Asie - Le nouvel accord de sécurité nippo-américain
Le 8 juin 1997, le Japon et les États-Unis ont rendu public le projet du nouvel accord de sécurité qui devrait lier les deux pays dans quelques mois, en remplacement du traité de 1960, modifié le 27 novembre 1978. Après la fin de la guerre froide et les campagnes pour le retrait des forces américaines de Okinawa, et même, pour certains, du Japon, le projet conduit à un élargissement de l’engagement japonais aux côtés des forces américaines en cas de conflit dans la région. Certains aspects du texte nécessitent une modification ou une interprétation souple de la Constitution nippone, d’où son titre de projet. Le débat est déjà largement engagé entre ses partisans et ses opposants. Les cas de figure définis sont clairement ceux d’un conflit dans le détroit de Taiwan ou une nouvelle guerre de Corée. Les diplomates ont déjà entamé des démarches pour rassurer les pays qui se sentent visés ou impliqués.
Le traité proposé est le résultat des travaux d’un sous-comité de coopération de défense (SCD) mixte mis sur pied en juin 1996 après la déclaration commune de sécurité Clinton-Ashimoto d’avril 1996. Il part du constat que « l’alliance entre le Japon et les États-Unis est indispensable pour assurer la sécurité du Japon et elle continuera à jouer un rôle majeur dans le maintien de la paix et la stabilité de la région Asie-Pacifique. Elle appuie aussi l’engagement positif des États-Unis dans la région. L’alliance manifeste des valeurs partagées, comme le respect de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme, et elle sert de base politique pour une coopération étendue qui inclut des efforts bilatéraux pour la construction d’un environnement de sécurité internationale plus stable ». Le nouveau traité concerne trois types de situation : la coopération dans des circonstances normales, les actions en réponse à une attaque armée contre le Japon et la coopération dans des situations régionales qui auraient une importance vitale pour la paix et la sécurité du Japon, c’est-à-dire, en clair, une assistance aux forces américaines engagées dans un conflit régional dans un périmètre, proche du Japon, qui n’a pas été défini.
Le rapport qui vient d’être publié sous le titre de Rapport provisoire sur la révision des grandes lignes de la coopération de défense entre le Japon et les États-Unis définit dans son article IV-1 ce qu’est la coopération dans des « circonstances normales », c’est-à-dire en temps de paix. Le Japon maintiendra sa capacité de défense nécessaire à son autodéfense sur la base de son programme national. Pour tenir leurs engagements, les États-Unis maintiendront leur capacité de dissuasion nucléaire, leurs forces prépositionnées dans la zone Asie-Pacifique et des renforts suffisants. Les deux gouvernements vont multiplier les échanges de renseignements militaires et les consultations sur la situation internationale, en particulier sur les sujets d’intérêt commun dans la zone. Les deux pays coopéreront dans leurs efforts pour promouvoir le dialogue sur la sécurité régionale et pour le contrôle des armements et le désarmement. Ils s’apporteront, si nécessaire, une aide mutuelle lorsqu’ils participeront conjointement à des opérations de maintien de la paix de l’Onu ou à des actions humanitaires internationales (une loi de 1992 autorise les forces d’autodéfense à participer aux opérations de maintien de la paix). La planification et les manœuvres communes vont être augmentées.
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