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  • Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)

Hugues Pernet, « Guerre en Ukraine : Prochaine rencontre en Hongrie à hauts risques ? (T 1761)  », RDN, 21 octobre 2025 - 5 pages

La rencontre Trump-Zelensky à Washington, influencée par un échange préalable Trump-Poutine, révèle une stratégie américaine pragmatique et déséquilibrée. Trump, focalisé sur les réalités de terrain et les intérêts économiques, marginalise l’Ukraine et l’Europe, favorisant un cessez-le-feu qui risquerait de légitimer les conquêtes russes. Zelensky, affaibli par des tensions internes et des erreurs diplomatiques, peine à défendre une position fondée sur le droit international. La perspective d’une rencontre Trump-Poutine à Budapest, sous l’égide d’Orban, accentue les divisions transatlantiques et isole davantage l’Ukraine, tout en offrant à Moscou une opportunité de dicter les termes d’un accord.

War in Ukraine: a risky next meeting in Hungary?

The Trump-Zelensky meeting in Washington, influenced by a prior Trump-Putin exchange, reveals a pragmatic and unbalanced American strategy. Trump, focused on realities on the ground and economic interests, marginalizes Ukraine and Europe, favoring a ceasefire that risks legitimizing Russian conquests. Zelensky, weakened by internal tensions and diplomatic errors, struggles to defend a position based on international law. The prospect of a Trump-Putin meeting in Budapest, under the aegis of Orban, accentuates transatlantic divisions and further isolates Ukraine, while offering Moscow an opportunity to dictate the terms of an agreement.

La troisième rencontre entre les Présidents Trump et Zelensky à Washington le 17 octobre dernier, si elle ne s’est pas mal déroulée, n’a cependant pas pris la tournure positive escomptée par le Président ukrainien telle que relayée préalablement par les médias européens. Le long échange téléphonique, plus de deux heures, sans presse, la veille de cet entretien américano-ukrainien, entre les Présidents Trump et Poutine a modifié fondamentalement la configuration de cette réunion. Tout d’abord, il a fait perdre un avantage tactique que le Président Zelensky pensait pouvoir obtenir en s’entretenant à nouveau avec Donald Trump. Effacer l’humiliation initiale reste une préoccupation majeure ce qui pèse sur chaque réunion bilatérale américano-ukrainienne.

De plus, non seulement l’accord espéré sur la livraison de missiles Tomahawks n’a pas été validé mais un certain nombre de signaux inquiétants doivent être relevés pour procéder à une analyse sans complaisance, la seule à même de permettre une réponse appropriée à une menace qui pourrait se dessiner.

Prendre ses désirs pour des réalités n’est pas de bonne politique. Il faut savoir relever ses faiblesses pour mieux les corriger.

Le Président Trump, bien que certains se complaisent à dénoncer son manque de vision stratégique et sa versatilité, semble solidement accroché à des fondamentaux qui ne nous sont pas favorables. Les traiter par prétérition ne les efface pas.

Tout d’abord sa vision stratégique, dénuée de certains principes moraux ou de droit international, se base sur des réalités de terrain.

L’Ukraine, qui recouvre environ 500 000 km2, est peuplée de moins de 40 millions d’habitants et sa perspective une fois la paix retrouvée est, vu de Washington, de se noyer dans la nébuleuse européenne. En revanche, la Russie avec plus de 18 millions de km2, s’étendant de la mer Baltique à l’océan Pacifique en passant par la mer Noire et l’Arctique, avec une population de l’ordre de 140 millions d’habitants ouvre pour les États-Unis des perspectives stratégiques et économiques d’un autre ordre.

Le fait que le PIB du pays soit ridiculement bas constitue un handicap pour une économie de guerre mais offre, au contraire, un potentiel de croissance de nature à stimuler l’appétit des investisseurs d’outre-Atlantique. Ce qui est une faiblesse pourrait devenir, si ce n’est une force, du moins, un attrait. Or, aujourd’hui, la position de Washington est des plus confortable. Si la guerre se poursuit, les États-Unis continueront de vendre au prix fort des armes réglées par les Européens et garanties si nécessaire sur les terres rares. De surcroît, ils resteront maîtres des volumes de fournitures d’armements ce qui leur permettrait de continuer à affaiblir leur ennemi de toujours, la Russie, sans permettre pour autant à l’Ukraine de remporter une victoire sur une puissance nucléaire militaire majeure. En cas de paix ou de cessez-le-feu, Washington reprendra des relations profitables avec la Russie tout en préservant ses intérêts en Ukraine. L’Europe serait alors marginalisée pour un temps assez long en Russie et devrait faire face à une concurrence américaine débridée en Ukraine. La reconstruction de l’Ukraine pourrait être financée par l’Union européenne en faisant appel aux industriels américains…

Où est le manque de vision stratégique que certains prêtent à Donald Trump ?

