Avocat, docteur en droit, essayiste et historien, il collabore à la Revue Défense Nationale depuis 2001, et a publié plusieurs essais dont American Parano (Bourin, 2006), L’imposture américaine (Bourin, 2009), La diagonale de la défaite (Bourin, 2010), et Pour en finir avec la Françamérique (Ellipses, 2012). Il est également le co-auteur du documentaire 1940. L’or de la France a disparu (Label-Image/France Télévisions, 2012).
Tirailleurs : l’Histoire de France au défi du narratif américain (T 1459)
- Jean-Philippe Immarigeon - 9 pagesJean-Philippe Immarigeon analyse le film de Mathieu Vadepied, Tirailleurs, sorti le 4 janvier 2023 ainsi que les débats qui en résultent. Si le contexte de sortie du film n'est pas le même que celui d'Indigènes, l'auteur regrette que le récit soit passé à côté de thématiques non traitées dans le cinéma français. L'ombre de « l'américanisation » des combats sociétaux plane sur ce film, alors qu'historiquement, le traitement des soldats était largement différent d'une part et d'autre de l'Atlantique.
L’Amérique, homme malade de l’Otan (T 1319)
- Jean-Philippe Immarigeon - 6 pagesMême si l’administration Biden a bénéficié d’un accueil amical de la part des Européens brutalisés par la précédente administration Trump, les pratiques américaines n’ont pas beaucoup changé avec une approche privilégiant America first et un dédain poli vis-à-vis des Alliés. La récente crise franco-américaine provoquée par l’annonce de l’alliance AUKUS en est un exemple significatif, à peine quelques semaines après le retrait précipité et non concerté des forces américaines depuis Kaboul. De fait, cela signifie une moindre attention de la part de Washington envers l’axe euro-atlantique, la Maison-Blanche étant entièrement focalisée sur la nouvelle guerre froide avec la Chine.
Rapport de la RAND sur l’Armée française : l’avant-dernier clou du cercueil ? (T 1299)
- Jean-Philippe Immarigeon - 4 pagesLe think tank RAND Corporation a présenté un rapport intéressant sur les armées françaises. Il y a ici matière à réflexion sur le rôle et la place de la France dans l’Otan. Une contribution pour alimenter un débat nécessaire et utile alors que la campagne présidentielle démarre et qu’il est important de réfléchir aux grands enjeux de notre politique de défense pour les années à venir.
L’inévitable défaite… Voilà comment on a raconté une fois encore la Bataille de France. Il semble donc établi que tout était inéluctablement écrit pour aboutir à la catastrophe de Sedan puis à la capitulation de Rethondes, qu’aucune autre hypothèse n’était envisageable ; rien qui remette en cause une supposée déchéance française, comme s’il s’agissait d’empêcher toute cicatrisation, toute résilience comme on dit aujourd’hui, et laisser à tout prix la plaie ouverte aux fins d’instruire le procès d’une France décadente et irresponsable. Cette accumulation d’évidences trompeuses a fourni la trame de l’ouvrage de l’académicien Max Gallo, grand intervenant médiatique de ce 70e anniversaire aux côtés de Claude Quétel qui s’est chargé pour sa part d’expliquer, sans faux-semblant, que le discours de Vichy sur les causes de la défaite restait le seul possible. Fut balayé ce que les historiens étrangers nous répètent depuis vingt ans : à savoir que, contrairement à ces idées reçues depuis l’acte d’accusation de Riom, la France s’était préparée à cette guerre et était mieux armée que l’Allemagne. 2010 aura été une régression, et Pétain a une seconde fois gagné la défaite de 1940. Lire la suite
Les guerres de la marmotte - American Groundhog Wars (T 1021)
- Jean-Philippe Immarigeon - 7 pagesAu-delà de l'étalage de leur puissance militaire, auquel participe leur cinéma dit de sécurité nationale, les Américains semblent hantés par l'idée de la défaite depuis la guerre du Vietnam. Mais celle-ci n'a sans doute été que la répétition d'un trauma qui remonte aux origines du pays, à cette Guerre d'Indépendance qui ne fut, jusqu'à l'arrivée des Français, qu'une succession d'échecs ou de demi-victoires.
