La technologie des armements est depuis toujours une clé de la supériorité militaire, de l’âge de bronze puis du fer, jusqu’à l’arme nucléaire. La relation entre armements et technologies d’une part, innovation et capacités militaires d’autre part, n’est pas pour autant aisée et c’est l’un des défis auxquels doivent répondre l’analyse et la prospective de défense.

Le premier constat qui s’impose est que nous avons quitté le XX^e siècle avec les outils de ses grandes guerres « industrielles » et totales ⁽¹⁾ et que nous peinons à définir un nouveau modèle, dans une mondialisation où foisonnent les engagements militaires les plus improbables, mais aussi les technologies les plus variées. Si nous sommes moins que par le passé confrontés à la question angoissante de la survie de la Nation face à une menace puissante, explicite et immédiate, nous nous retrouvons face à une équation plus compliquée. Comment avec des ressources contraintes assurer un présent fait de conflits asymétriques et préparer un futur qui pourrait nous imposer des adversaires autrement équipés ?

Le deuxième constat est donc qu’on doit jouer en permanence sur ces deux tableaux et qu’il n’existe pas une vérité simple, mais bien une somme d’approches locales qu’il faut mettre en perspectives et pondérer.