Aéronautique - Odax 97 : une étape est franchie
La restructuration des forces, engendrée par la nouvelle donne stratégique, a mis en évidence le concept de projection pour contrer une menace devenue plus lointaine. La guerre du Golfe, puis le conflit en ex-Yougoslavie, n’ont pas démenti cette tendance. Ils ont tous deux démontré l’importance primordiale que revêt l’action aérienne dans la résolution des crises. Pour obtenir la pleine expression des qualités de l’arme aérienne, « vite, fort et loin », le commandement d’une opération a besoin d’un système de gestion des moyens permettant d’acquérir la maîtrise de l’espace aérien et d’accélérer le rythme des opérations en concentrant les attaques.
C’est dans un contexte extrêmement contraignant, d’économie et d’exigence de résultat, qu’il a fallu concevoir les moyens de programmer et de conduire une opération aérienne d’envergure, capable de s’inscrire dans un cadre interarmées et multinational. Le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), créé au lendemain de la guerre du Golfe, s’est vu confier la tâche d’imaginer ce que pourraient être ces moyens. Les premiers fruits de cette démarche ont été récoltés lors de l’exercice Odax 97. Le PC de théâtre déployé à Avord a permis, pendant deux semaines, de conduire une manœuvre aérienne en temps réel. C’est ainsi que plus de six cents sorties d’avions ont été réalisées par jour sur un théâtre d’opérations allant du nord de l’Angleterre au golfe du Lion. La manœuvre intégrait également l’exercice aérien britannique Brilliant Foil, le volet aérien de l’exercice maritime Îles d’Or, ainsi que de nombreuses participations interarmées et internationales. Fait nouveau pour ce type d’exercice, l’opération a été entièrement programmée et conduite en intégrant en temps réel les informations obtenues et analysées par la chaîne de renseignement.
Le défi était de taille et il a été relevé sans faillir. Les premiers enseignements de l’exercice sont significatifs et encourageants. En premier lieu, il faut souligner que la capacité de projection des unités de l’armée de l’air est désormais renforcée par la possibilité de déploiement d’un centre de coordination des opérations aériennes de théâtre (CCOAT) reconnu comme un organisme opérationnel. En second lieu, figurant au cœur du dispositif, la fonction renseignement est désormais présente à chaque niveau de décision. Il convient cependant de poursuivre le développement des moyens de communication et de transmission projetables pour satisfaire à la double exigence de rapidité et d’augmentation des données à transmettre.
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