La guerre, le Président et la Constitution (T 995)
- Jean-Philippe Immarigeon - 6 pagesLa récente intervention en Syrie est l’occasion de revenir sur le rôle et la responsabilité de l’exécutif dans la conduite des opérations. Le débat entre légitimité et légalité est ouvert.
Je veux savoir pourquoi je me fâche ! (T 919)
- Jean-Philippe Immarigeon - 4 pagesL'armée française est en crise, et surtout bien seule face aux défis qu'il lui faut surmonter : contraintes budgétaires, redéfinition de ses missions, révision de ses alliances. Le soutien de la Nation lui est plus que jamais indispensable, et pour cela le Parlement doit reprendre la place qui lui est dévolue depuis 1815 dans le domaine de la guerre, y compris sous l'emprise de la Constitution de la Ve République et de son article 35.
Je terminais le dernier essai du général (2S) Vincent Desportes, ce vendredi 13 novembre au soir, lorsque les sirènes de police ont commencé à retentir dans ma rue parisienne à une fréquence de plus en plus soutenue. Comment faire la présente recension sans tenir compte de l’accélération d’événements qui prouvent, si besoin était, la justesse de son analyse ? Lire la suite
Quand la RAND raconte Serval… Un récent rapport du think tank américain ne tarit pas d'éloges sur l'efficience de nos armées qualifiées d'expéditionnaires. Au-delà de la présentation d'un art français de la guerre et de compliments, en rien désintéressés, se lit pourtant l'annonce d'un futur incertain, par inadéquation du nouveau matériel à ces guerres de demain qui resteront à l'ancienne. Lire les premières lignes
Billet – Amérique année zéro (T 448)
- Jean-Philippe Immarigeon - 3 pagesL’auteur annonce que les États-Unis quoiqu’on dise ou redoute ne pourront faire face en 2014 au service de la dette colossale qui a été accumulée avec la complicité générale.
À quoi servent les ÉtatsUnis et que peuton désormais en attendre ? Personne ne semble en mesure de le dire, surtout pas les Américains qui se réfugient dans les mythes stériles d’un passé révolu. Mais la nation indispensable peutelle renouer avec une destinée manifeste évanouie dans le mirage de ses guerres orientales ? Lire les premières lignes
Afghanistan, Otan, Livre blanc : voilà la nouvelle trilogie de notre future défense. Rupture radicale, elle semble n’avoir d’autre fondement que la volonté de clore la dispute irakienne et de s’aligner sur la politique américaine. Encore faudrait-il expliquer pourquoi il est urgent d’adopter une pensée managériale qui mélange guerre et stratégie, et dont l’échec est une nouvelle fois patent en Orient. Lire la suite
Darwin stratège : Réflexions sur l’ouvrage de Pascal Picq : Un paléoanthropologue dans l’entreprise. S’adapter et innover pour survivre (T 141)
- Jean-Philippe Immarigeon - 3 pagesLa lecture du livre de Pascal Picq permet de revenir sur le déterminisme de l’histoire. Elle met en honneur un darwinisme fécond qui fait de l’évolution la conséquence d’une diversité régie par les principes de variation et de solution. Cette approche est utile au moment où se fissurent les approches linéaires d’un Occident rêvé.
De conjoncturelle, la crise serait devenue systémique, du moins dans les discours. Car pour les actes, le couple déterminisme-progressisme reste l’unique logiciel en vigueur. Il existe pourtant en Occident un autre mode de pensée mis de côté depuis deux siècles et demi qui permettrait cette révolution nécessaire sans laquelle une catastrophe est désormais certaine. Lire les premières lignes
On sait comment sont les éditeurs avec les titres : il faut faire accrocheur, quitte à trahir le propos de l’auteur. C’est un peu le cas de cet ouvrage passionnant, quoiqu’au style un peu journalistique, qui traite aussi de bien autre chose que de cette corruption qui sévit dans le marché de l’armement. Lire la suite
Billet - L'œil du cyclone (T 87)
- Jean-Philippe Immarigeon - 1 pagesEn mai 2007, lors d’un voyage en Méditerranée, George W. Bush évoquait le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, incitant ses hôtes à soutenir l’indépendance du Kosovo. Et la Palestine ? Telle est la controverse soulevée dans ce billet par l’essayiste qui est aussi avocat.
