État actuel de l'économie russe
La Russie est en crise depuis la fin des années 80, mais il y a de plus une crise particulière qui est survenue en 1998, et il est intéressant de voir dans quelle mesure cette crise longue et cette crise immédiate, conjoncturelle, sont liées. Il convient aussi d’examiner la nature de cette dernière afin d’essayer de s’y retrouver dans les multiples explications que l’on donne de la première.
Les faits sont connus : au départ il y a la décision du mois d’août 1998, la Russie ne supporte plus les tensions financières qui s’accumulent sur elle depuis la fin de 1997, qui ont été exacerbées au printemps 1998 et qui ont été à peine calmées à l’annonce d’une intervention assez massive du FMI en juin-juillet 1998. La décision vient de M. Kirienko, décision inévitable, mais qui va faire basculer dans le rouge un certain nombre d’indicateurs : la dévaluation, le moratoire sur les engagements en devises de l’Occident, puis la restructuration de la dette d’État.
Nombre d’indicateurs sont toujours dans le rouge, mais il est vrai que sur les deux ou trois derniers mois on constate une certaine stabilisation. Le taux de change s’est immédiatement dégradé au-delà du corridor de fluctuation qu’on avait fixé le 17 août ; en moyenne, la monnaie s’est dévaluée de 72 % en 1998 ; elle continue d’être instable. Autre mauvaise nouvelle : avec la dévaluation du rouble et compte tenu du fait qu’une partie des biens de consommation est importée, l’inflation a été relancée alors qu’elle semblait maîtrisée ; elle atteint, pour 1998, plus de 80 % contre 11 ou 12 % l’année précédente. Les choses se sont un peu arrangées depuis : après un taux d’inflation élevé en décembre, il a baissé en janvier puis en février, mais on est tout de même sur une pente annuelle de plus de 60 %.
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