Par-delà ces considérations de fonds, il en est une, un peu ridicule à première vue tant elle s’exprime de manière parfois un peu puérile, mais qui rejaillit à chaque entretien comme ce fut encore le cas lors de cette troisième rencontre et qui pourrait s’avérer déterminante dans le contexte très personnalisé de ces réunions qui se déroulent pour une part, à la différence de celles entre Donald Trump et Vladimir Poutine, devant une presse plus ou moins complaisante. Pour le Président américain, Volodymyr Zelensky, tout comme bon nombre de dirigeants européens à l’exception notable du Hongrois Viktor Orban et de l’Italienne Giorgia Meloni, a voté Démocrate ou plus précisément a voté contre Donald Trump. Ce dernier l’a encore relevé lors de cet entretien plaçant Volodymyr Zelensky sur la défensive lorsqu’il lui demandait ce qu’aurait fait Joe Biden en pareil cas. Le Président ukrainien s’en est bien tiré, mais… Dans un rapport de type clanique comme semble le privilégier Donald Trump, où la fidélité prime, cela pourrait être un élément essentiel et surtout déterminant. Avoir fait défaut, avoir manqué, ne s’oublie pas.

Des signaux inquiétants

Volodymyr Zelensky, dont le pays est en guerre, a dû traverser l’Atlantique pour rencontrer le Président américain alors que ce dernier semble envisager de faire le chemin inverse pour rencontrer son homologue russe au plus près de Moscou. La différence de traitement est manifeste.

Le choix de Budapest n’est pas anodin, tant s’en faut. En effet, c’est le seul pays de l’Union européenne à afficher une certaine compréhension de la position russe, à contester les sanctions et à poursuivre ouvertement des importations d’hydrocarbures. À ce sujet la bienveillance américaine est à relever. Aussi, tenir cette visite en Hongrie va, d’une part, permettre de souligner les divisions au sein de l’Europe et, d’autre part, réduire la possibilité des alliés de l’Ukraine de peser dans ce qui pourrait être une négociation de tous les dangers. En effet, et c’est là un des points positifs de l’action du président de la République, ce sont les Européens qui, par leur soutien affiché au Président ukrainien, ont amené Washington à infléchir certaines de ses positions. Ce mouvement est-il structurel, comme on aimerait le croire, ou purement tactique ?

En effet, la place des soutiens de l’Ukraine lors de cette éventuelle réunion en Hongrie sera, sans doute, très cher payée. Viktor Orban pourrait en être le maître du protocole. Aussi, le risque de clichés humiliants pour les dirigeants européens, assis sur des strapontins, alors que le Président hongrois serait en réunion avec Donald Trump et Vladimir Poutine, n’est pas négligeable. Ce serait la revanche du dirigeant magyar.

Sur le fond, le risque est grand de reprendre la conversation américano-russe là où elle s’est arrêtée à Anchorage (Alaska), en août dernier. Lors de cette dernière rencontre, le Président russe avait, semble-t-il, montré sa détermination à conquérir l’intégralité des oblasts de Donetsk et Louhansk, quoi qu’il en coûte. Une proposition d’échange de territoires avait alors été évoquée pour limiter les pertes humaines inéluctables vu la détermination exprimée par les Russes qui n’auront pas manqué de souligner que la dynamique militaire était en leur faveur même si les progrès étaient des plus limités.

Il s’agissait, si nous avons bien compris, d’un retrait des troupes ukrainiennes des zones qu’elles contrôlaient encore dans les oblasts de Donetsk et Louhansk (20 à 30 %), en contrepartie, les forces russes se seraient retirées des territoires occupés dans les régions de Soumy et de Kharkiv. Cette suggestion a, semble-t-il, été rejetée. Par qui, cela ne transparaît pas clairement dans la presse… Par ailleurs, le Président turc avait relevé à ce propos que la Russie avait réduit ses ambitions en ne réclamant plus l’intégralité des territoires des oblasts de Kherson et de Zaporijjia, se contentant des zones sous contrôle effectif de l’armée russe.