La crise n’est ni une surprise ni une catastrophe. Annoncée depuis une décennie, elle signe la fin d’une civilisation atlantique qui a fait son temps et doit être remplacée. Mais comment faire pour penser « en dehors de la boîte » ? Lire les premières lignes
Après 231 ans d’un mariage chaotique que l’on s’obstine à croire d’amour alors qu’il ne fut dès l’origine que de raison, la France et les États-Unis n’en finissent pas d’afficher leurs divergences de valeurs que d’aucuns nomment convergence d’intérêts. Les questions d’Orient et du terrorisme, que le conflit afghan enrôle à tort, mettent de nouveau cette béance en lumière, car la manière dont chacun les aborde n’est que la traduction de deux visions du monde et de l’histoire que l’on découvre une nouvelle fois peu conciliables. Lire les premières lignes
Ah ! Qu’il nous plaît ce rêve que le président américain ne cesse de célébrer depuis ses premiers discours de campagne ! Qu’elle est réconfortante cette idée que les vieilles recettes, qui ont fait son succès durant deux siècles, vont de nouveau permettre à l’Amérique de rebondir ! Mais qu’il est régressif et infantilisant ce repli vers une pastorale sublimée, qui serait détachée des contingences de l’histoire et repousserait les agressions d’un monde tragique ! Mais n’est-ce pas cela qui nous attire dans cette Amérique de l’éternelle adolescence ? Lire les premières lignes
Au moment même où les conclusions du Livre blanc bousculent notre approche stratégique, voilà que la Rand Corporation découvre que le concept de guerre contre le terrorisme n’est qu’une chimère, qu’Al-Qaïda représente un risque proche de zéro, et que l’Amérique fait erreur depuis 2001 en s’engageant militairement en Afghanistan. Lire les premières lignes
On ne présente pas Salomé Zourabichvili depuis que notre compatriote est devenue ministre des Affaires étrangères de Géorgie entre mars 2004 et octobre 2005. Depuis lors, fâchée avec le pouvoir en place, elle est une des figures de l’opposition. Son ouvrage est à lire à un moment où le Caucase risque de nouveau de s’embraser, et où l’Europe hésite, via l’Otan, à s’impliquer dans la région. Car derrière les litiges territoriaux se pose la question de la frontière de l’Europe ? Va-t-elle jusqu’au Caucase et même au-delà, puisqu’elle se bat désormais sur l’Indus ? Or cette question est celle de l’identité européenne. Lire la suite
Afghanistan, Otan, Livre blanc : voilà la nouvelle trilogie de notre future défense. Rupture radicale, elle semble n’avoir d’autre fondement que la volonté de clore la dispute irakienne et de s’aligner sur la politique américaine. Encore faudrait-il expliquer pourquoi il est urgent d’adopter une pensée managériale qui mélange guerre et stratégie, et dont l’échec est une nouvelle fois patent en Orient. Lire les premières lignes
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hitler aurait dit à ses généraux qu’il ferait tomber la guerre des mains des démocraties. Il le fit le temps de la campagne de France, avant que les So Few de la RAF ne la lui arrachent à leur tour. Un demi-siècle plus tard, les nouveaux barbares nous contraignent à venir sur leur terrain, alors que l’accumulation de sciences, de savoir, de technique et de réflexion qui sont les nôtres devrait conduire à l’inverse. Ce que le Führer n’avait pas réussi à faire, Ben Laden et Al-Qaïda y sont parvenus en quelques années. Lire la suite
Savoir le monde pour le gérer. Voilà l’ambition affichée par ceux qui vantent leurs modèles de management, alors que leur incapacité à répondre aux défis du terrorisme, de la prolifération nucléaire, de la pénurie d’eau ou des pandémies, ou tout simplement à gagner la guerre en Irak, sonne le glas de leurs ambitions. 2005 avait déjà révélé que le postulat déterministe avait atteint ses limites ; 2006 aura montré qu’il n’a rien d’autre à proposer que la fuite en avant. Lire les premières lignes
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