De nombreux survols de territoires neutres par des avions allemands ayant soulevé des protestations des gouvernements de ces États, on a pu lire dans divers journaux allemands des exposés d’une théorie juridique prétendant que la souveraineté des États ne saurait s’étendre qu’à une zone dont la hauteur serait à fixer et qu’au-dessus de cette couche d’« air territorial » la circulation des aéronefs serait libre comme l’est la navigation des navires en haute mer.

Cette conception, si elle était admise par la Belgique et la Hollande [NDLR 2024 : les Pays-Bas], par exemple, faciliterait singulièrement les expéditions de bombardement des avions allemands sur l’Angleterre et sur le Nord de la France, mais la simple réflexion suffit à la condamner comme elle l’a d’ailleurs été par le droit international aérien.

Il existe, en effet, une différence capitale entre le navire défilant au large des côtes hors de la portée du canon et l’avion navigant à très haute altitude : le bateau ne présente aucun danger, alors que l’aéronef peut laisser tomber des obus et des objets dangereux ou contaminés.