Juillet 1982 - n° 423

Armes nucléaires et Tiers Monde

Venant après « L’arme à neutrons, pour quoi faire ? », qui avait été le thème de notre réunion-débat de décembre dernier (1), c’est encore un sujet sensible qu’avec « Armes nucléaires et conflits dans le Tiers-Monde » notre Comité d’études de défense nationale (CEDN) et la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) avaient choisi pour la réunion-débat qu’ils ont organisée en commun le 18 mars 1982. Mais, comme nous l’avons déjà écrit dans cette revue, nous ne croyons pas pouvoir nous abstenir d’évoquer les sujets délicats qui sont d’une évidente actualité pour la défense, puisque notre finalité commune est d’animer la réflexion, dans le pays, sur les grands problèmes de défense. Nous devons cependant, lorsqu’il existe sur le sujet traité des divergences marquées d’opinions, nous efforcer tout particulièrement de conserver le maximum d’objectivité, puisqu’il ne nous incombe pas de trancher ni de présenter un point de vue officieux. Nous devons aussi éviter de prêter la main à la polémique, afin de conserver la réputation de sérieux que l’on veut bien nous reconnaître. Lire la suite

  p. 7-14
  p. 15-36
  p. 37-60

Les exposés qui ont été faits lors de notre réunion-débat du 18 mars, et dont nous avons rendu compte dans les deux articles que l’on vient de lire, ont provoqué de nombreuses interventions de la part des assistants, sous la forme de remarques, de commentaires, de questions, d’échanges entre les orateurs et la salle. Nous présentons ici un condensé de ces interventions en leur donnant une forme évitant les répétitions ou une forme trop parlée, tout en cherchant à leur laisser leur spontanéité et en respectant, le mieux possible, la pensée des intervenants. Il en résulte, bien évidemment, que les opinions ainsi exprimées n’engagent en aucune façon la revue. On constate d’ailleurs que leurs auteurs ont souvent des opinions divergentes. Lire la suite

  p. 61-75

On aurait pu penser que l’entente entre le petit nombre de grands pays nucléaires aurait permis — depuis l’avènement si récent de l’ère nucléaire — une réelle conciliation entre développement civil et non-prolifération des armes nucléaires. Malheureusement, si certains résultats ont été enregistrés, ils sont restés bien en deçà des espérances que l’apport du nucléaire civil avait fait naître. Lire la suite

  p. 77-79

En faisant part ci-après à nos lecteurs des réflexions personnelles que les débats nous ont inspirées, nous n’entendons d’aucune façon, répétons-le, arbitrer entre les opinions, assez souvent divergentes, qui ont été émises, non plus que tenter de dégager un point de vue « maison » sur les risques entraînés par la prolifération nucléaire militaire dans le Tiers-Monde et sur les remèdes à y apporter. Lire la suite

  p. 81-91

Repères - Opinions - Débats

L'auteur du présent article est une personnalité allemande, très au fait des problèmes européens, qui nous a demandé de faire connaître son point de vue, à la suite des analyses parues dans notre numéro d'avril (de Claude Le Borgne et Jacques Vernant). Depuis quelque temps en effet, nous avons fait une assez large place aux problèmes auxquels sont confrontés nos voisins d'outre-Rhin, tant à l'intérieur de leur pays que par leurs relations au sein de l'Alliance et avec l’Est (François-Georges Dreyfus et Jacques-Marie Denis dans le numéro de janvier). Lire la suite

  p. 93-101

L'auteur, président de l'Institut français du pétrole, est une autorité en matière d'énergie. On lira donc avec le plus grand intérêt l'article qui va suivre et qui est le texte d'un exposé qu'il prononcé, le 1er juillet, au Congrès international de la Chaux.

  p. 103-122

Une fois de plus, il faut bien voir que la défense contre missiles balistiques peut avoir deux objectifs, une défense plus ou moins ponctuelle, celle des silos « durcis » d'ICBM (missiles balistiques intercontinentauxn) ou une défense d'une surface plus ou moins étendue, une zone urbaine par exemple. Ici, il est bien clair que l'auteur n'étudie que la défense de silos d'ICBM. Nous sommes donc en pleine stratégie anti-forces, mais celle-ci a ses retombées sur la stratégie de dissuasion.

