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Questions internationales n° 128 (« Armes nucléaires, le retour de la menace »)

, "Questions internationales n° 128 (« Armes nucléaires, le retour de la menace ») " décembre 2024-janvier 2025, La Documentation française
<em>Questions internationales</em> n° 128 (« Armes nucléaires, le retour de la menace »)

Jamais, même depuis la chute de l’URSS, la question des armes nucléaires n’a occupé une telle place dans l’actualité internationale. Cela va bien au-delà dans l’opinion publique du nouvel engouement pour les abris antiatomiques, dont le Gouvernement allemand d’Olaf Scholz a récemment fait le recensement (1).

D’abord, avoir brandi la menace de l’emploi de l’arme atomique dès le 27 février 2022, quatre jours après le déclenchement de son « Opération militaire spéciale » et après avoir adopté la posture de la dissuasion offensive, ou de sanctuarisation agressive, Vladimir Poutine a modifié le 19 novembre 2024 la doctrine nucléaire russe. La Russie s’efforce depuis un temps d’ajuster sa doctrine nucléaire – une liste de changements possibles a été annoncée par le Président russe le 25 septembre lors d’une réunion du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie (CSFR) sur la dissuasion nucléaire. Il s’agissait d’élargir la liste des conditions dans lesquelles Moscou peut utiliser des armes nucléaires. Guidée par le principe « si un combat est inévitable, il faut frapper en premier » (exprimé par Poutine il y a neuf ans à propos de l’opération militaire des forces aérospatiales russes en Syrie), la Russie pourrait employer l’arme nucléaire en s’appuyant sur la doctrine actuelle approuvée en 2020.

Des quatre contextes qui y figurent, deux sont facilement rattachés à la situation actuelle. Les frappes des forces armées ukrainiennes sur les radars stratégiques correspondent à la troisième condition : « l’impact de l’ennemi sur des installations critiques de l’État ou de l’armée de la Fédération de Russie, dont la désactivation entraînera l’interruption des actions de réponse des forces nucléaires » (paragraphe 19c). Les attaques sur le territoire de la Russie par des centaines de drones peuvent également être interprétées comme une agression avec l’utilisation de moyens conventionnels. Ce n’est donc pas pour rien que l’amiral néerlandais Rob Bauer, président du comité militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), lors de leur réunion régulière à Prague du 7 novembre 2024 a noté que l’Alliance ne peut pas combattre directement la Russie parce qu’elle dispose d’armes nucléaires.

Ensuite, la vulnérabilité des Occidentaux a éclaté au grand jour avec le tir le 21 novembre 2024, par Moscou d’un Missile balistique de portée intermédiaire (IRBM) sur la ville de Dnipro en Ukraine. Ce missile Orechnik propulsé à la vitesse hypersonique, Mach 10 (12 400 km/heure), peut porter soit une charge conventionnelle, soit nucléaire, alors que les Français et les Britanniques avec leurs Scalp-EG/Storm Shadow (portée limitée à 500 km) ou les Allemands avec leur Taurus KEPD 350 (portée de 1 200 km) ne possèdent rien d’équivalent. Cette situation avait d’ailleurs conduit l’Otan, en marge de son Sommet de Washington en juillet 2024, à annoncer sa décision de déployer sur le sol allemand à partir de 2026 plusieurs types de missiles de portée intermédiaire, allant de 460 km à plus de 2 700 km comprenant des missiles américains sol-air et sol-sol Tomahawk.

Enfin, les hauts diplomates français, allemand et britannique ont retrouvé leurs homologues iraniens, le 13 janvier 2025, à Genève pour tenter de bâtir un ultime chemin pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe. On prête d’ailleurs à Israël l’envie de détruire le système nucléaire iranien, ce qui sera impossible sans l’aval américain et l’utilisation de bombes ultra-pénétrantes que seul le Pentagone possède en nombre suffisant.

C’est dire tout l’intérêt de ce numéro de la revue Questions internationales où de nombreux experts français, parmi les plus pointus sur la question, ont apporté leur contribution. Dans son introduction, Serge Sur, l’un des deux rédacteurs en chef, brosse le panorama des différents âges nucléaires allant de celui, d’une vingtaine d’années de leur développement, à celui de leur régulation, âge d’or de l’Arms Control d’une trentaine d’années – qui s’est étiré de la déclaration Zorine–McCloy de 1961 à l’effondrement de l’URSS en 1991. Puis a succédé l’âge de la déconstruction, à compter de la décision prise par le président George Bush fils de mettre fin en 2002, au Traité Anti-Ballistic Missile (ABM) qui limitait à deux sites le déploiement des défenses antimissiles des deux grands. On sait qu’après la sortie décidée le 27 avril 2018 par Donald Trump du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) du 8 décembre 1987, c’est à peu près toute l’architecture de la sécurité et de la stabilité nucléaire mondiale qui s’est effondrée ; le seul pilier encore existant étant le Traité New Start (START III) signé le 8 avril 2010 entre Washington et Moscou, qui limite à 700 le nombre des lanceurs nucléaires stratégiques déployés et à 1 550 le nombre des têtes nucléaires. Un traité que Joe Biden a prorogé de cinq ans en février 2026 et dont le sort reste incertain. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Russie a annoncé, le 21 février 2023, le contrôle des armes prévu par le New Start, et le 2 novembre de la même année sa révocation du TICE (Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, adopté le 24 septembre 1996, mais jamais entré en vigueur faute de ratifications suffisantes).

