Actions internationales - Stammersdorf : un remarquable centre autrichien du maintien de la paix - L'Otan se prépare au maintien de la paix
Le centre autrichien d’entraînement aux opérations extérieures (Kommando Auslandseinsätze : Kdo AuslE) est implanté depuis 1987 à Stammersdorf, près de Vienne. Depuis 1991, ce centre, qui fonctionne avec un effectif permanent de 70 personnes, a reçu 307 militaires autrichiens et 108 étrangers dans ses quatre stages spécialisés « ONU » : état-major, observateur, logistique et police militaire, les deux premiers étant les seuls qui soient ouverts aux étrangers. La fréquence annuelle est d’un stage d’état-major, de deux de logistique et de police militaire et de trois d’observateur. La durée des stages est de cinq semaines pour la police militaire et de trois semaines pour les autres. Au programme du stage d’observateur figurent, à côté des sujets habituels (information sur le fonctionnement de l’ONU, entraînement aux techniques du maintien de la paix, initiation aux procédures onusiennes, etc.), une accoutumance au feu et un entraînement à l’identification des tirs du champ de bataille ainsi que l’acquisition de certaines techniques particulières comme la conduite automobile en terrain difficile et l’utilisation d’hélicoptères pour l’observation ou les évacuations sanitaires. Le rayonnement international du centre est important, quinze pays ayant déjà envoyé des officiers au stage d’observateur et onze à celui d’état-major (1). Le centre de Stammersdorf sert également à l’entraînement des unités désignées pour participer à une force de maintien de la paix. Actuellement, il s’agit de celles assurant la relève des bataillons autrichiens de la Fnuod (Golan) et de l’Unficyp (Chypre). La durée de l’entraînement au centre est de trois semaines.
Admise comme membre des Nations unies en 1955, l’Autriche a commencé à participer aux opérations de l’ONU en 1960 (au Congo devenu le Zaïre). Depuis lors, elle a pris part à 18 opérations, engageant au total 33 000 de ses soldats. Si elle n’occupe plus aujourd’hui que le vingtième rang parmi les pays participants (pour l’effectif fourni), elle se situait au troisième rang en 1991, avec 850 hommes, ce qui représentait alors plus du dixième des effectifs militaires de l’ONU. Trois généraux autrichiens ont assuré des commandements (2). Le système de recrutement pour les missions de l’ONU fait appel tant à l’armée active (40 000 hommes) qu’aux réserves (3). Les 860 h que l’Autriche détache actuellement dans dix missions de l’ONU (4) se répartissent en 166 militaires d’active (cadres et engagés) et 694 réservistes.
Répondant à une sollicitation du secrétaire général des Nations unies, qui éprouve beaucoup de difficultés à réunir les effectifs nécessaires pour faire face à l’accroissement du nombre d’opérations, l’Autriche a décidé récemment de monter à 2 500 l’effectif maximum qu’il lui serait possible d’engager simultanément dans des opérations extérieures, qu’elles soient mandatées par l’ONU, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) ou toute autre organisation. Elle a toutefois limité à 1 500 l’effectif maximal pouvant être détaché dans une opération de longue durée. Disposée à augmenter sa contribution quantitative, l’Autriche étudie par ailleurs de façon positive l’éventualité de sa participation à des Opérations de maintien de la paix (OMP) à risque accru, voire à des opérations de rétablissement de la paix (peace enforcing). Elle met sur pied, à cette fin, un bataillon plus lourdement armé et équipé que ses unités de Chypre et du Golan, en le dotant notamment de véhicules blindés à roues de type Pandur (5).
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