Au cours de la prochaine décennie, l’intérêt des affaires mondiales se situera notamment dans la zone Asie-Pacifique et l’avenir du Japon dépendra largement des rapports futurs entre la Chine et les deux super-puissances.

Il est vraisemblable que l’économie japonaise, malgré sa sensibilité et les mesures protectionnistes prises à l’étranger, ne connaîtra pas de crise grave et poursuivra son expansion à un taux encore supérieur à 10 %. Le Japon pourrait ainsi rejoindre, vers 1980, le P.N.B. de l’U.R.S.S. et le revenu individuel de la C.E.E., et c’est auprès de ces deux marchés économiques qu’il cherchera le plus à progresser. Il fabriquera la presque totalité des matériels militaires classiques, tant pour sa propre défense que pour relayer certains secteurs de son industrie et entrer activement dans le commerce international des armements. En outre, vers la fin de la décennie, il pourrait commencer à se doter d’armes nucléaires de petite puissance, dans le but surtout politique de mettre fin au partage d’influences issu de la II^e Guerre Mondiale.

Dans le cas où cependant une récession ne pourrait être évitée, le Japon chercherait à en limiter la portée en faisant jouer la solidarité internationale. À l’intérieur, le Komeito deviendrait l’appoint nécessaire du Parti Libéral Démocrate pour constituer un gouvernement de sauvetage, et il infléchirait la politique de Tokyo dans un sens plus neutraliste et plus militariste. Le Japon pourrait alors avoir des rapports assez tendus avec le reste du monde et notamment avec la Chine.