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Géopolitique des détroits - Enjeux de contrôle de passages stratégiques

Lasserre Frédéric et Pic Pauline, "Géopolitique des détroits - Enjeux de contrôle de passages stratégiques " Éditions Le Cavalier Bleu, 2025, 184 pages
<em>Géopolitique des détroits - Enjeux de contrôle de passages stratégiques</em>

Les détroits, étroits bras de mer entre terres rapprochées, font office à la fois de lien et de sources de conflits. Ils mettent en relation différents espaces à différentes échelles : à ce titre, ils constituent des points névralgiques, ce qui leur confèrent une importante valeur militaire via leur protection et leur contrôle. Ce n’est pas seulement pour des aspects commerciaux que Donald Trump revendique le Groenland et le canal de Panama, tous deux – à des échelles très différentes – s’inscrivant dans la rivalité des États-Unis avec la Chine, comme le fut jadis Suez en tant qu’élément clé de l’affrontement israélo-arabe. C’est dire l’intérêt de ce livre court mais dense, offrant un panorama sur les détroits et passages stratégiques qui sont aussi des espaces maritimes sensibles et vulnérables aux changements climatiques. Ils forment un habitat privilégié pour de nombreuses espèces marines qui dépendent des ressources spécifiques à ces zones de contact entre aires océaniques qui doivent coexister avec un trafic maritime en pleine expansion.

Sur les quelques 150 à 180 détroits et passages maritimes internationaux, une douzaine sont de rangs mondiaux. Parmi ceux-ci, la moitié revêt une importance commerciale et géopolitique d’envergure. Il est difficile de classer ces détroits selon leur vocation essentiellement commerciale ou plutôt militaire. Si le détroit de Taiwan relève plutôt de la seconde catégorie puisqu’il est régulièrement fréquenté par les bâtiments militaires, où classe-t-on le détroit d’Ormuz – nœud central du circuit énergétique mondial – dont l’importance géopolitique est indéniable ? On pense immédiatement au détroit de Bab-el-Mandeb par lequel transitent 12 % du commerce mondial et dont les Houthistes, en solidarité avec le Hamas, ont rendu le passage périlleux depuis novembre 2023. Le détroit d’Ormuz, qui concentre 20 % du trafic pétrolier mondial, est souvent cité comme l’une des cibles prioritaires des Mollahs dans l’hypothèse où Israël viendrait à s’en prendre à l’arsenal nucléaire iranien, aujourd’hui proche de franchir le seuil de nucléarisation.

Le détroit de Malacca, où transitent 30 % des flux pétroliers mondiaux, est également bien connu. De même, pour ceux de Lombok et de la Sonde, ayant donné forme à l’expression « Le dilemme de Malacca » (1), étant donné qu’entre 65 et 90 % du commerce chinois y transite. Malacca est, de ce fait, le plus fréquenté avec 80 345 passages en 2023, tandis que le canal de Panama – auquel Donald Trump vient d’accorder une place particulière – n’en voit que 13 000 (soit 5 à 6 % du trafic mondial contre 15 % pour le canal de Suez). Panama est pourtant vital pour les États-Unis puisque 72 % des marchandises, qui l’ont emprunté, avaient pour point de départ ou d’arrivée un port américain. Washington y a d’ailleurs bénéficié d’une concession territoriale de 16 kilomètres de largeur pour en assurer la sécurité suite à la signature du Traité de Hay-Bunau-Varilla de 1903. En 1999, à la suite des Traités Torrijos-Carter de 1977, les États-Unis en ont rétrocédé la gestion à Panama, ce qui représente 4 % de son PIB, et ont fermé leurs bases militaires. Deux ans auparavant, en 1997, le Panama a concédé la gestion de deux de ses ports – celui de Balboa sur la côte Pacifique, et celui de Cristobal sur l’Atlantique – à une filiale de CK Hutchison Holdings, un conglomérat basé à Hong Kong, un territoire qui a été fermement réintégré à la Chine, deuxième utilisateur du canal avec 21,4 % du volume de fret. Le Panama, qui a reconnu la République populaire de Chine au détriment de Taiwan en 2017, a d’ailleurs été le premier État d’Amérique latine à rejoindre les « Nouvelles Routes de la soie ».

Comment définir un détroit et le distinguer de la mer ? Les auteurs indiquent qu’aucune délimitation purement géographique (en termes de largeur) ne saurait suffire dès lors que les situations diffèrent considérablement. Si le Bosphore ne fait, en certains endroits, que 700 mètres de large pour 30 kilomètres de long ; d’autres sont nettement plus larges, tels que les détroits du Danemark ou du Groenland d’une largeur de 280 kilomètres.

Les mutations dans l’ordre géopolitique international ont eu des impacts profonds dans les enjeux stratégiques que représentent les détroits, modifiant leur environnement géopolitique, ou conduisant les États riverains à reformuler leur stratégie à l’endroit de ce point de passage. Gardons à l’esprit que 90 % des câbles sous-marins assurent 90 % des flux mondiaux et, on l’a vu ces derniers mois, le nombre de ruptures augmenter en Baltique (2).

S’agissant de la revendication de Donald Trump portant sur le Groenland, les commentaires se sont concentrés surtout sur le fait que cette immense île de plus de 2 millions de kilomètres carrés recèle nombre de matériaux critiques et de terres rares pour lesquels la Chine détient une véritable prépondérance. On a moins relevé le fait que le contrôle du détroit du Groenland et des passages entre l’Islande, les îles Féroé et les îles Shetland du Royaume-Uni – ligne connue sous le nom de GIUK (Greenland, Iceland, United Kingdom) – était un objectif majeur pour l’Otan afin de verrouiller l’entrée dans l’Atlantique Nord et de prévenir l’infiltration de Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) en provenance des bases de la presqu’île de Kola, notamment celle de Severomorsk située à une vingtaine de kilomètres au nord de Mourmansk et balayée par le Gulf Stream, ce qui en fait le seul port russe de l’Arctique russe libre de glace en hiver. Par ailleurs, la part croissante des questions migratoires modifie l’importance de la porte transversale du détroit de Gibraltar, celui du Pas-de-Calais ou du canal de Sicile.

En façonnant les grandes routes commerciales et en devenant des espaces d’importance à l’échelle globale, les détroits sont au cœur de la mise en réseau du monde. Ils gardent, à ce titre, une importance géopolitique majeure. ♦


(1) NDLR : Sur le sujet, voir Torrès François, « La Chine et le “dilemme de Malacca” : la tentation militariste », RDN n° 749, avril 2012 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=9820).
(2) Voir par exemple : Wedin Lars, « Guerre hybride au fond de la mer Baltique ? » (Tribune n° 1658), RDN, 26 novembre 2024 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-tribune.php?ctribune=1771).

Eugène BergDate de publication : 18 juillet 2025    

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