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  • Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025
  • L’opération Chammal : une mobilisation des forces françaises au Levant

L’opération Chammal : une mobilisation des forces françaises au Levant

Maxime Schaffhauser, "L’opération Chammal : une mobilisation des forces françaises au Levant " Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025

Depuis 2014, l’opération Chammal incarne l’engagement français dans la durée contre le terrorisme et l’armée de l’Air et de l’Espace y joue un rôle essentiel. Centrée sur le Levant, elle y combine frappes aériennes, appui aux forces locales et coopération internationale. Contribuant à la stabilité régionale, elle garantit aussi un accès à des points d’appui primordiaux pour l’influence stratégique de la France et sa liberté d’action dans la région. Face au possible désengagement des États-Unis, il s’agira de continuer à s’adapter.

Operation Chammal: Mobilisation of French Forces in The Levant

Operation Chammal has since 2014 been the embodiment of the French long-term commitment to anti-terrorism, in which the Air and Space Force plays an essential role. It focuses on the Levant and combines air strikes, support to local forces and international cooperation. Through its contribution to regional stability, it also guarantees access to the key points that are so vital to French strategic influence and freedom of action in the region. With the possible US withdrawal from the region, we will need to continue to adapt.

L’opération Chammal est l’un des engagements militaires les plus marquants des armées françaises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Levant, principalement contre l’État islamique (EI), en soutien à la stabilité de la région. Cet article examine son évolution depuis sa création en 2014, avec un focus particulier sur les opérations aériennes tout en abordant les enjeux géopolitiques et militaires liés à cette opération.

Historique de l’opération Chammal

Création

Le nom de l’opération vient du vent chaud soufflant dans la région du Moyen-Orient, un nom symbolique qui porte bien les caractéristiques de l’engagement militaire français. En arabe, « Chammal » décrit la violence, la rapidité et la soudaineté de ce vent sec, trois caractéristiques qui s’appliquent également à l’opération militaire menée par la France dans la région et in fine, correspondent particulièrement bien aux missions de l’armée de l’Air et de l’Espace.

L’opération a été lancée en 2014 dans un contexte de déstabilisation accrue du Levant, notamment après la montée en puissance du groupe terroriste État islamique. En réponse à cette menace généralisée et en aggravation, la France a décidé de s’engager aux côtés de la coalition internationale dirigée par les États-Unis dans l’objectif de réduire l’État islamique, limiter sa capacité de projection de nuisance, diminuer son empreinte territoriale et soutenir les forces locales.

L’inflexion après les attentats du 13 novembre 2015

L’engagement français au Levant a pris une nouvelle dimension après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ces attaques revendiquées par l’EI ont frappé le cœur de la France, renforçant le sentiment d’urgence et de nécessité d’une mobilisation accrue. Suite à ces événements tragiques, la France a intensifié ses opérations militaires, augmentant le nombre de frappes aériennes et le volume de ses forces dans la région.

Les autorités françaises ont clairement affirmé que cette escalade de violence terroriste sur le sol français allait impacter la stratégie militaire de la France, avec une volonté d’engagement plus marqué dans la lutte contre l’EI. Le président François Hollande, dans son discours après les attentats, avait affirmé sa détermination à continuer de frapper l’EI avec une intensité maximale (1). Cette volonté politique s’est traduite par une multiplication des frappes aériennes, moyen d’action privilégié dans cette situation. L’importance de l’armée de l’Air et de l’Espace dans l’opération Chammal s’en est trouvée d’autant plus renforcée et visible.

Principales évolutions de l’opération Chammal

Un renforcement de l’engagement aérien

Les missions aériennes ont constitué le cœur de l’opération Chammal dès son lancement et elles ont considérablement évolué au fil du temps. La France a progressivement déployé des avions de chasse Mirage 2000D et Rafale, des drones MQ-9 Reaper, des avions de transport, ainsi que, plus ponctuellement, des avions de ravitaillement en vol et des E-3F AWACS (Système de détection et de commandement aéroporté) pour assurer la couverture aérienne, une appréciation de situation nationale indispensable que la France possède de manière autonome et enfin l’interopérabilité avec ses alliés. Ces moyens aériens ont joué un rôle clé dans la dégradation des capacités de l’EI, en particulier lors de frappes ciblées sur les infrastructures pétrolières, les centres de commandement, les points logistiques et les positions stratégiques. Enfin, le dispositif de défense des emprises françaises s’est considérablement renforcé depuis 2014 avec le déploiement de moyens de défense sol-air ou de radar pour améliorer, toujours en toute autonomie, l’appréciation de situation pour mieux défendre les forces françaises et alliés de la région.

