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  • Revue n° 592 Novembre 1997
  • Rand, Brookings, Harvard et les autres

Rand, Brookings, Harvard et les autres

Pierre Morisot, « Rand, Brookings, Harvard et les autres  » Revue n° 592 Novembre 1997 - p. 192-193
Auteur(s) de l'ouvrage : Jean-Paul Mayer Addim, 1997 ; 256 pages

Note préliminaire : NDLR. Nous avons appris la disparition du capitaine de vaisseau (e.r.) Jean-Paul Mayer et nous en sommes profondément attristés. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille.
 

Les think tanks, ces usines américaines à matière grise, sont chargées plus ou moins officiellement de souffler aux gouvernants des décisions rationnelles destinées à remplacer les coups de dés, les élans du cœur ou les suggestions des égéries. Jean-Paul Mayer fait ressortir la spécificité de ces institutions, empreintes d’un état d’esprit national orienté depuis Franklin et Jefferson vers le raisonnement scientifique. Travaillant en toute liberté en se gardant des emballements consécutifs à des « enquêtes d’opinion hâtives », elles n’apparaissent en même temps ni comme des repaires de pères Joseph, ni comme des facteurs d’alourdissement, dans la mesure où le système américain implique la « limitation de l’autorité des dirigeants », où abondent les contre-pouvoirs et les groupes de pression. Bénéficiant de sources de financement variées et non exemptes de « sensibilités » idéologiques en fonction de la tendance des bailleurs et de la personnalité des leaders, elles sont nées avec les guerres mondiales et se sont développées avec elles. Lorsqu’il a été avéré que, confrontés à des responsabilités universelles, les États-Unis ne pouvaient plus se cantonner « au business tranquille et à l’indifférence sereine », elles ont connu « un essor prodigieux » que la chute du mur n’a pas arrêté. On en compte actuellement environ un millier. Tournées par vocation vers la stratégie, elles ont contribué à mettre de l’ordre dans les querelles interarmées et furent à l’origine de la création du Conseil national de sécurité et du JCS ; proches dès le départ de l’Air Force et vite intéressées par l’espace, elles ont dominé l’élaboration des doctrines nucléaires successives, ont servi de déclencheur aux études sur les satellites, les ICBM, le « mirvage »… et collaboré plus récemment à la mise au point de l’Airland Battle ou de la Bottom up Review.

Deux noms dominent le panorama : la Rand et McNamara. Entre la « mère des think tanks » et le père du PPBS, alors que JFK déclenchait un souffle rénovateur et technocratique teinté d’un soupçon de naïveté et de suffisance, ce fut « le coup de foudre ».

Amené à décrire le fonctionnement du pouvoir politique à Washington, l’auteur en restitue bien l’ambiance ; il cite de nombreux acteurs, mais on souhaiterait, plus que par le biais d’une mince annexe, apprendre tout ce qu’on a toujours voulu savoir sur la hiérarchie interne, le rythme de travail, l’équipement matériel de ces think tanks, en particulier de cette mythique Rand.

Les whiz kids ont donc brillé de tout leur éclat à longueur de rapports et de conférences. Pourtant, en admettant que le missile gap ait été volontairement dramatisé, il reste que Spoutnik a surpris, de même que la crise pétrolière ou l’effondrement de l’URSS (que notre académicienne avait vu venir sans ordinateur) ; et le système a connu son « Waterloo » au Vietnam. Sans jeter tout l’opprobre sur les think tanks à ce sujet, Mayer montre bien comment, partant des règles d’un jeu de « rationalité partagée », longtemps bloqués sur le « tout nucléaire », ces champions en analyse factorielle et en extrapolation se sont trouvés désarmés : « Alors, la communauté des think tanks sentit le sol se dérober sous elle ». Notre ami de Brancion a prouvé que l’artilleur viêt de Diên Biên Phu aurait eu la note zéro à Idar et, si Giap nous a battus, c’est sans doute qu’il s’était dispensé de suivre les cours de l’École de guerre. Les cerveaux américains ont connu en pire la même déconvenue ; ce qui valait pour d’autres Kriegspiele s’appliquait mal ici, car « aucune formule mathématique ne peut quantifier la détermination de l’adversaire ». Face au bodoï qui ne réagit pas comme la Bourse de Francfort, mieux valaient sans doute le chef de bataillon Bigeard et l’adjudant Vandenberghe qu’un prix Nobel. Il est navrant qu’il ait fallu attendre l’ère Reagan (pour lequel l’auteur se montre plutôt élogieux, car on y revint à un pragmatisme prudent) pour que Brookings – budget annuel de 20 millions de dollars et 250 personnes à temps plein – découvre que « l’issue d’un affrontement armé ne dépend pas seulement d’un simple rapport de force, mais d’éléments plus subtils » !

Faut-il donc suivre l’exemple, comme cela se fait sous divers cieux sous l’œil bienveillant de cette sainte alliance des élites mondiales, cette « fameuse trilatérale qui fait couler beaucoup d’encre » ? L’auteur y semble favorable. Il nous semble pourtant que son vœu est déjà exaucé chez nous, dollars en moins. Sur la place de Paris abondent les associations, instituts, cercles et forums voués à la recherche stratégique et où pullulent les experts autoproclamés. Quant à « faire émerger de nouveaux talents », il y a gros à parier qu’ils proviendraient tous du moule d’une grande école dont la prépondérance est solidement établie au nom du « gouvernement des meilleurs » et qui est à notre république ce qu’Harvard est aux États-Unis.Non seulement ce livre apporte une information utile, mais il « interpelle », pour parler comme les évêques. Il ne sied pas de le parcourir, mais de le lire attentivement, y compris les renvois pertinents de fin de chapitre et les innombrables points d’exclamation, signes évidents d’une contagieuse conviction. ♦

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