L’aéronautique civile et l’aviation militaire vivent depuis deux mois dans le cadre d’une organisation provisoire dont la mise au point a entraîné des difficultés hors de proportion, semble-t-il, avec ses perspectives de durée.

La conception même d’un secrétariat d’État spécialisé dans les questions d’armement, sépare les Directions techniques responsables de la conception et de la réalisation des matériels des utilisateurs. Rationnelle sans doute pour la construction en grande série de matériels stables, elle se révèle, de plus en plus, mal adaptée aux exigences des techniques relatives aux matériels modernes et tout particulièrement aux matériels aériens.

À plus forte raison, lorsque le problème des relations entre la technique et l’emploi se double d’un problème interarmées, on se heurte rapidement à des difficultés qui ne peuvent être tranchées, malgré toute la bonne volonté des exécutants, qu’à l’échelon du ministre de la Défense nationale et des Forces armées. Celui-ci se voit donc chargé d’une multitude d’arbitrages aux bases essentiellement techniques alors qu’il ne dispose pas directement des organes chargés de l’informer, de lui préparer ses décisions, d’en suivre l’exécution, ni du temps nécessaire à une étude correcte des questions.