Institutions internationales - Moscou lâche du lest face aux initiatives de Bonn - L'avenir de l'Allemagne au sein de l'Alliance - Le COCOM (Coordinating Committee for Multilateral Export Controls) à l'heure de la Perestroïka
Depuis le 9 novembre 1989, date de l’ouverture du mur de Berlin, les événements se précipitent en Europe sous l’effet de l’impatience des populations allemandes et de la surenchère des deux États qui n’ignorent pas l’importance des élections de cette année. Les initiatives se multiplient sans concertation avec les quatre puissances responsables du statut frontalier, ni avec les partenaires de la République fédérale d’Allemagne (RFA) au sein de la Communauté européenne. Les chancelleries restent prudentes mais le président de la Commission de Bruxelles redoute les effets néfastes de cet emballement, aussi a-t-il sollicité la convocation d’un sommet des « Douze ». Un cri d’alarme qui a, du reste, été entendu.
Moscou lâche du lest face aux initiatives de Bonn
Lorsque le chancelier Kohl présenta au Bundestag son plan visant au rétablissement de l’unité allemande, le 28 novembre 1989, son initiative suscita une vive réprobation de la part des autorités soviétiques. Or, le 30 janvier 1990, en recevant le Premier ministre Est-allemand, Hans Modrow, M. Gorbatchev faisait savoir que son pays « acceptait avec compréhension les intérêts légitimes des Allemands de RDA [République démocratique allemande] et de RFA, leur volonté d’approfondir leurs contacts et leur coopération ». Par son ambiguïté la formule autorisait encore la mise en place de heurtoirs, mais dix jours plus tard toute trace de réticence aura disparu. « Les Allemands eux-mêmes doivent décider sous quelle forme, à quelle période, à quel rythme et sous quelles conditions ils vont réaliser leur unité ». Une assurance donnée au chancelier Kohl, en visite à Moscou, par le numéro un soviétique. L’événement était de taille !
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