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Histoire de la puissance persane. L’Iran au prisme de son passé

Thomas Flichy de La Neuville, "Histoire de la puissance persane. L’Iran au prisme de son passé " Balland, 2020, 336 pages
<em>Histoire de la puissance persane. L’Iran au prisme de son passé</em>

Contrairement à ce que son titre laisse penser, ce livre n’est pas à strictement parler un livre d’histoire. L’ambition de son auteur, Thomas Flichy de La Neuville, spécialiste de l’Iran et géopoliticien, est plutôt de déterminer ce qui constitue le moteur de la puissance iranienne sur la longue durée, de « modéliser » cette puissance iranienne. Si l’on prend comme point de départ la géographie, les contraintes naturelles du plateau iranien ont fait naître des îlots de culture originaux, favorisés par l’isolement relatif. L’Iran s’est ainsi doté d’une puissance imaginative, spirituelle et militaire.

Depuis la préhistoire, la Perse joue en effet le rôle d’un « incubateur des innovations nées sur ses marges ». Cette puissance régionale ne devient toutefois effective « qu’à la condition que le cerveau imaginatif persan, sis sur le haut plateau, prenne possession du ventre babylonien, nombril de la puissance agricole, puis maritime ». Lorsque c’est le cas, l’Iran peut alors chercher « un moteur secondaire situé sur la côte méditerranéenne », lequel associe « les riches provinces de Syrie et d’Égypte, siège d’une agriculture florissante et portes sur une autre mer ». En effet, pour Flichy « l’Iran est incapable d’accéder à la puissance lorsqu’il est hermétiquement confiné : sa puissance créatrice tourne alors à vide. À l’inverse, lorsqu’il se saisit des espaces complémentaires babylonien et levantin, il est capable de rayonner au-delà de ses propres frontières ». Rappelons qu’au XIIIe siècle le persan devient la lingua franca de la route de la soie.

S’expliquent alors les liens traditionnels entretenus par Téhéran avec Bagdad et Damas que l’auteur décline tout au long de 3 000 ans d’histoire, des Achéménides à la révolution islamique de 1979, en passant par l’empire sassanide et la conquête arabe, puis mongole. Le centre de gravité des anciens empires iraniens est ainsi situé à la jonction irano-irakienne. De ce point de vue le territoire iranien actuel ne représente que leur partie orientale.

La conquête arabo-musulmane de 633-636 est perçue par les populations de Perse comme une véritable humiliation nationale. Elle intervient alors qu’une véritable « guerre de Cent ans » entre les empires sassanide et byzantin les avait laissés exsangues. Les sorts de ces empires sont malgré tout différents. Alors que chacun d’eux perd ses plus riches provinces, l’État byzantin appuyé sur son armée résiste alors que la Perse s’effondre brusquement. Deux causes pourraient l’expliquer pour Flichy : le fait qu’en raison de la perte de nombreux territoires, Byzance est devenue mono ethnique, et donc a priori plus résiliente, ce qui n’est pas le cas de la Perse ; une cause d’ordre religieux, car au renouveau religieux byzantin, marqué par la croisade d’Héraclius en 624, s’oppose le manque de ressort du clergé zoroastrien.

Malgré les conversions à l’islam, opérées par la force, la résistance à la culture arabe demeure vive. La haute société iranienne, largement urbanisée, a tendance à considérer les pratiques arabes comme archaïques et tire une grande fierté de la culture raffinée qui s’était développée chez les Sassanides. En raison de l’interdiction des mariages mixtes, Iraniens et Arabes demeurent deux peuples bien distincts. La Perse est ainsi la seule région islamique médiévale à ne pas adopter l’arabe comme langue nationale.

Malgré tout, les nouveaux dominés se soumettent peu à peu avec l’arrière-pensée que leur supériorité culturelle leur permettrait un jour de devenir les maîtres de leurs conquérants. Pour Flichy, « la conquête culturelle des Arabes par les Perses s’apparente à l’hellénisation de l’empire romain par la Grèce vaincue ». Sous la dynastie omeyyade, 10 % de la population iranienne s’est convertie à l’islam. Ce pourcentage monte à 40 % au milieu du IXe siècle, puis à 100 % à la fin du XIe. Cette hybridation arabo-persane est caractéristique de la période abbasside qui marque la reprise du pouvoir par les Perses, avec la translation de la capitale de Damas à Bagdad.

Au début du XIIIe siècle, les massacres, les destructions des villes et des canaux d’irrigation, les maladies et la famine dues à la conquête mongole (Bagdad est pris et sa population passée au fil de l’épée en 1258) entraînent une chute brutale de la population. On estime que de 10 à 15 millions d’habitants, soit 75 % de la population, sont tués à cette occasion. Des villes entières disparaissent de la carte au point que leur localisation même reste inconnue aujourd’hui. En 1800, l’Iran n’a encore que 6 millions d’habitants, dont la moitié sont des nomades. La population iranienne ne regagne son niveau du XIIe siècle que dans les années 1950.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Traditionnellement, le monde shiite représente « le cœur historique de l’innovation musulmane ». Or, nous explique Flichy, « ce foyer d’inventivité est confiné depuis très longtemps par le monde sunnite. Profitant aujourd’hui du basculement irakien, de l’instabilité syrienne et des ressources de la créativité chinoise, l’Iran pousse son avantage pour étendre son influence au cœur du Moyen-Orient ». En outre, « son confinement géoéconomique l’astreint à un rapprochement avec la Russie et la Chine, ranimant ainsi la vieille hantise américaine d’un grand empire continental en Eurasie ».

Une analyse géopolitique lumineuse, même si l’on peut regretter qu’elle s’appuie sur des cartes trop petites, trop sombres et ainsi peu lisibles.

Serge GadalDate de publication : 09 juin 2020    

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