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  • Revue n° 620 Mai 2000
  • Maîtriser la violence

Maîtriser la violence

Pierre Morisot, « Maîtriser la violence  » Revue n° 620 Mai 2000 - p. 194-196
Auteur(s) de l'ouvrage : Loup Francart (avec la collaboration de Jean-Jacques Patry) Économica, 1999 ; 377 pages

Voici un ouvrage à prendre au sérieux, en raison tant des responsabilités personnelles de l’auteur principal dans l’élaboration de la doctrine du moment que des références prestigieuses dont il s’entoure. En effet, la préface est signée d’André Glucksmann, on en a parlé jusqu’à Harvard et surtout surgit dès la page 12 la caution de l’illustre Sun Zu dont chacun sait qu’aucune étude contemporaine sérieuse ne saurait se passer en matière d’art militaire. La culture est de toute façon au rendez-vous, puisque Machiavel, Schopenhauer et Durkheim sont entre autres appelés à la barre des témoins.

Toutes ces garanties n’empêchent pas un certain étonnement chez le lecteur que l’âge et l’éloignement des affaires ont rendu, sinon réfractaire, du moins peu apte à suivre le rythme sans cesse accéléré de l’évolution (certes nécessaire) des intentions politiques, des objectifs stratégiques et des moyens militaires. Sur le fond d’abord, et le virage est raide, il convient de se persuader que les armées ne sont plus destinées à faire la guerre et si possible à la gagner. Cette idée « incarne un vieux concept de la guerre froide… tout acte de guerre ne ferait qu’ajouter au chaos ». Dans l’« approche nouvelle » qui « sort de la vision de Clausewitz », point n’est besoin de « basculer dans la recherche d’une victoire ». Qu’il soit concédé toutefois que « les forces armées agissent désormais dans un contexte où le succès d’une opération est directement lié aux actions qu’elles mènent sur le théâtre d’opérations » ; voici qui est rassurant autant que logique. Et pour ceux qui auraient cru comprendre, il y a peu, autre chose, qu’il soit entendu que, « en dehors des cas de défense des intérêts vitaux, la destruction des forces de l’adversaire, l’écrasement de son potentiel économique, la chute de son pouvoir politique ne sont pas des objectifs premiers… car les démocraties n’ont pas pour principe d’imposer par la force leurs valeurs aux autres ».

L’important est de « différencier emploi de la force et exercice de la violence ». La force, légitime, bienfaisante, la nôtre, doit empêcher le déchaînement de la violence, haïssable, brutale, celle de l’adversaire. En vertu de cette morale de guerre juste, Candide peut aller cultiver le jardin d’autrui et se permettre une « approche humanitaire inquisitoriale », voire passer de là à l’« humanitaire musclé ». Fort bien, mais le seul cas de figure envisagé ici, à coup sûr confortable, est celui d’opérations punitives « dissymétriques » menées du fort au faible. Les réminiscences yougoslaves sont évidentes, les modes opératoires précis envisagés portent la marque de l’actualité la plus immédiate, lorsqu’il s’agit par exemple de délimiter des zones d’« une vingtaine de kilomètres de profondeur ». Ne risque-t-on pas ainsi de figer à partir de scénarios récents une situation internationale et des formes d’intervention dont le XXe siècle nous a appris, de Locarno au Blitzkrieg et du béton Maginot au nucléaire, combien il est aventureux de préparer la dernière ? La façon dont un coup de vent malencontreux a mis en quelques heures de décembre le pays cul par-dessus tête devrait inviter à la modestie dans la prévision. Reconnaissons-le d’ailleurs, nos auteurs admettent que « d’autres options perdurent ». Ils exposent sans forcément approuver le glissement de l’Onu d’un chapitre à l’autre de la Charte, la minceur des cloisons entre peace making, building, keeping et enforcement. Ils se posent des questions sur l’insoluble sujet de la légitimité et notent des « effets pervers dans… la jungle des ONG ».

Les deux parties de l’ouvrage sont consacrées respectivement au concept et à la mise en œuvre, autrement dit aux fondements politiques et juridiques suivis de la description des procédés. Si l’écriture n’encourt aucun reproche, la forme de l’exposé présente des caractéristiques susceptibles de susciter de la part du lecteur moyen un second motif d’étonnement. Tandis que des distinctions extrêmement subtiles apparaissent, par exemple entre guerre et conflit, la finesse de l’analyse aboutit à distinguer seize catégories de violence, ce qui est tout de même beaucoup, même si on prétend ainsi « clarifier le problème ». Fût-ce avec l’aide du tableau de la page 47, on ne voit pas bien comment le détenteur de la force, une fois sur le terrain, va définir le conflit dans lequel il se trouve plongé, sachant que la définition de celui de low intensity, outre la possession d’un dictionnaire, demande huit lignes de texte. Si la première partie, qui paraît vraiment un peu théorique par instants, détermine et classe ainsi jusqu’à un risque d’« inflation » loyalement reconnu, la seconde reprend la vieille méthode de l’analyse des facteurs qu’on entend à leur tour « maîtriser », en adaptant les principes éternels, à grand renfort de définitions traduites de l’américain, sous forme d’un catalogue de recettes nouvelles. S’y retrouve le goût de la codification poussé à l’extrême : au chapitre VI, au sujet de ce qu’on appelait naguère le facteur « terrain », on enregistre treize types d’espaces, quatre de zones, trois de points, deux de lignes, deux de flux et un grand nombre de réseaux. Le raisonnement s’appuie sur 38 schémas d’allure pédagogique, parfois en forme de pyramide ou de tuyau. On pense à Liddel Hart parlant de « Napoléon-machine » à propos de Ludendorff.

Des progrès restent à accomplir selon les auteurs. Les think tanks américains, relayant Sun Zu, y pourvoiront ; mais à trop détailler les modes d’emploi, évitera-t-on un réveil inattendu et atrabilaire de l’imprévisible dieu de la guerre ? ♦

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