Une collaboration étendue au sein d’une coalition internationale

L’opération Chammal est la déclinaison française de l’Operation Inherent Resolve (OIR), une coalition militaire dirigée par les États-Unis qui regroupe de nombreux pays, dont le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne. Les forces françaises y ont participé activement, nécessitant son intégration dans le système de Command and Control (C2) de la coalition situé sur la base d’Al-Udeid au Qatar. Le centre de commandement intégré est un pivot stratégique pour la coordination et l’intégration des actions entre les pays engagés. L’importance du C2 pour garantir une communication fluide, éviter les frictions et coordonner les frappes aériennes est cruciale pour maximiser les effets obtenus, notamment dans un théâtre d’opérations aussi complexe que celui du Levant.

Enjeux de l’opération Chammal

Chammal présente plusieurs enjeux, tant régionaux que globaux. Il ne s’agit pas seulement d’identifier et de combattre l’État islamique, mais aussi de sécuriser des points d’appui militaires dans la région et développer des partenariats avec les acteurs régionaux pour maintenir l’influence stratégique de la France et stabiliser la situation opérationnelle et politique. Adaptées en permanence à des paramètres politiques, stratégiques et tactiques en constante évolution, les armées françaises vont également devoir s’adapter à la transformation de l’OIR avec une redéfinition de l’implication de ses partenaires.

Enjeux régionaux : maintien de l’influence et sécurisation des routes stratégiques

La France, en tant que puissance militaire et diplomatique, a des intérêts régionaux essentiels à défendre au Levant. L’un des objectifs de l’opération Chammal est de soutenir les forces locales, notamment les Kurdes en Syrie et les forces armées irakiennes en construction, pour contrer l’expansion de l’EI et empêcher la diffusion de l’idéologie djihadiste.

En parallèle, la France cherche à maintenir une présence militaire dans des zones stratégiques. Cette présence est cruciale pour plusieurs raisons : sécuriser les routes maritimes et terrestres qui relient l’Europe au Moyen-Orient, préserver des points d’appui dans la région pour d’éventuelles opérations et offrir un soutien aux alliés dans la lutte contre le terrorisme. Ces points d’appui se sont montrés d’une importance capitale dans toutes les opérations françaises dans la région ces dernières années : évacuation des ressortissants français de Kaboul (opération Apagan en août 2021) ou du Soudan (op. Sagittaire en avril 2023) par exemple ou tout simplement pour les projections de force et de puissance vers l’Indo-Pacifique et les territoires français ultramarins.

Les implications pour la France d’une possible fin de l’Operation Inherent Resolve

La fin de l’OIR, prévue dans le cadre d’une normalisation progressive de la situation en Irak et en Syrie, représente un tournant majeur. Le retrait éventuel des forces américaines de la région pourrait entraîner un réajustement stratégique pour notre pays. L’armée française pourrait être appelée à jouer un rôle encore plus significatif pour compenser la réduction de la présence militaire américaine. Dans ce contexte, la France devrait adapter ses opérations, en mettant l’accent sur des actions bilatérales et en augmentant ses capacités de détection et de frappe aériennes pour combler le vide laissé par le retrait américain. Elle pourrait également renforcer son soutien aux forces locales et amies qui demeurent essentielles dans la lutte contre les cellules de l’EI.

Concomitamment, la chute du régime syrien de Bachar el-Assad fin 2024 a redéfini des équilibres régionaux pouvant présenter des risques de résurgence de l’EI qu’il faut impérativement contrôler. Cet épisode a ainsi paradoxalement redynamisé l’OIR avec la crainte d’une déstabilisation de la région et des menaces accrues sur l’avenir des camps de prisonniers du nord-est syrien qui gardent de nombreux combattants islamistes.

Le désengagement américain, un nouveau défi pour la France

Le désengagement des États-Unis dans la région, encore mal défini, présente aussi un défi de taille pour la France. L’alignement des objectifs militaires, des stratégies et des ressources sera crucial pour la poursuite et la transformation de l’opération Chammal après ce retrait. La France devra probablement augmenter sa présence sur le terrain, notamment en renforçant ses moyens aériens et ses bases aériennes dans la région.

