Pierre Messmer, Légion officer
Pierre Messmer, officier de Légion
Note préliminaire : Toutes les citations sont extraites de la biographie de Frédéric Turpin, publiée aux éditions Perrin en 2020, en collaboration avec le ministère des Armées.
Pierre Messmer est né en 1916. Issu de l’École de la France d’Outre-Mer, la « Colo », dont il a préparé le concours d’admission à Louis le Grand, Pierre Messmer soutient avec succès sa thèse d’État en droit le printemps précédant la déclaration de guerre. Comme son école d’origine incluait une instruction militaire obligatoire (une formation d’aspirant de réserve), il est mobilisé comme sous-lieutenant, dans une unité d’infanterie coloniale, le 12e régiment de tirailleurs sénégalais, c’est-à-dire une unité noire. Il fait donc la « Drôle de guerre » et la campagne de France comme chef de section, au contact quotidien avec cette troupe. Il connaît les heures sombres de la retraite qui le conduisent jusque dans l’Allier.
Il y rencontre un jeune officier saint-cyrien d’une autre formation de sa division, le lieutenant Simon. Une très forte amitié va souder les deux officiers qui vont faire, quatre ans durant, une guerre commune. Si bien que, vingt ans plus tard, le général Simon qui va commander les Écoles de Coëtquidan avant d’être nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant la 5e Région, et le ministre des armées que sera devenu Pierre Messmer se tutoieront toujours, même s’ils évitent de le faire ostensiblement en public. Il s’agit là d’une situation fort peu courante, mais qui permettra au ministre d’avoir une image absolument sans fard, voire sans concession, du moral réel qui régnait dans l’armée. Comme il s’agissait de la période immédiatement consécutive aux événements d’Algérie, ce fut particulièrement précieux à Pierre Messmer, et ce, d’autant plus que le loyalisme du général Simon ne pouvait être contesté par personne.
Il convient toutefois de revenir à juin 1940. Les deux lieutenants prennent connaissance du message radio diffusé du nouveau président du Conseil, le maréchal Pétain « C’est le cœur serré que je vous dis qu’il faut cesser les combats ». Leur réaction est identique : « Jamais ! » Ils concoctent donc le projet de sortir du territoire national, en vue de gagner le territoire britannique, l’Angleterre, elle, poursuivant la guerre. Il leur faut donc gagner un port et, de là, embarquer sur n’importe quel bateau appareillant vers l’Angleterre. Au terme d’un périple épique, moto volée, auto-stop et train, les deux amis parviennent à Marseille où ils réussissent à embarquer clandestinement sur un cargo italien dont le commandant cherche à détourner son bateau vers l’Angleterre. Durant les quelques jours qu’ils ont passé à Marseille, Messmer et Simon ont découvert par la presse locale l’existence de l’appel lancé par le général de Gaulle. Leur décision est sans équivoque : ils veulent le rejoindre et se rallier à lui. Le cargo arrive à Gibraltar, puis atteint Liverpool le 16 juillet, sa cargaison de près de 500 tonnes de matériel de guerre étant attribuée à la France Libre.
Messmer, comme Simon, en dépit du fait que leur armée d’origine était la Coloniale, rallient la 13e Demi Brigade de Légion étrangère (13e DBLE), du lieutenant-colonel Magrin-Verneret qui a pris le nom de Monclar. Messmer s’est exprimé sans détour sur ce choix : « Je voulais servir dans une unité dont les membres savaient faire la guerre sérieusement ».
Mise sur pied début 1940, pour aller combattre dans le Grand Nord (Finlande, mais finalement ce sera la Norvège et Narvik), la 13e DBLE est rapatriée en Angleterre à la suite du rembarquement de Narvik, après un retour avorté en métropole pour participer à la défense d’un « réduit breton », mort-né. Formée en partie avec des réfugiés républicains espagnols, ceux-ci ne tenaient absolument pas à retourner au Maroc, où l’Espagne franquiste disposait toujours du protectorat sur la façade méditerranéenne. C’est donc sans état d’âme aucun qu’une grosse moitié de « la 13 » a rallié la France Libre sous les ordres de Monclar et Koenig.
