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Comment De Gaulle et le FLN ont mis fin à la guerre d'Algérie

Chantal Morelle, "Comment De Gaulle et le FLN ont mis fin à la guerre d'Algérie " Archidoc, 2020, 422 pages
<em>Comment De Gaulle et le FLN ont mis fin à la guerre d'Algérie</em>

Trois ministres français – Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie – entourés de neuf collègues, quatre « ministres » du GPRA – Krim Belkacem, Lakhdar Bentobbal, Saâd Dahlab et M’hamed Yazid – accompagnés de quatre autres membres du Front de libération nationale (FLN) dont deux de l’Armée de libération nationale (ALN), sont réunis depuis le 7 mars pour mettre un point final aux négociations ouvertes un an plus tôt. À Évian, ville d’eaux proche de la frontière suisse, les deux délégations s’étaient rencontrées pour la première fois le 20 mai 1961, et s’y sont retrouvées avant de se séparer le 19 mars 1962. Rebelles, maquisards, face à des hommes habitués aux tapis verts, chacun a observé l’autre, argumenté pas à pas, dû lutter parfois contre ses autorités respectives qui mesuraient mal l’atmosphère sur place et qui avaient leur propre logique. Pour la première fois, ces hommes se serrent la main. La guerre est finie.

Le samedi 17, une fébrilité inhabituelle s’est emparée de l’hôtel du Parc. Sans arrêt, les documents succèdent aux documents. Il faut les revoir et les vérifier, en particulier, si les différents amendements qui ont donné lieu à tant de discussions y figurent bien. Le 18 mars, en fin de matinée, Louis Joxe bat le rappel pour signer immédiatement. Mais Krim Belkacem, président de la délégation du FLN, suggère une ultime lecture. Les trois ministres français apposent successivement leur paraphe. Quand vient le tour de la délégation algérienne, Belkacem a un moment d’hésitation. Mais l’effet de surprise passé, le vice-président du GPRA assume pour la postérité son acte historique, en toute simplicité, sous le regard ému de ses collègues. Un silence d’une exceptionnelle gravité se fait dans la salle quand Louis Joxe prend la parole. Avec des mots simples, il souligne l’importance du travail accompli, et exprime le vœu que les uns et les autres soient à la hauteur des nouvelles tâches de la paix. Un peu plus tard, le chef de l’État prononce une allocution au journal de 20 heures. Très sobrement, il annonce la fin des négociations et le cessez-le-feu : en civil, assis devant son bureau de l’Élysée, sans le drapeau tricolore à côté ou derrière lui – est-ce pour éviter les évocations de la France amputée ? – Il est sans sa Légion d’honneur à la boutonnière – ne veut-il pas apparaître comme trop victorieux, ou trop supérieur ? C’est la mesure qui l’emporte, le calme ; chaque mot a sa force et reflète la position de De Gaulle, qui annonce la fin de huit ans de guerre et cent trente-deux ans de colonisation. Sa brève allocution est construite avec la plus grande rigueur, le rythme ternaire qui lui est cher rappelle les principes sur lesquels il s’appuie et les perspectives d’avenir. Trois vérités président à la conclusion des accords d’Évian : l’intérêt national et la place de la France dans le monde ; la coopération nécessaire ; le poids de l’Histoire. Trois facteurs sont responsables de cette situation satisfaisante : les institutions stables depuis 1958, l’armée et son action courageuse, le peuple français. La raison et le bon sens éclairent cette politique, parce que les Algériens veulent leur indépendance : « Le sens de l’œuvre et du génie traditionnel de notre pays nous commandent de vouloir qu’en notre temps l’Algérie dispose d’elle-même », parce que la place de la France dans le monde et son intérêt impliquaient le dégagement. Mais ce dégagement ne signifie pas l’abandon : la coopération entre les deux États est indispensable à l’Algérie d’abord pour son développement, pour qu’elle puisse bénéficier du « progrès économique, technique et culturel » ; ensuite du fait de la « présence d’une communauté de souche française importante par le nombre, et plus encore par le rôle qu’elle joue aujourd’hui et que la France lui demande de jouer demain dans l’activité locale. Le chef de l’État s’impose sans se présenter en général victorieux, parce que le « bon sens » et la raison ne sont pas nécessairement des expressions d’une volonté politique mais relèvent de l’évidence. Pourtant, il ne manque pas de dire la place qui lui revient en une rapide fresque de l’histoire politique de la France des dernières années : après les errances de la IVe République, son instabilité et la faiblesse de l’État, les abandons « depuis tantôt quatre années », c’est-à-dire depuis son retour aux affaires, la reprise en main et les nouvelles institutions ont conduit enfin à ce résultat. Dans son discours du 16 septembre 1959, de Gaulle ne disait-il pas que des trois propositions qu’il faisait aux musulmans pour leur avenir, sa préférence était celle de l’indépendance avec l’association ? C’est bien ce qui est établi à Évian, c’est la ligne politique adoptée et inscrite dans les accords. Les oppositions qu’il ne peut masquer ou nier ne sont pas mises en avant, mais plutôt contournées, vidées de leur force : l’armée, dont « l’action courageuse », « les méritoires efforts » sont salués en même temps que son action sociale... Enfin, le général De Gaulle, attaché au référendum, annonce que l’accomplissement ne sera une réalité que si le peuple français se prononce : le référendum n’est pas explicitement annoncé le soir du 18 mars, mais le sera quelques jours plus tard, le 26 mars, puis le 6 avril. Le mot « paix » n’est pas prononcé, car celui de « guerre » n’appartient pas au vocabulaire politique de la France pour cet « événement » qui s’est étalé sur huit ans. 

