Le général Valérie André s’en est allée
Valérie André est décédée à l’âge de 102 ans. Après Geneviève de Galard (1925-2024), disparaît l’une des figures les plus emblématiques de notre histoire militaire et du rôle des femmes dans nos armées. Née dans une famille alsacienne à Strasbourg, elle est obligée de fuir l’occupant nazi et poursuit ses études de médecine à Clermont-Ferrand, puis à Paris. Elle est également passionnée par l’aéronautique et passe son brevet de parachutiste en 1948.
Le manque de médecins militaires en Indochine lui donne l’occasion de partir sur ce théâtre où elle va rapidement être engagée au plus près des blessés. Impressionnée par la versatilité des hélicoptères, elle va y consacrer une grande part de son activité, jusqu’à passer son brevet de pilote. Durant ses séjours en Indochine, elle aura effectué 129 vols opérationnels permettant d’évacuer 165 soldats grièvement blessés.
Elle poursuivra ce type d’évacuation en Algérie de 1959 à 1962 avec 350 missions. Après son retour en France, elle occupera de nombreuses responsabilités, poursuivant son œuvre de pionnière dans un environnement militaire quasi exclusivement masculin. Le 21 avril 1976, elle est la première femme promue au grade de général dans l’armée française. Elle quitte le service actif en 1981 mais poursuit de nombreuses activités portant sur la féminisation au sein des forces armées.
Grand-Croix de la Légion d’honneur (1999), Grand-Croix de l’ordre national du mérite, elle a été à la fois une combattante, une pionnière puis une légende mais aussi une volontaire passionnée défrichant de nouveaux champs d’action, à commencer par les évacuations sanitaires en hélicoptères. Son nom restera à jamais dans l’histoire du Service de santé des armées (SSA) et dans nos armées.
Publié le 21 janvier 2025
Jérôme Pellistrandi