Pierre Messmer embarque le 30 août à la tête d’une section de la 3e compagnie de la 13e DBLE, en vue de rallier Dakar, et donc l’ensemble de l’Afrique occidentale française (AOF) à la France Libre. Chacun connaît l’échec de cette entreprise, ce qui n’altère pas la volonté de se battre de Messmer. Il participe ensuite au ralliement du Gabon.
Enfin, il va se battre contre l’ennemi et, à défaut, cela va être l’ennemi italien. Intégrée à la « Brigade française d’Orient », la 13e DBLE va rejoindre le Soudan pour partir à la reconquête de l’Éthiopie, annexée par l’Italie. Dans un terrain aride et montagneux, l’objectif de la 13 est Keren. Messmer connaît enfin son premier combat, en s’emparant de vive force d’un col, qui commande l’accès d’un sommet, objectif de son bataillon. La section Messmer est à l’avant-garde de la 3e compagnie. Pour la première fois, Messmer commande des légionnaires au feu, ce qui, indépendamment des circonstances, n’est pas chose aisée pour un officier de réserve. Messmer s’impose d’emblée : se trouvant confronté à un refus d’obéissance collectif, des légionnaires refusent de monter à l’assaut à découvert, en direction d’un col tenu, Messmer force l’obéissance de sa section, en sortant son pistolet et indiquant fermement qu’il a bien l’intention de s’en servir pour « ziggouiller les froussards ». Évidemment, Messmer conduit l’assaut en tête. Désormais, il est reconnu comme un chef par ses légionnaires. Ensuite, Addis Abeba étant tombé, la 13e DBLE doit s’emparer du port de Massaouah, opération au cours de laquelle Messmer se distingue à nouveau.
Pour Pierre Messmer, cette campagne d’Érythrée a constitué un tournant. Il a conquis sa légitimité d’officier de Légion, par son sang-froid au feu et son sens de la manœuvre. Deux citations viennent en témoigner et, le 26 mai 1941, Messmer est fait Compagnon de la Libération par le chef de la France Libre, venu inspecter la 13. Monclar et le général Catroux sont décorés du même Ordre au cours de la même cérémonie, ainsi que Simon, le désormais « vieux » camarade de Messmer.
Si Messmer, comme tous les Français Libres, brûle d’en découdre contre les Allemands, c’est un nouveau combat fratricide qui se profile à l’horizon, avec la campagne de Syrie. Cette campagne va durement marquer la 13e DBLE. Son chef de corps, Monclar, refuse d’y engager son régiment, car il risque, au cours de cette campagne de se trouver opposé à un autre régiment de Légion, le 6e Étranger. C’est le lieutenant-colonel Amilakvari, prince géorgien naturalisé français après son passage à Saint-Cyr qui est désigné pour commander le 13e DBLE. Il va s’y forger une légende. Le capitaine de Lamaze, commandant la 3e compagnie demande à faire jouer la même « clause de conscience » à son égard. Le commandement de la compagnie échoit donc à Messmer. Messmer est désormais un chef de guerre dans toute l’acception du terme, c’est-à-dire, le combattant qui a fait ses preuves au feu et qui a de l’expérience. Messmer va y adjoindre la chance, puisqu’en quatre années de guerre, il ne sera jamais blessé. Au soir de sa vie, lorsque les ombres s’allongent, selon l’expression d’un autre « seigneur » de la Légion, Messmer a exprimé ceci lorsqu’il a élevé Maurice Druon à la dignité de Grand’ croix de la Légion d’honneur : « Cette guerre les avait marqués en les faisant pénétrer dans un monde de sentiments que les hommes ne peuvent connaître hors d’elle, ni même soupçonner ».
