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  • Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025
  • Sécurité-protection des bases aériennes : une approche nécessairement systémique et dynamique

Sécurité-protection des bases aériennes : une approche nécessairement systémique et dynamique

Patrice Jézéquel, "Sécurité-protection des bases aériennes : une approche nécessairement systémique et dynamique " Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025

Face à la multiplication des menaces, l’armée de l’Air et de l’Espace redéfinit la protection de ses outils de combat que sont ses bases aériennes dans une approche désormais élargie des activités, à la fois dynamique et proactive. L’objectif est clair : garantir la résilience des installations et assurer la disponibilité permanente des moyens aériens, essentiels aux engagements futurs.

Security and Protection of Air Bases: A Necessarily Systemic and Dynamic Approach

Faced with an increasing number of threats, the Air and Space Force is revising the protection of its air bases—its vital combat tools—using a broader, dynamic and pro-active approach to activities. The aim is clear: to guarantee the resilience of installations and ensure the permanent availability of air assets, all essential to future commitments.

« Il faut savoir répartir ses moyens rationnellement entre la protection contre la manœuvre adverse, sa propre manœuvre préparatoire et l’action décisive. Cette répartition optimum est ce que la stratégie classique appelle l’économie des forces » Général André Beaufre.

Une adaptation nécessaire

Constituées en réseau, les bases aériennes constituent l’outil de combat de l’armée de l’Air et de l’Espace. Les moyens y sont préparés, les missions y sont planifiées et c’est à partir de ce réseau que les opérations aériennes sont engagées. Cette simple assertion suffit à comprendre l’absolue nécessité de sanctuariser cet outil de combat dans un contexte international incertain et face à des menaces qu’il s’agit d’anticiper.

Le contexte est connu, on l’observe au quotidien, il est décrit et commenté sur les ondes. Il se caractérise par les tensions internationales qui s’amplifient, une guerre en Europe, les Proche et Moyen-Orient qui s’embrasent, mais aussi par des alliances qui peuvent donner parfois l’impression de s’inverser et, de façon générale, un ordre occidental de plus en plus ouvertement contesté. Dans le même temps, des événements sécuritaires surviennent, ici et là, sur les emprises de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), autour de celles-ci ou, plus généralement, sur l’ensemble du territoire national.

Face à cela, l’organisation, le dimensionnement et le fonctionnement actuels de la défense et de la sécurité de l’outil de combat, héritage des choix opérés au début du siècle alors qu’il était apparu pertinent de réorienter efforts et subsides vers d’autres domaines, doivent être repensés et durcis. Il convient de passer d’une stratégie de protection des installations, plutôt statique et réactive, à une stratégie de protection élargie des activités, dynamique et proactive. C’est ce qu’a entrepris l’AAE en élaborant un concept de protection de la force aérienne et en l’érigeant au rang de mission permanente. L’enjeu est de pouvoir garantir en toutes circonstances l’intégrité et la disponibilité des moyens ainsi que la liberté d’action nécessaire à leur déploiement.

Intégrité des moyens et liberté d’action

Au-delà de la simple protection passive des moyens qui sont stationnés sur une base aérienne, et qui participe à la préservation de leur intégrité, il importe aussi, et surtout, de garantir que ces moyens pourront être déployés, quand il s’agira de le faire, c’est-à-dire de préserver leur liberté d’action en toutes circonstances.

Cette garantie est obtenue par des mesures de protection de la force opérées dans la deuxième comme dans la troisième dimension pour s’opposer aux menaces aériennes et aux menaces terrestres, exercées à l’intérieur du site (protection interne) et depuis l’extérieur du site (protection externe).

La protection contre les menaces terrestres s’appuie sur des troupes au sol engagées dans la protection interne du site. Un mode d’action adopté depuis toujours qui revient essentiellement aux spécialistes de la protection et qui regroupe notamment les missions de contrôle d’accès, de surveillance, de détection et d’intervention. Ce mode d’action est désormais complété par des mesures de protection externe, car il n’est plus besoin de s’introduire sur les sites pour leur nuire. L’utilisation de drones ou de munitions rôdeuses télé-opérées depuis l’extérieur peut, à moindre coût, porter atteinte aux moyens stationnés. Cela impose un élargissement du domaine d’action, notamment en contrôlant les axes de pistes, les voies d’accès au site, ses abords immédiats, et tout point géographique offrant des possibilités de ciblage des moyens stationnés. Cette extension de l’action au-delà des limites physiques du terrain militaire s’inscrit dans le strict cadre de la Protection des installations militaires (PIM), mesure permanente de la Défense opérationnelle du territoire (DOT).

Ainsi, dans le respect des dispositions de cette mesure permanente, l’armée de l’Air et de l’Espace engage hors des emprises des patrouilles régulières armées à la fois par les spécialistes de la protection et par le personnel de la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace, en lien étroit et constant avec les Forces de sécurité intérieure (FSI), Gendarmerie et Police. Rigoureusement cadrées par des règles d’emploi de la force, ces patrouilles peuvent notamment mettre en œuvre des moyens aériens comme des drones patrouilleurs dans le cadre de cette mission de protection élargie.

