Le Pacte de Varsovie, fiction politique ou réalité militaire ?
Le Comité Consultatif Politique du Pacte de Varsovie vient de se réunir les 19 et 20 janvier dans la capitale polonaise afin d’examiner, selon la version officielle, la « situation créée par le projet de mise sur pied de la force multilatérale de l’OTAN » et parer au « renouveau du revanchisme ouest-allemand ». Pour marquer le caractère imposant de ces délibérations chacun des pays membres s’était fait représenter par le Chef du Gouvernement et le Premier Secrétaire du Parti, accompagnés des Ministres de la Défense et des Affaires Étrangères. Toutefois, malgré l’importance de cette figuration « au sommet » dont on pouvait attendre des décisions spectaculaires, les commentaires des débats et le ton général du communiqué publié à l’issue des deux jours de session ont quelque peu déçu les observateurs.
Reprenant les traditionnels anathèmes lancés tour à tour contre « l’impérialisme américain », le « colonialisme » sous toutes ses formes et le « militarisme » de la R.F.A., ce document semble bien plus consacré aux problèmes politiques qu’aux questions militaires et cherche principalement à proclamer, avec une vigueur et une fermeté du reste un peu suspectes, la solidité des liens unissant l’ensemble des pays socialistes qu’une partie de l’opinion mondiale croyait déjà voir se relâcher. Ces grandes déclarations de principe mises à part, le communiqué ne contient guère d’éléments constructifs, se limitant à reprendre en bloc une série de propositions antérieures bien connues, destinées soi-disant à « détendre la situation internationale ».
Il apparaît ainsi que cette conférence, ostensiblement consacrée aux problèmes militaires, n’a été en définitive qu’une manœuvre politique de propagande et de prestige, principalement destinée à reprendre en main les satellites de l’U.R.S.S., en attirant une nouvelle fois leur attention sur le danger allemand, tout en prouvant à l’opinion mondiale la complète unité existant dans le camp socialiste et le caractère pacifique de ses intentions.
Il reste 96 % de l'article à lire