  p. 123-129
  p. 131-136

Chroniques

À la veille de l’ouverture, le 7 juin 1982, de la session spéciale des Nations unies sur le désarmement, les milieux diplomatiques ne pensaient guère à ce désarmement. Un nouveau dialogue paraissait pouvoir peut-être s’engager entre MM. Reagan et Brejnev sur la limitation, voire sur la réduction des armements nucléaires, mais il ne s’agit pas là de désarmement. Lire les premières lignes

  p. 137-141

• Comme chaque année à pareille époque, l’Institut international d’études stratégiques de Londres (ISIS) publie son rapport sur la situation politique et militaire connu sous le nom de Strategic SurveyLire les premières lignes

  p. 142-146

De même que les spécialistes militaires avaient suivi avec grand intérêt, en 1973, la bataille de chars dont le Sinaï fut le théâtre à l’époque, les états-majors analysent les conditions dans lesquelles se déroule la guerre des Malouines. Certains de nos confrères ont ouvert leurs colonnes à des experts pour recueillir leurs conclusions mais, d’une manière générale, la presse accorde beaucoup plus de place aux enjeux de ce conflit ou aux interprétations stratégico-politiques qu’il est censé faire naître. Dans la plupart des cas, les observateurs ne sont pas dénués d’arrière-pensées mais L’Humanité, en situant ces événements dans une perspective exclusivement coloniale, sans autrement nuancer sa pensée, a placé M. Fiterman dans l’obligation de désavouer cet excès. Lire les premières lignes

  p. 147-151

Dans l’attente d’une décision de l’Administration Reagan, le choix définitif d’un mode de déploiement du nouveau missile stratégique MX, en cours de développement, continue d’être la source de multiples discussions et controverses au sein des commissions spécialisées du Pentagone et du Congrès américain. Lire les premières lignes

  p. 152-159

Lorsqu’on s’interroge sur la participation de nos forces à une bataille sur le sol allemand, on oublie parfois un élément de taille : Berlin. Là, la solidarité occidentale est sans faille, et pour cause : les intérêts des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la République fédérale – encore que Berlin ne soit pas à proprement parler un Land de la RFA (République fédérale d’Allemagne) – y sont solidaires de facto. Avant même qu’il ne lance ses forces vers le Rhin, un agresseur éventuel bloquerait les accès à Berlin et, tôt ou tard, s’en emparerait. Même condamnées, les forces occidentales s’y battraient. Lire les premières lignes

  p. 160-164

Lors de sa visite à l’Armée de terre, le 3 mai 1982, le Premier ministre, M. Mauroy, a assisté au tir d’une roquette d’exercice SNIAS Pluton. Cette présentation a été réalisée par le 3e Régiment d’artillerie stationné au Camp de Mailly. Cet événement donne l’occasion de rappeler l’importance du rôle joué par l’armement nucléaire tactique dans notre système de dissuasion et de dire quelques mots sur les moyens nucléaires de l’Armée de terre. Lire les premières lignes

  p. 165-168

Le Sirpa (Service d’information et de relations publiques des Armées) a décidé de célébrer avec un faste particulier le bicentenaire des batailles navales conduites dans des conditions difficiles et avec fougue par le bailli de Suffren sur les côtes de Coromandel. Lire les premières lignes

  p. 169-172

Les progrès de l’électronique, l’accroissement spectaculaire des possibilités offertes par les calculateurs, ont eu une influence majeure sur l’amélioration des vecteurs aériens durant les vingt dernières années. Sans l’apport de ces techniques, il eût été impossible de réaliser par exemple une navette spatiale, un Dassault Mirage 2000 ou un missile « sol-air » à longue portée. Mais au fur et à mesure que la technique permettait de construire des systèmes de plus en plus efficaces et élaborés, les coûts des études, du développement, de la fabrication, du fonctionnement, ont augmenté de manière spectaculaire. Parallèlement, la mise en œuvre des engins complexes exigeait un savoir-faire et une maîtrise qui ne pouvaient plus s’acquérir rentablement grâce à la seule expérience issue de la pratique. C’est pourquoi, peu à peu, la simulation s’est imposée comme un moyen permettant de concevoir une machine nouvelle et surtout d’en exploiter rationnellement toutes les possibilités. Aujourd’hui, le recours à la simulation s’est donc généralisé dans des domaines aussi divers que la formation des techniciens chargés de la conduite d’une centrale électrique ou l’instruction des équipages de chars ou de sous-marins. Mais l’aéronautique reste cependant son champ d’application privilégié, en particulier – et ce sera le propos de cette chronique – pour l’entraînement des équipages. Lire les premières lignes

