Il y a un peu plus d’un an, parlant devant l’Institut de la Défense Nationale de la politique américaine, j’en avais tout d’abord souligné un facteur déterminant : cinquante accords environ conclus à travers le monde, quarante-deux accords dits de sécurité pour être précis, qui, tout en étant d’importance inégale, n’en ont pas moins tissé autour des États-Unis un réseau serré d’obligations diverses, politiques, militaires, économiques. Ni les accords ni les liens n’ont disparu. Il y a du nouveau néanmoins dans la situation américaine. Je n’ose pas dire que l’examen de ces éléments nouveaux puisse permettre, dans la situation confuse qui règne en divers points du globe, de prédire à coup sûr les décisions que prendront les États-Unis. Elles ne dépendront pas d’ailleurs uniquement d’eux. Cet examen doit aider néanmoins à comprendre leur politique, à en discerner les moyens et les objectifs et, quel que soit le jugement porté sur elle, à prévoir, dans une certaine mesure, les réactions de leur Gouvernement.

Facteurs nouveaux de la politique américaine

À tout seigneur, tout honneur. Un des éléments nouveaux d’appréciation de la politique américaine est la personnalité du Président et l’autorité sans précédent, peut-on dire, que lui a conféré une élection triomphale.

Vient ensuite la situation économique des États-Unis, leur prospérité. Puis l’état de leur préparation militaire et le sentiment de sécurité qu’elle inspire à leur opinion publique.