Tout devient chaque jour de plus en plus international. Vérité d’évidence qui envahit chaque jour le domaine de l’action et de la pensée. La discipline des relations internationales s’enrichit d’apports méritoires et combien utiles. L’ouvrage de Philippe Moreau-Defarges qui combien le savoir à une pratique déjà substantielle est précisément de ceux-là. Et on lui saura gré d’avoir élargi, avec quel brio, cette nouvelle catégorie de jeunes diplomates qui n’attendent pas avec sagesse le soir de leur retraite pour livrer quelque précieux souvenir. Aujourd’hui, les choses s’accélèrent et la réflexion et l’action vont de pair.

Son ouvrage n’est ni un manuel ni tout à fait une réflexion personnelle sur l’état du système international. C’est un peu les deux, et il transcende le cadre des disciplines universitaires : histoire diplomatique, institutions, relations… Que l’on juge son approche ternaire. D’abord le rappel des données fondamentales du jeu international depuis 1945, chronologie des événements, persistance du système Est-Ouest et émergence du Sud. Puis une analyse des principaux théâtres géographiques : Europe, Proche-Orient et Asie, et les zones incertaines Afrique et Amérique latine. Mais il ne s’agit pas d’une simple énumération des faits ou des problèmes. Comme il l’annonce dans sa préface, les intérêts des États se heurtent aux métamorphoses des cultures. Une troisième partie, synthèse et carrefour, passe en revue les facteurs de bouleversement et de renouvellement : sécurité et indépendance, crises, conflits, armements et fait nucléaire, les interdépendances, le Nord-Sud, les océans et les mers et les droits de l’homme.

Écrit d’une plume alerte et élégante, soucieux de dévoiler ce panorama d’ensemble des relations internationales sans négliger le détail significatif, l’heureuse synthèse de Phillippe Moreau-Defarges est un bien utile instrument de travail. ♦