La protection contre les menaces aériennes, déjà assurée par le déploiement de moyens de défense sol-air sur les sites les plus sensibles, se complète désormais par la mise en œuvre de moyens de Lutte anti-drones (LAD) pour faire face à la prolifération de cette nouvelle menace, facilement accessible et simple d’emploi. Dans ce domaine (1), l’AAE fait un effort significatif pour équiper les emprises des moyens adéquats en priorisant les bases aériennes les plus sensibles et en élaborant une feuille de route pour en équiper la majorité dans les prochaines années. Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 ont été en cela un véritable catalyseur, avec nombre de systèmes de LAD déployés, et un retour d’expérience très riche qui a permis de déterminer les forces et les faiblesses de chacun d’entre eux, pour acquérir ceux qui se sont révélés les plus efficaces et les plus performants. Pour autant, la menace évoluant constamment, les études se poursuivent sur certains autres systèmes innovants qui viendront compléter le champ des possibles pour améliorer notre capacité à la contrer.

L’armée de l’Air et de l’Espace équipe donc les bases aériennes de plusieurs types de moyens LAD, des moyens lourds, et des moyens plus légers et plus rapides à mettre en œuvre qui peuvent être déplacés d’un endroit à un autre en fonction des circonstances ou des sensibilités par nature évolutives ; car les bases aériennes sont des emprises en règle générale très étendues et un seul système ne peut, à lui seul, en couvrir toute la superficie.

Ces deux nouveaux modes d’action, que sont les patrouilles extérieures et la LAD, offrent l’opportunité d’anticiper les agressions, d’identifier la menace avant qu’elle ne s’installe sur les bases aériennes, et de permettre la bascule essentielle d’une attitude réactive vers un engagement proactif.

La résilience au service de la disponibilité des moyens

Au-delà de ces deux axes d’effort qui viendront enrichir le panel des modes d’action pour préserver l’intégrité des moyens et préserver leur liberté d’action, il s’agit aussi, et c’est le troisième volet du triptyque de la protection de la force, de garantir que tous ces moyens – qui sont indispensables pour accomplir les missions opérationnelles – soient effectivement disponibles pour le faire, avant une éventuelle agression, pendant et après celle-ci.

Cette résilience sera permise par tous les moyens engagés dans le maintien de la disponibilité des personnes comme des équipements affectés à la réalisation de ces missions. Ce sont les moyens de défense et de protection NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique, chimique), mais aussi les moyens de lutte contre l’incendie, de sauvetage, de détection et de neutralisation des engins explosifs, de surveillance des réseaux d’eau, d’énergie, et de communication. Ce sont encore les moyens de santé qui participent à la préservation et au recouvrement du potentiel humain. Ces compétences socles et permanentes sont disponibles sur toutes les bases aériennes.

À ces capacités permanentes s’ajoutent des capacités et des modes d’action de résilience non permanents, notamment dans les domaines de la protection passive et de la restauration. La protection passive regroupe l’ensemble des mesures qui doivent nous permettre de mettre à l’abri les moyens les plus sensibles, de les camoufler, jusqu’à les disperser. Le camouflage vise principalement à réduire la signature visuelle, voire radar ou thermique des infrastructures et équipements sensibles stationnés sur les bases aériennes. Ceux-ci doivent être bien identifiés, ainsi que les matériels de camouflage disponibles. Il peut s’agir par ailleurs, via des opérations de déception résultant d’une combinaison d’actions planifiées et coordonnées, de pouvoir tromper un adversaire et le faire agir dans une direction souhaitée. À l’échelle d’une base aérienne, cela peut se traduire par la mise en place de leurres ou de simulation d’activités.

Enfin, la préservation des moyens les plus sensibles et la conservation de leur liberté d’action sont les objectifs du concept Morane (Mise en œuvre réactive de l’arme aérienne) ou FRA-ACE (French Agile Combat Employment) qui vise à planifier la dispersion des moyens aériens, et de toutes les capacités pour en assurer le soutien, sur des aérodromes civils ou militaires. L’objectif étant de les soustraire à la menace qui pèserait sur une base aérienne et de leur permettre de continuer à opérer.

Des prérequis indispensables

Ce concept nouveau de protection de la force aérienne impose, pour être effectif et efficace, trois prérequis indispensables.