Dans le feu de l’action guerrière, Messmer n’a guère le temps de savourer les honneurs et d’être gagné par les états d’âme : la guerre continue et il va être engagé dans une campagne que ses anciens chefs avaient refusée, la campagne de Syrie. Dans le plan d’opérations conçu par les Britanniques, la DFL se voit confier l’offensive en direction de Damas. La victoire, car victoire il y aura, a un goût amer. D’abord, il a fallu se battre contre des Français, mais les pertes furent significatives (Simon y a été blessé). Néanmoins, sa vie durant, Messmer n’admettra jamais l’attitude des officiers de Vichy, en qui il voyait des traitres qui ont refusé de rentrer dans la guerre aux côtés des Alliés. Il aura la dent très dure, les concernant. Il écrit en 2007, parlant des officiers vichystes : « (…) Ceux qui avaient accepté la défaite de 1940 étaient les plus nombreux, et leur honte a nourri une véritable haine à l’égard de ceux qui avaient continué le combat. Ils toléraient les Allemands, mais ils ouvraient le feu contre leurs compatriotes de la France Libre, les Anglais ou les Américains, à Dakar, en Syrie, au Maroc ».
À l’issue de la réorganisation du Régiment, occasionnée par le ralliement de légionnaires en provenance du 6e Étranger, Messmer est promu capitaine à l’automne et prend le commandement de la 9e compagnie du IIIe bataillon. Son bataillon est transformé en unité portée et perçoit du matériel britannique, notamment des Bren carrier (des chenillettes d’infanterie) avec lesquelles il s’entraîne à Homs.
L’heure tant attendue de la confrontation avec les Allemands va sonner début 1942, lorsque les Britanniques confient à la DFL, l’extrême sud de leur ligne de défense, Bir Hakeim. La position est capitale : soit les Allemands l’ignorent et ils ne peuvent déborder le dispositif britannique par le sud, car ils seront alors soumis aux feux des Français Libres, soit ils doivent la réduire. Larminat, le premier commandant de la DFL a imposé aux défenseurs de Bir Hakeim de s’y enterrer, pour éviter les effets des feux d’artillerie ; durant trois mois, les légionnaires de Messmer vont casser les cailloux à la barre à mine pour creuser tranchées, abris, emplacements de canons. Leur seul armement antichar va être de vieux canons de 75, utilisés en tir direct. À partir du 10 avril, le bataillon dont fait partie la compagnie Messmer va se lancer dans des reconnaissances profondes pour acquérir du renseignement, les Jack collums.
Le 26 mai, Rommel lance la division blindée italienne Ariete sur Bir Hakeim, avec mission de réduire la position. C’est un échec. Dans la nuit du 28 au 29 mai, lors de l’une de ses reconnaissances, Messmer identifie des concentrations ennemies au nord de la position. Le 31 mai, sa compagnie engage le combat contre 15 chars : il forme des « commandos de canons », soit deux canons de 75 et un de 25, tractés sous les ordres d’un chef de section avec un poste radio. Ils débouchent par des cheminements toujours différents et engagent les engins ennemis à 500 mètres, étant assurés de les détruire à une telle hausse. Son commandant de bataillon le note ainsi : « Messmer ne se vante pas, car il est précis et calme. » Un masque d’impavidité lui tient lieu de style de commandement. Messmer ne montre jamais sa peur, car il a appris à la dominer. Le rictus du capitaine Messmer est candide, avec le temps et les honneurs, il deviendra plus froid, voire glacial.
À partir du 1er juin, Rommel, pressé d’en finir, se lance dans une guerre de siège en règle. Initialement en réserve, la compagnie Messmer est rapidement engagée et relève une compagnie du BM 2 (Bataillon de Marche n° 2, des Coloniaux). L’ordre que lui donne son chef de corps, le colonel Amilakvari est d’une simplicité biblique : « Tenir. Vous vous ferez tuer sur place si nécessaire ». Durant plusieurs jours, le scénario est le même : préparation d’artillerie, attaque blindée soutenue par de l’infanterie débarquée et un fort appui aérien. La compagnie Messmer les repousse. La nuit, les légionnaires de Messmer peuvent récupérer, les Allemands n’attaquent pas. Le 10 juin, sur le point d’être submergé, Messmer reçoit de Koenig la priorité de l’ensemble des feux dont il dispose. Messmer reconnaîtra ensuite qu’il « a trinqué très dur ».
