La projection et la mobilité stratégique font partie des nouvelles capacités fondamentales, définies par le Livre blanc sur la Défense, dont les armées doivent être dotées ou qui doivent être renforcées en priorité.

Au cours des opérations conduites pendant la guerre du Golfe, certaines lacunes et insuffisances ont été mises en évidence. La première, bien connue, concerne la faiblesse chronique de nos moyens militaires de transport aérien ; cet état de fait dont il a déjà été débattu dans cette revue ne fera pas l’objet de cette chronique. Une seconde concerne certains dysfonctionnements apparus dans la manœuvre logistique et en particulier les difficultés rencontrées dans la coordination des transports interthéâtres et dans le contrôle des opérations de transit qui y sont associées.

Avant de poursuivre cette réflexion, il convient de préciser le vocabulaire utilisé. On appelle transport la fonction qui consiste à utiliser un vecteur (terrestre, maritime ou aérien) pour déplacer d’un point à un autre du personnel ou du matériel. Le transit est l’ensemble des opérations effectuées pour assurer la continuité des transports lorsque ceux-ci comportent une rupture de charge (passage d’un moyen de transport à un autre) ou lorsqu’il est nécessaire d’effectuer des formalités de définition de priorité, de douane, de police, de santé…