique purement économique, se dissimule une somme de problèmes sociopolitiques.
Cette crise comprend plusieurs aspects.
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