Ce travail a donné lieu à un rapport de recherche : Les marins du Georges Leygues, analyse sociologique du fonctionnement d’un bâtiment de combat ; rapport pour la DGA/Dret, 1995 ; 301 pages.
Marine - Les marins du Georges Leygues : analyse sociologique du fonctionnement d'un bâtiment de combat
Jean Saglio, sociologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Serge Dufoulon anthropologue, et Pascale Trompette, sociologue, ont, au cours de plusieurs séjours à bord de la frégate Georges Leygues, entre novembre 1993 et juin 1995, analysé le fonctionnement sociologique d’un bâtiment de combat, selon une approche très rarement rencontrée dans la littérature existante sur le sujet. Ils ont en effet étudié une unité de combat comme organisation concrète du travail. La méthodologie employée est également peu fréquente, car elle résulte d’un croisement entre l’analyse et l’observation, ce qui permet une étude aussi globale et objective que possible. Par ailleurs, une telle démarche est une première à bord d’un bâtiment de la marine nationale, et la teneur et l’exhaustivité des éléments recueillis par les trois chercheurs tendent à montrer l’ouverture et la bonne volonté des marins du Georges Leygues.
L’analyse originale réalisée par les trois chercheurs représente une avancée certaine dans le domaine de la sociologie du travail et des organisations. Au-delà, elle aura permis, à partir d’un échantillon représentatif de marins, de disposer d’un instantané social de la marine actuelle et d’en mesurer les évolutions possibles, notamment à l’aune des changements majeurs en cours.
Parmi les éléments mis en évidence par cette étude — dont la liste ne saurait être exhaustive —, quelques-uns particulièrement importants peuvent être signalés. Il s’agit tout d’abord dans le travail et la vie quotidienne à bord, de quelques paradoxes observés par les chercheurs qui ont ainsi noté l’apparente antinomie, rarement rencontrée dans une situation de travail, entre la forte prescription relevée à bord d’une unité de combat, et l’autonomie affirmée dans l’exécution du travail. La réglementation est bien acceptée par les individus, qui reconnaissent sa nécessité, notamment en situation d’entraînement ou de combat, où la part laissée à l’improvisation doit être nulle. Cependant, malgré l’omniprésence de ces règles, les marins disent bénéficier d’une grande autonomie dans l’exécution de leur travail.
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