Actions internationales - Le paradoxe de l'action humanitaire dans l'ex-Yougoslavie
D’un mandat initial d’interposition entre deux belligérants, l’Onu a donné finalement à la Forpronu une mission humanitaire qui a dominé l’ensemble du conflit yougoslave. Cet engagement a entraîné des doutes sur son efficacité et sur le bon emploi des moyens attribués. Pourquoi utiliser des militaires pour assurer un approvisionnement en vivres et autres produits à des populations civiles ? Comment peut-on accepter que cette aide ne parvienne à ses destinataires que partiellement au terme de marchandages sordides ? L’action humanitaire de l’Onu ou des organismes spécialisés en dépendant a-t-elle été utile à la résolution du conflit ?
Paradoxe de son assistance humanitaire, l’Onu a permis la durée du conflit en assurant l’approvisionnement de villes ou de zones assiégées. Elle n’est pas intervenue dans les cas constatés de violations des droits de l’homme. Cependant, elle a permis à terme de dénoncer ces atteintes et finalement de diminuer les sévices tout en organisant peu à peu la mise en accusation des criminels de guerre. Enfin, elle a assuré le soutien de millions de réfugiés et de personnes déplacées. Sa mission n’était pas de faire une guerre qu’elle n’avait pas les moyens de gagner, mais sans ses casques bleus, aucune action n'aurait pu avoir lieu. Elle s’est donc orientée vers le soutien aux populations et à la dénonciation des crimes de guerre conformément au droit international.
L’action humanitaire selon les Nations unies
Elle a évité à l’Onu de s’engager dans une opération d’imposition de la paix. En effet, devant l’échec de la cessation des combats malgré la présence de dizaines de milliers d’hommes, son action s’est reportée sur l’aide humanitaire. Cependant, devant les multiples entraves, elle s’est militarisée afin de protéger les personnels, faire parvenir l’aide aux différentes populations tout en préservant une stricte impartialité. Ainsi, Sarajevo assiégée a été approvisionnée à la fois par route et par air. De juillet 1992 à janvier 1993, 2 500 vols humanitaires ont ainsi apporté 28 000 tonnes de nourriture et de médicaments. Conséquence des accords de Dayton, cette opération a été arrêtée le 9 janvier 1996.
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