Marine - Le concept national des opérations amphibies
En l’absence de menace militaire directe à proximité des frontières de la France, il est devenu « trivial » de dire que les armées seront appelées, dans les années à venir, à agir toujours plus fréquemment hors du territoire national. Les modalités de cette action extérieure couvrent un large éventail qui va du prépositionnement d’unités dans les régions en crise à la projection d’une force interarmées d’intervention puissamment équipée, en passant par l’intervention immédiate d’un groupement interarmées de volume limité.
De ce contexte, largement décrit dans le concept d’emploi des forces signé par le chef d’état-major des armées en juillet dernier, se déduisent les notions de mobilité stratégique, de projection de puissance et de projection de forces. Cette dernière suppose le déploiement sur le terrain de troupes équipées de leurs moyens de commandement, de combat et de soutien. Dès lors que ces troupes sont acheminées par voie maritime et pour peu que leur mise à terre s’effectue sous menace, il devient indispensable de « monter » une opération amphibie.
La lutte amphibie évoque irrésistiblement les opérations de débarquement qu’ont menées les armées alliées en Europe et dans les îles du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale. Certes, des opérations de cette ampleur, qui ont mobilisé pendant plus de deux ans les énergies de nations en état de guerre, ne sont plus à notre portée aujourd’hui. Par contre, des opérations de moindre ampleur menées à partir de la mer, telles que l’installation d’une force dans un territoire où règne l’insécurité ou l’évacuation de ressortissants menacés par des bandes armées, doivent être réalisables.
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