Faut-il donc parler de désordre, de chaos nucléaire comme l’écrit Serge Sur ou faut-il s’en tenir à l’expression de troisième âge nucléaire ou de nouvel âge nucléaire, comme le titrait en mars 2015, l’influent magazine d’actualité hebdomadaire The Economist de Londres ou plus près de nous de nouvelle menace nucléaire ? En examinant tour à tour les dynamiques contemporaines de prolifération (Benjamin Hautecouverture de la Fondation pour la recherche stratégique), de l’évolution des doctrines d’emploi (Olivier Zajec, Université Jean Moulin-Lyon III) ou en se penchant sur une dissuasion tripolaire du fait du réarmement nucléaire en Russie, en Chine et aux États-Unis (Héloïse Fayet, de l’Institut français des relations internationales), ces différents auteurs apportent bien des réponses nuancées à cette série de questions. Les grands changements viennent évidemment de la Chine qui avait 240 têtes nucléaires en 2021, entre 420 et 500 en 2024 et qui devrait passer à 1 500 en 2035, tout en se refusant d’entrer pour le moment dans aucune discussion en la matière. Le président Joe Biden avait déclaré, en 2022, que les États-Unis sont confrontés à une « décennie cruciale ».

La question de savoir si la dissuasion nucléaire est en péril, abordée par Bruno Tertrais (FRS) demeure actuelle, bien des experts comme le général Bernard Norlain allant la comparer à une ligne Maginot nucléaire (2). Cela soulève l’interrogation sur la valeur stratégique future de l’arme nucléaire pour les années à venir, qu’examine Benoît Pelopidas (Sciences Po–Ceri, Centre de recherches internationales). En effet, le président Emmanuel Macron en annonçant, en février 2021, que les futurs SNLE (Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) français prévus à partir de 2035 navigueraient jusqu’en 2090, c’est faire un énorme pari sur un avenir devenu de plus en plus incertain. Car il y a une série de menaces contre lesquelles les armes nucléaires sont inutiles ou plutôt inefficaces : il en va ainsi de la dissuasion des groupes terroristes. Certes, il conviendrait de préciser dans quelle hypothèse concrète quel groupe terroriste ou insurrectionnel pourrait s’emparer d’un arsenal suffisamment complet pour être significatif sans avoir été repéré, amoindri, pénétré ou neutralisé. Quant aux catastrophes naturelles d’ampleur, comme les récents incendies autour de Los Angeles, relèvent-elles de la logique nucléaire ? En effet, le réchauffement climatique, la montée du niveau des mers mettront en danger certaines installations, mais les rend-elle forcément obsolètes ? Peut-on donc dire qu’en tout état de cause les armes nucléaires sont « une assurance contre l’incertitude » ? En définitive, la valeur stratégique des armes nucléaires dépend considérablement en fonction des ennemis à venir au cours des soixante-dix prochaines années.

Serge Sur résume la dissuasion par les trois propositions de non-emploi : l’arme nucléaire existe, on ne peut la désinviter ; elle doit avoir un rôle ; il ne faut pas s’en servir. Il n’écarte pas l’utopie d’une nuit du 4 Août atomique qui paraît bien lointaine. Tout semble se situer dans une zone de larges incertitudes, entre obsolescences, imprévus, là où la décision humaine, donc politique, est et restera essentielle. Car peut-on laisser la décision d’emploi à l’Intelligence artificielle (IA) ou la diluer dans un processus de décision partagé. Évidemment non, n’en déplaise au point de vue développé par Thomas Fraise (Sciences Po–Ceri) selon lequel le nucléaire perturbe l’équilibre des pouvoirs et rend le monde entier vulnérable à l’arbitraire, bouleversant ainsi profondément le sens donné au gouvernement libéral démocratique. Si un peu partout les démocraties sont en péril, c’est lié à une série de facteurs au sein desquels l’arme nucléaire joue somme toute un rôle mineur. Cela illustre la nécessité d’un débat permanent et fouillé comme le suggérait la gépolitologue Thérèse Delpech. Le retour de la menace doit aiguiser les esprits comme l’a montré cet intéressant dossier. ♦


(1) Paternoster Tamsin , « Allemagne : des abris antiatomiques dans les bâtiments “sur fond de menace russe” », Euronews, 27 novembre 2024 (https://fr.euronews.com/).
(2) « Le général Bernard Norlain : “Parler de la dissuasion comme la garantie ultime, c’est promettre une ligne Maginot nucléaire” », Le Monde, 22 janvier 2022.

Eugène BergDate de publication : 18 juillet 2025    

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