À en juger par les enseignements des plus récentes opérations militaires ou par les derniers des matériels qui entrent en service, on n’est jamais parvenu à un accord plus général sur les caractéristiques convenables aux matériels de l’aviation tactique.

Faute de réaction aérienne chez l’adversaire et en l’absence de matériel moderne du côté français, la guerre d’Indochine ne peut apporter d’enseignements valables. Mais, à la veille de l’armistice coréen, le long débat entre les protagonistes de l’avion d’appui spécialisé et les partisans d’un avion toutes missions, étudié d’abord pour l’interception et adapté ensuite à l’attaque au sol, avait pris fin à l’avantage des derniers. Les Marines avaient abandonné leurs appareils à hélice pour accepter la propulsion à réaction retenue par l’U. S. Air Force sur ses Shooting Star puis ses Thunderjet. Longtemps considéré comme le meilleur chasseur-bombardier du monde, et livré à ce titre aux aviations européennes, celui-ci finissait par céder la place à la version chasseur-bombardier du Sabre F-86-F, parfaitement capable de se défendre sans escorte de chasse contre les Migs.

L’accord se manifestait mieux encore avec la transformation du Thunderjet à voilure droite en un Thunderstreak à voilure en flèche, de performances tout à fait comparables au Sabre. et qui commence à faire son apparition en Europe : embarqué à bord des décamoteurs Convair B-36, il est l’appareil des missions stratégiques comme des missions tactiques.