Le général de Gaulle sait que les accords d’Évian et le cessez-le-feu sont un arrachement, pour beaucoup une nécessité, le résultat d’une guerre qui ne dira son nom qu’en 1999. Comment alors les protagonistes ont-ils abouti au cessez-le-feu et à l’ensemble des accords signés à Évian ? La position officielle du chef de l’État au soir de leur signature pourrait s’expliquer par sa volonté de mener les négociations dans le sens qu’il a choisi lui-même, à moins que les circonstances ne l’aient conduit à moduler sa politique, du fait des rebelles que le pays a en face, avec la domination de moins en moins contestable du FLN. Comment les négociations amorcées un an avant la signature des accords d’Évian ont-elles été menées et pourquoi ces accords ont-ils suscité des réactions massivement positives lors du référendum, pour ensuite laisser place à un désenchantement massif, à des drames aussitôt, à des relations difficiles entre les deux États, et à des mémoires contradictoires et à vif, bientôt soixante ans après.

En fait, seule une bonne moitié de ce livre documenté est consacrée aux négociations ayant mené aux accords d’Évian. C’est toute l’histoire de l’Algérie d’après 1945, le statut de 1947, la naissance du FLN, son congrès historique de la Soummam, en 1956, l’incident de Sakkiet Sidi Youssef à mai 1958 qui sont utilement rappelés. Finalement, l’auteur cherche à évaluer la mise en œuvre des accords et leur réception par les différents groupes impliqués, exercice des plus difficile. Comment parler des accords d’Évian ? Comment les juger et les commémorer ? Les prises de position sont extraordinairement variées et contradictoires ; dès 1962 les interprétations ont été diverses et, contrairement à ce qu’ont pu indiquer les deux référendums, les opinions sont loin d’être positives ; les Algériens civils ou militaires y voient souvent une étape vers la révolution, vouant ainsi les accords à une vie particulièrement éphémère ; les négociateurs français disent leur déception après leur espoir ; les pieds-noirs souffrent d’avoir à quitter leur terre ; les harkis souffrent de l’abandon des Français. Plus de cinquante ans après leur signature, il n’y a pas de synthèse possible, tant les mémoires sont diverses, contradictoires, toujours passionnelles et souvent nostalgiques, d’autant que l’amalgame persiste entre les accords d’Évian et le cessez-le-feu signés le 18 mars 1962, résultats d’une négociation d’un côté, et l’après-guerre qui voit leur application bafouée de l’autre. Les prises de position politiques, à l’occasion des commémorations notamment, au cours de la dernière décennie, sont là pour le rappeler. Il a fallu en effet attendre 1990 pour que les opérations menées entre novembre 1954 et mars 1962 soient appelées par leur nom en France, « la guerre d’Algérie », tandis que beaucoup plus tôt en Algérie, « la guerre d’indépendance », « la guerre de libération » a été nommée, héroïsée, marquée par l’idéologie et la pression de la dictature militaire. Aussi, n’est-il pas étonnant que les accords d’Évian ne symbolisent pas la fin du conflit. La visite d’État du président Jacques Chirac en mars 2003 en Algérie et sa Déclaration d’Alger, visaient à renforcer les relations bilatérales : « Conscientes de l’extrême densité et de la richesse exceptionnelle des liens multiformes qui les unissent tout en assumant pleinement le legs du passé et soucieuses d’inscrire leurs relations dans une vision novatrice résolument tournée vers le progrès et l’avenir, adossée aux valeurs d’amitié, de solidarité et de coopération, la France et l’Algérie veulent s’engager dans la construction d’un avenir partagé. » L’impossibilité que se mette en place le traité d’amitié franco-algérien, promis, abandonné, réactivé, mais jamais signé, trouve en partie ses racines dans l’échec relatif des accords d’Évian, ou plus exactement de leur application trop partielle. Que nous réservera l’avenir ? Car bien des témoins tiennent à conserver intact et pur le souvenir de cette époque, sur lequel bien des légitimités ont reposé.

Eugène BergDate de publication : 17 juillet 2020    

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