Primordiaux pour la sécurisation des routes stratégiques, les points d’appui français dans des pays comme la Jordanie, les Émirats arabes unis (EAU) et Djibouti deviendront encore plus stratégiques à mesure que la France devra prendre en charge une partie des responsabilités laissées vacantes par les États-Unis. Ces bases aériennes permettent de déployer des avions de chasse, des drones, ainsi que des avions de transport et des ravitailleurs pour maintenir une pression constante sur les groupes terroristes. Elles constituent également des vecteurs de coopération et d’influence avec des partenaires cruciaux pour inscrire son action dans la durée.

Le développement de nos capacités souveraines de renseignement (dont les moyens spatiaux) sera fondamental pour pallier ce retrait.

Les missions aériennes dans l’opération Chammal

L’aviation française a joué un rôle déterminant dans l’opération Chammal avec un large éventail de missions couvrant les frappes aériennes, la surveillance, le renseignement et le soutien logistique. Outre leurs effets tactiques, ces moyens structurants pour opérer ont aussi renforcé la place de la France dans les structures décisionnelles de la coalition.

Frappes aériennes et rôle de l’aviation de chasse

Les Rafale et Mirage 2000 ont été utilisés pour mener des frappes de précision contre l’EI, en particulier des infrastructures critiques comme les moyens de logistique pétrolière, les forces déployées et les moyens de commandement. Ces frappes ont permis de réduire les ressources économiques et logistiques de l’EI tout en affaiblissant sa capacité de projection de force.

Les drones Reaper, une capacité cruciale de renseignement, de ciblage et d’attaque

Déjà employés massivement au Niger (2014-2023), les Reaper ont été un atout majeur dans la collecte de renseignements et dans la conduite d’attaques ciblées. Ces drones offrent une capacité de surveillance continue, permettant de localiser des cibles en temps réel et de frapper avec une précision chirurgicale. L’utilisation des drones permet de minimiser les risques pour les troupes au sol. Ces drones sont également des outils pratiques de coopération avec les nations alliées.

Dans une opération asymétrique où l’engagement de cibles mal caractérisées est a priori nécessaire, le travail du drone dans la durée fournit les éléments d’appréciation et de classification qui optimisent la décision d’engagement, les effets obtenus et limitent les risques de dommages collatéraux.

Le ravitaillement en vol et le transport logistique : pouvoir agir vite et dans la durée

Les missions de ravitaillement en vol, assurées par les C-135FR, puis par les A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport), ont permis de maintenir les capacités opérationnelles des forces françaises, en particulier des avions de chasse, sur de longues distances et de longues durées. Les avions de transport, comme les A400M et les C-130, ont été utilisés pour acheminer des fournitures et pour assurer le ravitaillement des bases françaises, notamment en Jordanie et aux EAU.

En parallèle, les avions de transport ont joué un rôle clé dans les rapatriements de citoyens français, notamment des femmes et des enfants qui se trouvaient dans les camps kurdes du nord-est de la Syrie.

Le C2 et l’interopérabilité avec la coalition

L’interface entre les forces françaises et les autres membres de la coalition a été facilitée par la présence française au centre de commandement de la coalition, évoqué précédemment et basé au Qatar. Ce rôle de coordination a permis une gestion optimale des ressources et des frappes aériennes, garantissant une réponse rapide et efficace face aux mouvements de l’EI. Les Américains envisageaient récemment une transformation pour l’après-OIR avec un C2 transformé en un C2 de « coalitions de volontaires » (coalitions of the willing) dans la région des Proche et Moyen-Orient pour des opérations temporaires créées sur mesure afin d’atteindre des objectifs spécifiques. L’exemple le plus récent serait l’opération Poseidon Archer contre les Houthis au Yémen et qui rassemblait une demi-douzaine de pays.

Conclusion

L’opération Chammal, bien qu’ayant évolué au fil du temps, demeure un pilier de l’engagement militaire français au Levant. Avec des missions aériennes variées et de plus en plus sophistiquées, l’armée de l’Air et de l’Espace a joué et joue toujours un rôle essentiel dans cette guerre contre le terrorisme. Dans un contexte géopolitique incertain, la France et Chammal devront continuer à s’adapter, notamment face au possible désengagement des États-Unis, en renforçant les bases stratégiques dans la région et en maintenant une pression constante contre les forces de l’État islamique qui sont toujours présentes au Levant.♦


(1) Hollande François, « Déclaration du président de la République, devant le Parlement réuni en Congrès à la suite des attaques terroristes perpétrées à Paris et en Seine-Saint-Denis », Versailles le 16 novembre 2015 (https://www.vie-publique.fr/).

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