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  • Revue n° 508 Avril 1990
  • Weygand

Weygand

Pierre Morisot, « Weygand  » Revue n° 508 Avril 1990 - p. 207-208
Auteur(s) de l'ouvrage : Bernard Destremau Éditions Perrin, 1989 ; 842 pages

Weygand, un mystère ? Tout est net pourtant chez lui, le tracé de la signature comme la physionomie qui orne la couverture. Bernard Destremau, militaire, diplomate, homme politique et… tennisman, muni d’une solide documentation, s’est attelé à une lourde tâche, menée à bien avec talent, foi et détermination.

Ainsi le destin a voulu que le fruit de coupables, clandestines (et sans aucun doute princières) amours, à la nationalité longtemps incertaine, entretenu par des dons généreux autant qu’anonymes, et qui eût pu mener une existence de dandy, devînt l’archétype de l’officier français de cavalerie. Déclaré à la mairie de Bruxelles par un médecin proscrit qui a oublié en route le nom des parents, élevé par un juif marseillais et sa concubine, renvoyé du lycée Louis-le-Grand pour chahut, baptisé à 10 ans, naturalisé à 20 grâce à la complaisance d’un comptable vénal, affublé, après deux autres patronymes, d’un nom d’emprunt auquel Hitler trouvera des consonances germaniques, le voici saint-cyrien, brillant capitaine épousant (comble du conventionnel !) la fille de son colonel, académicien, grand-croix, élevé enfin au moment du plus grand péril au rang de sauveur de la patrie. Premier paradoxe !

Second paradoxe : ce « messie de dernière heure » appelé à gérer la débâcle était déjà parvenu au sommet de la hiérarchie (de 1930 à 1935) sans séjour colonial, sans stage à l’École de guerre et surtout sans le moindre temps de commandement pendant toute la Grande Guerre. Alors même que « le courant passait mal » entre lui et Pétain, gourou de l’époque : que ses mœurs rigoureuses, ses convictions bétonnées et ses ouvrages édifiants lui avaient valu l’étiquette de réactionnaire borné ; et que le monde politique n’appréciait guère sa tenue vestimentaire rigide, son caractère emporté et ses réparties cinglantes, de Clemenceau pour qui il était « un petit homme jaune » à Painlevé qui le traitait de « belette ».

L’origine de cette étonnante fortune réside bien entendu dans la formation dès août 1914 de ce « couple qui fera tant parler de lui » : Foch, visionnaire parfois « elliptique et obscur » ; Weygand, « Carnot moderne », toujours aussi efficace en passant du niveau du détachement d’armée à celui du commandement unique et qui fut dans l’« intimité intellectuelle, spirituelle et morale » de son chef vénéré appelé à devenir « le cher maréchal ».

Que cet homme se retrouve le soir du 9 mai 1945 au 36, quai des Orfèvres dans un « local réservé aux individus sous mandat de dépôt », puis inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État, amène au thème central du livre, affirmé par la préface de Jean Guitton : celui de l’ingratitude, à laquelle Weygand, chrétien fervent, a opposé l’abnégation. Vainqueur de Toukhatchevski aux portes de Varsovie, il laisse à Pilsudski la gloire du redressement polonais. Haut-commissaire respecté à Beyrouth, il fut limogé au profit de Sarrail. Ministre de Vichy, il fut sacrifié à la rogne de Laval et à l’ambition de Darlan. Proconsul à Alger, organisateur de la revanche comme il avait été plus tôt l’organisateur de la victoire, parrain de la magnifique armée d’Afrique, hargneux avec les commissions d’armistice, apprécié des Anglo-Saxons, obstacle vivant à la politique de collaboration, il fut relevé dès novembre 1941, « fait comme un rat, assassiné entre deux portes », pour terminer la guerre dans le « clochemerle tyrolien » d’Itter et constater qu’il avait « tout raté ».

L’auteur s’attache à réfuter les reproches de tous ordres qui ont pu être adressés au personnage : si « nul régiment, nulle brigade, nulle division, nul corps d’armée ne l’a vu à sa tête » (de Gaulle), cette absence du terrain était bien involontaire et il y aurait certainement réussi en raison de sa compétence, de son courage et de sa parfaite condition physique (« un des rares généraux français qui mange raisonnablement ! »). À défaut d’avoir été un chantre des blindés, il est loin de s’être opposé à la mécanisation dans l’entre-deux-guerres et de toute façon, lorsqu’il est devenu le grand responsable, la ligne Maginot était décidée et « ce hussard de tempérament » allait se trouver bon gré mal gré « derrière une barrière en construction avec une armée en réduction » et face à 16 gouvernements, 10 ministres de la Guerre et 7 des Finances. Si, une fois dissipées les illusions du soutien britannique et du réduit breton, il a souhaité l’armistice – acte de gouvernement – il s’est refusé à la capitulation. Si enfin sa fameuse profession de foi du 28 juin 1940 peut être regardée comme un des fondements de l’idéologie de la révolution nationale, il s’agissait d’un texte exprimant des sentiments personnels et destiné au seul maréchal Pétain.

Destremau joue à notre avis parfois trop systématiquement le rôle de défenseur qu’il s’est attribué : si Weygand n’était évidemment pas l’instigateur des mesures antijuives, il était délégué du gouvernement qui les avait adoptées. Et quant à supprimer les bidonvilles maghrébins en 14 mois, l’affaire reste à prouver. Protéger bec et ongles son héros jusque dans les zones d’ombre ? C’est comme ajouter sans fin des retouches à un tableau.

Parmi les responsables de l’ingratitude qui frappa Weygand, il en est un qui n’est pas épargné ! Plaidoyer, parfois panégyrique, le livre est aussi un féroce réquisitoire antigaulliste. Selon ses penchants, le lecteur s’en indignera ou s’en délectera. Ah ! les beaux smashes ! jusqu’au dernier incident, le plus mesquin, celui du 2 février 1965 lorsque 98 ans après la démarche de Bruxelles, Le Monde lui-même vint à la rescousse : « Chicaner à ce compagnon de Foch une messe de requiem dans cette église où tant de lieutenants font bénir leurs jeunes amours… »

Plus qu’une simple biographie, Bernard Destremau a rédigé un ouvrage d’histoire. Car comment raconter Weygand sans décrire, non seulement l’évolution de la pensée stratégique, mais encore l’ambiance politique de la IIIe République finissante et les journées hallucinantes de l’exode ? Occasion opportune, en ce cinquantenaire, de rendre justice aux combattants de 1940 et aux « 97 000 tués de cette guerre de 40 jours ». Il dépeint les palinodies du 10 juillet 1940 et l’« agitation d’une sous-préfecture promue capitale ». Mais on comprend qu’il ait réservé l’essentiel de son intérêt, qui plus est de sa piété et de sa passion, à ce cavalier pas commode qui, octogénaire, questionné sur Teilhard de Chardin, répondait simplement : « Peloton d’exécution ! ». C’est ainsi qu’on se fabrique des inconditionnels comme Destremau et aussi d’irréductibles adversaires. ♦

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