Au premier rang figure la mise en place d’une organisation robuste du Commandement et du contrôle (C2 PROFOR). En effet, les différents volets de la PROFOR qui viennent d’être évoqués doivent en effet former un ensemble cohérent au niveau local : c’est son enjeu majeur. Cette nécessaire cohérence du C2 PROFOR avec les activités de la base aérienne se retrouve aujourd’hui dans son organisation qui affiche une logique reprenant les principes opérationnels des structures de l’Otan. Sous l’autorité du commandant de la BA, le commandement des unités de défense et sécurité interagit ainsi au quotidien avec le commandement des unités navigantes et avec celui chargé du soutien et de la résilience. La coordination de la protection de la force avec les autres activités du site est ainsi permanente. En situation normale, c’est le chef de la défense-sécurité de l’emprise qui assure l’animation de la protection de la force sous la responsabilité du commandement de la BA. En situation particulière, la protection de la force devient une des missions majeures de ce dernier. Une organisation similaire est mise en place au sein du Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace (CTAAE) en situation de crise. Son rôle est d’une part, d’appuyer les bases aériennes dans leurs actions locales et d’autre part, de coordonner les actions réalisées et l’emploi des ressources avec les autres centres de C2. La singularité de ce C2 est d’être lié à la fois aux exigences des milieux aérien et terrestre. Cela implique quelques principes clés : d’abord de l’anticipation et une grande réactivité pour suivre le tempo des opérations aériennes ; ensuite une coordination permanente avec les autres C2 Air (CAPCODA, COFAS, C3OS (2)) et avec le C2IA TN (Otiad) (3) qui peuvent contribuer à la protection externe des emprises de l’armée de l’Air et de l’Espace dès que la situation sécuritaire l’exige.

Le deuxième prérequis est de disposer, autour de chacune des emprises, d’une évaluation de la menace permettant d’adapter leur dispositif de protection pour préserver les capacités opérationnelles de l’armée de l’Air et de l’espace. C’est un sujet d’une importance capitale que l’AAE érige en priorité. C’est en exploitant l’appréciation nationale et régionale de la menace par les services de renseignement compétents que cette appréciation locale doit se construire. Ainsi, les Informations à finalité opérationnelle (IFO) regroupent l’ensemble des données brutes utilisées pour évaluer les risques et les menaces sur le territoire national. Celles-ci proviennent du dialogue civilo-militaire et des échanges formels ou informels d’informations avec des organismes civils et militaires. Les services de renseignements compétents du ministère des Armées peuvent être également amenés à transmettre des informations mises à disposition par les services du ministère de l’Intérieur. Ces IFO viennent également des remontées terrain : ce sont les informations disponibles sur l’environnement des bases aériennes qui permettront d’en approfondir la connaissance et de détecter les vulnérabilités.

Chacune de ces emprises évolue en mettant en œuvre des acteurs et des moyens qui peuvent les exposer à des menaces pour ce qu’elles représentent, en tant que marqueurs institutionnels. En particulier, dans une même unité de lieu, ces emprises abritent du personnel, qui porte son lot de vulnérabilité, des systèmes d’armes, des informations à protéger, des biens valorisables qui peuvent être l’objet de convoitises. Ce sont aussi des lieux de rassemblement public massif, des valeurs symboliques et de manière élargie, des nuisances générées, réelles ou supposées. Ceci sans oublier, de manière corollaire, les familles qui portent, elles aussi, leur part de risques en étant assimilées à une représentation visible de la présence militaire dans l’environnement local.

C’est pour répondre à ce besoin prégnant de disposer localement d’une évaluation de la menace qu’a été élaboré au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace un Plan de recherche des informations à finalité opérationnelles (Prifo) animé par un bureau dédié du CTAAE, dont le rôle est d’exploiter tous les renseignements reçus afin d’informer et de sensibiliser les acteurs locaux de la protection de la force, pour orienter leur vigilance en vue, in fine, de permettre une adaptation des dispositifs de protection.

Enfin, c’est par la préparation adaptée de chacun à ce nouveau concept de protection de la force que peut se concrétiser l’aptitude opérationnelle attendue. Celle-ci regroupe l’entraînement individuel, l’entraînement collectif et l’entraînement des structures C2. C’est bien l’objectif des exercices Basex PROFOR, organisés deux fois par an. Ces exercices s’adaptent progressivement pour couvrir tous les domaines de la protection de la force élargie. Ils sont désormais associés à des activités de mise en œuvre de l’arme aérienne, car c’est justement au moment où l’AAE s’entraîne à déployer en masse ses moyens qu’il est primordial de se préparer à rendre ces déploiements possibles, quelles que soient les circonstances. Le tout est complété par des exercices d’évaluation, baptisés Contrôle OPS PROFOR, qui permettent d’évaluer, et surtout d’accompagner chaque base aérienne dans la construction de son organisation de protection de la force. Se préparer, c’est d’abord s’entraîner régulièrement. L’entraînement continu permettra ainsi non seulement d’être efficace en situation de crise, mais aussi de développer une résilience indispensable pour faire face aux conséquences d’une potentielle agression.♦


(1) Voir dans ce Cahier, l’article « Retour d’expérience et défis de la lutte anti-drone » du colonel Pomirol, p. 85-89.
(2) Centre air de planification et de conduite des opérations et de défense aérienne ; Centre d’opérations des Forces aériennes stratégiques ; Centre de commandement et de contrôle des opérations spatiales.
(3) Commandement et contrôle interarmées pour le territoire national ; Organisation territoriale interarmées de défense.

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