  p. 173-176

De tous les pays africains colonisés par les Britanniques, la Tanzanie est le moins connu de l’opinion française, le moins anglicisé et le plus sensible aux conditions d’un socialisme africain qui trouve sa substance non seulement dans les traditions coutumières mais encore dans les théories d’importants économistes français. Pour M. Nyerere, le développement n’a pas seulement pour but de parvenir à équilibrer les échanges, mais il vise à construire une société plus juste et à promouvoir l’esprit national à partir de la reconnaissance de la personnalité particulière du pays. Lire les premières lignes

  p. 177-183

* Les États-Unis et l’Union soviétique ont annoncé la reprise, le 29 juin à Genève, des conversations officielles sur la limitation et la réduction des armements stratégiques. L’annonce de cette initiative a été précédée de multiples déclarations dont les principales sont retenues ici. Lire la suite

  p. 184-185

Bibliographie

Philippe Moreau Defarges : Les relations internationales dans le monde d’aujourd’hui. Les dérives des puissances  ; Les Éditions STH, 1981 ; 301 pages - Eugène Berg

Tout devient chaque jour de plus en plus international. Vérité d’évidence qui envahit chaque jour le domaine de l’action et de la pensée. La discipline des relations internationales s’enrichit d’apports méritoires et combien utiles. L’ouvrage de Philippe Moreau-Defarges qui combien le savoir à une pratique déjà substantielle est précisément de ceux-là. Et on lui saura gré d’avoir élargi, avec quel brio, cette nouvelle catégorie de jeunes diplomates qui n’attendent pas avec sagesse le soir de leur retraite pour livrer quelque précieux souvenir. Aujourd’hui, les choses s’accélèrent et la réflexion et l’action vont de pair. Lire la suite

  p. 186-186

Philippe Decraene : Vieille Afrique, jeunes Nations  ; Vieille Afrique, jeunes nations ; Puf, 1982 ; 301 pages - Claude Le Borgne

Philippe Decraene, africaniste éminent dont les ouvrages font autorité, comme la rubrique qu’il dirige au Monde, nous livre ici la somme de ses observations, de ses études et de ses réflexions. Il faut rendre hommage à la sérénité avec laquelle il traite un sujet où l’objectivité est méritoire et souligner l’utilité de ce traité complet, unique en son genre, sur l’évolution récente du continent africain et les perspectives de son avenir. Certes les publications des Presses Universitaires de France cherchent plus à instruire qu’à séduire, et certains pourront regretter l’aspect analytique que revêt toute étude exhaustive. Lire la suite

  p. 186-188

Le groupe Jeune Afrique publie une lettre hebdomadaire. Défense et diplomatie, dont le directeur est M. Béchir ben Yahmed, qui est en même temps président du groupe. L’annuaire de l’Afrique et du Moyen-Orient édité par ce groupe comporte en fait quatre parties. La première est constituée par trois courtes études, une sur « La voix de Reagan… et de quelques autres », par Pascal Boniface, du Centre d’études et de recherche sur le désarmement et assistant à l’université de Paris 13 ; une deuxième sur « Le pétrole dans la paix et dans la guerre » par Philippe Simonnot ; la troisième, intitulée « Les conflits du Tiers-Monde dans les perspectives stratégiques de la décennie », étant une synthèse faite par Marie-Odile Durrande d’un débat entre experts réunis par l’Institut international des études stratégiques de Londres (IISS). Lire la suite

  p. 188-189

Objet de ce 5e tome d’une œuvre monumentale en sept volumes consacrée à la Grande histoire des Français sous l’Occupation, l’année 1942 est celle du tournant de la guerre. Après les échecs de la Wehrmacht devant Stalingrad et El Alamein, la défaite de l’Allemagne hitlérienne se profile à l’horizon. Ce qui, pour nous, est inscrit dans la logique de l’histoire n’était pas évident à l’époque. Ce l’était moins encore pour un homme comme Laval, aveuglé par sa passion politique et sa peur viscérale du bolchevisme, et qui croit pouvoir finasser avec l’occupant, dont il dira bientôt souhaiter la victoire. Lire la suite

  p. 189-190

Revue Défense Nationale - Juillet 1982 - n° 423

Revue Défense Nationale - Juillet 1982 - n° 423

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1982 - n° 423

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