C’est alors que Koenig ordonne le décrochage dans la nuit. Il s’agira d’une sortie de vive force, de nuit, à travers un cheminement ouvert dans les champs de mine, en vue de rallier un élément de recueil britannique, déployé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest du dispositif. Au moment de décrocher, il ne reste à Messmer que 30 légionnaires sur sa compagnie. La sortie sera homérique, mêlant charge héroïque, exfiltration en souplesse et marche à la boussole… sans aucun repère ! Dans une zone infestée d’Allemands ! Finalement, Messmer sera recueilli par une patrouille britannique. Au cours de cette nuit d’enfer, il aura eu la joie (et le réconfort) de croiser ses camarades Simon et Lalande (1).
Les radios de l’ensemble des Alliés glorifient la résistance des Français Libres à Bir Hakeim. Pour tous les combattants de cette bataille, il y aura un avant et un après. Compte tenu des pertes, Lamaze figure parmi les tués, la 13e DBLE n’est plus que l’ombre d’elle-même et a besoin d’être remise en condition et doit remonter en puissance.
Puis, ce sera El Alamein, et l’attaque de l’Himeimat. Au début, c’est l’échec, et les pertes sont lourdes. Messmer a tous ses chefs de section hors de combat. Le moral est atteint, d’autant plus que le colonel de la 13, Amilakvari, est tué d’un éclat d’obus dans le crâne. Larminat et Koenig vivent mal cet échec en l’incriminant à l’insuffisance de la préparation d’artillerie britannique. Koenig est amer et met en cause le commandant du 1er Bataillon, Paris de Bollardière (lequel n’était pas tout blanc). Messmer bondit « Mon Général, je n’accepte pas ce que vous dites, parce que, regardez les pertes de ma compagnie. Si j’ai eu de telles pertes, c’est peut-être parce que l’affaire n’a pas été montée comme elle aurait dû l’être ». En réalité, les Français Libres n’ont en rien été associés à la conception de l’attaque, et Koenig était bien placé pour le savoir. Malgré Bir Hakeim, les Britanniques n’ont pas voulu considérer les Français Libres autrement que comme de supplétifs. C’est ce sentiment d’injustice vis-à-vis des Britanniques et qui aura disparu entre Français, qui expliquera l’année suivante, la bonne intégration de la DFL de Brosset au sein du Corps expéditionnaire français en Italie (CEFI) de Juin, et ce, en dépit des avanies qui vont suivre immédiatement El Alamein, dans le contexte de l’affrontement de Gaulle-Giraud.
Les belles années de combat au sein d’une unité prestigieuse sont terminées. Rattrapé par son origine d’administrateur colonial, Messmer est réclamé à Londres par Pierre de Chevigné, à l’issue d’une courte mission aux Antilles après leur ralliement à Alger et la destitution de l’amiral Robert. Finalement, Promu chef de bataillon, Messmer sera réclamé par Koenig, commandant les Forces françaises de l’Intérieur (FFI) depuis Londres, pour devenir son chef d’état-major. Après la libération de Paris, nommé Gouverneur militaire, Koenig le récupère à nouveau, mais comme aide de camp, métier pour lequel Messmer est peu fait. En outre, l’ambiance post-Libération est délétère. Hubert Germain écrira : « Nous avions retrouvé la France, mais pas les Français. »
En octobre 1944, Messmer n’obtient pas du général Koenig l’autorisation demandée de rejoindre la 13e DBLE, qui se trouve engagée dans les Vosges, au sein de la DFL, commandée par Brosset, sinon pour un très court passage. Il est décoré de la Légion d’honneur par de Gaulle, place de l’Étoile, le 11 novembre 1944. Pour lui, la guerre, au moins en Europe, est finie. Il rejoindra l’Indochine, mais dans des fonctions civiles, ce qui ne l’empêchera pas de s’y faire parachuter et d’être prisonnier du Viet Minh naissant. C’est, néanmoins, une autre histoire.