Ce langage, dépourvu de considération morale et de référence au droit international, paraît être audible par le Président américain au titre du pragmatisme. Épargnons des vies humaines face à un processus jugé, à tort ou à raison, inéluctable. C’est là que réside la différence essentielle d’approche entre les Européens qui soutiennent l’Ukraine sur les bases de la primauté du droit international et le Président américain qui se base sur les réalités de terrain et un pragmatisme de bon sens, selon lui.

Dans ce contexte, le Président Zelensky paraît avoir commis la même erreur que lors de sa première rencontre dans le bureau ovale lorsqu’il avait indiqué ne pas vouloir signer un accord avec son homologue russe qualifié de sanguinaire. Cette position, compréhensible au demeurant, avait suscité la colère de Donald Trump. Or, lors de cette troisième rencontre le Président ukrainien a de nouveau souligné, de manière un peu frontale, que « Poutine ne veut pas la paix », suscitant un démenti public du Président américain.

N’aurait-il pas été plus habile de suggérer une réponse à Donald Trump, de celles qu’il souhaiterait entendre, qui ressemblerait à : « oui, Monsieur le Président, vous avez parfaitement raison. Vladimir Poutine veut la paix, mais à ses conditions, conditions que la morale réprouve et que le droit international condamne. C’est pourquoi nous faisons appel à vous pour trouver une solution plus conforme à ces exigences de justice unanimement reconnues… » Avoir de bons conseillers diplomatiques peut parfois être utile…

Le risque qui pourrait émerger lors de cette prochaine rencontre serait donc d’avoir une entente préalable entre les deux Présidents, américain et russe, sur une approche de ce type. C’est-à-dire sur la base d’une partition.

Donald Trump a souligné que la guerre devait s’arrêter sur la ligne de front. Un point majeur pourrait rester en suspens : un découpage, dans quel cadre juridique ? Les Ukrainiens souhaitent manifestement un cadre réversible qui ne consacre pas juridiquement la perte de territoires ; un cessez-le-feu ou un armistice. Les Russes, a contrario, semblent privilégier un texte contraignant comme un traité de paix.

Le Président Trump, après avoir souhaité un simple cessez-le-feu immédiat, semble, jusqu’à présent, s’être plutôt rapproché de la position de Moscou, mais cela reste à confirmer. Une question résiduelle mais essentielle serait alors les conditions connexes exigées : neutralité, désarmement, etc.

L’entente préalable pourrait comporter des points non tranchés

Comme l’a laissé entendre Donald Trump, le Président Zelensky ne sera pas loin et pourrait être, semble-t-il, tenu notamment informé de l’évolution des négociations. Aussi, convient-il d’envisager un scénario du pire où après une entente préalable, le Président ukrainien soit prié, invité ou convoqué selon l’humeur, à venir se joindre à Donald Trump et Vladimir Poutine pour entériner un tel document ou, à défaut, à porter la responsabilité d’un échec.

Conclusion

Le choix de Budapest, à proximité de l’Ukraine et la position difficile de ses alliés qui ne seraient pas nécessairement conviés, pourrait prendre toute sa dimension. Ce lieu pourrait brider techniquement le soutien des Européens à l’Ukraine en les obligeant à se positionner géographiquement, à Kyiv ou ailleurs ce qui ne faciliterait pas la coordination de leur action dans un moment aussi critique. Cependant, le pire n’est pas toujours certain, il appartient aux diplomates de l’envisager pour mieux le conjurer.

Un autre point mérite l’attention. Une petite musique se développe de manière assez insidieuse. Dernièrement de grands quotidiens français se sont fait l’écho de mesures contestables comme la destitution du maire d’Odessa, la marginalisation du maire de Kyiv, dans le cadre de la loi martiale, et les limitations à la circulation à l’étranger d’anciens ministres. Cela vient s’ajouter au pas de clerc récent sur les questions de lutte contre la corruption. Là encore, un bon conseiller diplomatique pourrait suggérer, si cela n’a pas été déjà fait, que le Président Zelensky soit accompagné dans certains de ses déplacements de membres du Parlement voire de l’opposition… Si le Président Zelensky a incarné le rôle de chef de guerre de manière tout à fait remarquable, saura-t-il se muer en chef de paix ? ♦

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