La paix revenue, et l’affaire indochinoise étant prise en mains par le tandem d’Argenlieu-Leclerc, Messmer retourne à son métier d’origine, administrateur colonial. Il ne quittera pas la proximité avec les armées. Les fonctions de gouverneur général qui sont les siennes (Afrique équatoriale française – AEF et AOF) feront qu’il devra entretenir des relations de service étroites avec le commandant supérieur interarmées. C’est ainsi qu’en 1960, devenu ministre des Armées, c’est lui qui propose à de Gaulle la nomination de Le Pulloch comme chef d’état-major de l’Armée de terre, estimant, à fort juste titre, que celle d’un « vieux » Français Libre constituerait une maladresse dans le contexte du désengagement de l’Algérie. Il avait connu – et apprécié – Le Pulloch, quand ce dernier était commandant supérieur en AEF, et lui-même gouverneur général à Brazzaville. D’autre part, Messmer ne manquait jamais de satisfaire à ses obligations d’officier de réserve. C’est ainsi que, lorsqu’il fut désigné comme ministre des Armées par de Gaulle en 1960, Messmer se trouvait en Algérie, comme officier Opérations du secteur de Miliana, commandé par un certain colonel Trinquer.
Si Messmer avait une excellente connaissance personnelle du milieu militaire dont il connaissait tous les codes, son passé militaire lui permettait également des relations de nature particulière avec le chef de l’État. Il rapporte dans ses Mémoires que de Gaulle qui n’était pas un président tombant dans le travers de s’occuper de tous les détails de la conduite de l’action gouvernementale, savait se ménager des « pages blanches » dans son agenda pour réfléchir. Aussi, lorsqu’il n’avait ni audience, ni conseil ou un discours à préparer, il lui arrivait d’appeler Messmer, pour se remémorer l’époque de la France Libre. À l’Élysée, il traînait toujours de bons esprits pour rendre compte immédiatement à Matignon de la présence de Messmer, alors qu’aucune audience le concernant n’était inscrite à l’agenda. Messmer, qui était la loyauté même vis-à-vis de Pompidou, s’en est expliqué : il lui était difficile de rendre compte au Premier ministre qu’il allait « raconter ses campagnes avec de Gaulle » ! Il lui disait donc que de Gaulle l’avait appelé derechef, pour régler une question en suspens dans la gestion des officiers généraux. Pompidou n’accordait aucune importance à ces dossiers, qu’il ne connaissait pas et qui ne l’intéressaient pas ; il en déléguait entièrement le suivi à Messmer, dont il savait la compétence.
Le passé militaire de Pierre Messmer a donc été un facteur de facilitation dans l’exercice de ses attributions de ministre des Armées. Il a néanmoins connu une ombre, Ailleret, qu’il ne connaissait pas (2) et que de Gaulle a nommé chef d’état-major des Armées en 1962. Ayant été d’une loyauté absolument sans faille dans le désengagement d’Algérie lorsqu’il était commandant en chef où il a été amené à conduire la lutte anti Organisation armée secrète (OAS), de Gaulle avait une confiance absolue en lui. Si bien que, notamment pour la mise sur pied de la Force nucléaire stratégique, de Gaulle traitait en boucle courte avec Ailleret, qui court-circuitait allègrement Messmer. ♦
(1) Lalande exercera les fonctions de chef d’état-major particulier, quand Messmer sera ministre, en 1967-1969. Les relations en seront d’autant plus aisées. Il se tutoyaient, comme deux vieux camarades, mais jamais en public, sauf devant de Gaulle.
(2) Ailleret n’a pas fait la guerre au sein des FFL mais dans celui de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), ce qui l’a conduit à être déporté.








